Capitulum 14

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Les caresses des vampires et l'odeur des merveilleuses pâtisseries chaudes qui m'avaient été promises par Anthèm'ir la veille, avaient suffi à me réveiller de bonne humeur. J'avais eu d'abord l'impression d'avoir la tête comme dans du coton, mais les baisers et l'étreinte des vampires sur mon corps avaient pu me ramener en douceur à eux.

Les souvenirs de la veille m'étaient revenu bien rapidement et j'avais pu les appréhender de manière beaucoup plus sereine que je ne l'aurais imaginé jusque-là. Taìlann et Anthèm'ir m'avaient beaucoup rassuré et continuaient à le faire autant qu'ils le pouvaient sur chacun de mes doutes. Je ne les en remercierais jamais assez.

J'avais passé tout le matin avec mes vampires à me goinfrer des pâtisseries qui m'avaient attendu et nous avions beaucoup discuté de ce qu'il s'était passé la veille. Ils avaient pris le temps afin de me faire part de ce qu'ils en avaient pensé et que je puisse tout assimiler sans souci.

Ils étaient partis juste après cela, mais s'étaient assurés que tout allait bien pour moi et je me trouvais à présent avec mes amis, au calme, dans le petit salon commun où j'expliquais la conversation que j'avais eue avec eux.

— Et donc, tu as pris le sang d'Anthèm'ir pour de la confiture et tu t'en es bâfré tel un glouton ? ironisa Dëizna en s'empiffrant lui-même de brioche.

— Si tu le vois comme ça... soufflai-je légèrement amusé. De ce qu'ils m'ont expliqué, j'ai laissé place à une sorte d'instinct que le lien a exacerbé parce qu'il n'est pas complet. Voir son sang me faisait paniquer parce que je pensais qu'il souffrait. J'ai juste voulu retirer la douleur qu'il pouvait éprouver.

— Avec les expériences du centre, ton esprit à lier le sang à la souffrance physique et mentale, si je comprends bien, reprit Neveïn songeur. En fait, tu n'as peut-être pas forcément peur du sang au final, mais bien de la douleur, oui. En voyant le sang d'Anthèm'ir, ton esprit a cru qu'il était en danger et qu'il souffrait, et même s'il s'est ouvert la peau de lui-même, tu n'as pas fait de différence.

— Voilà, c'est ce qu'ils m'ont expliqué.

— Je suppose que c'est déjà une bonne chose si l'on connaît la cause de cette phobie. Ça peut maintenant t'aider à la vaincre plus rapidement, non ?

— Oui, certainement. J'avoue que je trouve toujours cela déroutant... J'en étais même venu à être dégoûté par le sang et savoir que son goût est plutôt appréciable me dérange presque. Pas forcément négativement, mais ça reste très étrange pour moi.

Je ne savais pas trop comment me sentir vis-à-vis de cela. Anthèm'ir m'avait expliqué que c'était normal, que je ne devais pas m'inquiéter et Taìlann avait rajouté que je ne devais pas leur cacher mes émotions et que je devais leur en parler de ce que je ressentais plus souvent pour qu'ils puissent m'aider au mieux.

— Ça a quel goût le sang ? demanda Allen, les yeux plissés.

— Ce n'est absolument pas comme le mien. C'était quelque chose de doux, chaud et très addictif, comme un bonbon. Ouais... J'ai eu l'impression de manger un bonbon.

Mes amis eurent d'abord un air étonné puis ils se mirent à rire sans pouvoir s'arrêter. Leurs rires contagieux m'entraînèrent aussi et je ne pus m'arrêter avant de manquer de souffle.

— Franchement, Sina, je sais pas si c'est toi et tes goûts particuliers, mais si le sang des vampires à ce goût-là, je suis prêt à en prendre tous les jours, rigola encore Dëizna.

— Tu n'as jamais essayé de goûter, Neveïn ? demandai-je, curieux de son potentiel ressenti.

— Non, j'avoue que j'évite tout ce qui est lié au sang avec Maïden. Je réfléchis beaucoup sur la manière dont lui pourrait se nourrir, mais de mon côté... Je ne sais pas, je n'ose rien. Des fois, j'ai peur qu'il se lasse, mais il me rassure toujours et fait en sorte que tout se passe bien pour moi. Il fait passer mes envies avant toute chose et ça me fait beaucoup culpabiliser aussi.

Calix HiemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant