Werewolves

Le temps des tachyons

Taynut est enfermé dans un coin de l'entrepôt treize, solidement enchaîné contre des poteaux. Le clair de la lune illumine l'intérieur de l'entrepôt, et révèle la présence de Luna. Celle-ci, en transe, s'approche de lui en sortant ses griffes. Enragée, elle s'élance vers lui, prête à en finir, mais son bras est happé par Bog, tandis que Dag la tire loin du prisonnier.

- Je suis désolé d'avoir tué ton fiancé, dit Taynut, tiré de sa méditation par les cris de fureur de l'épleurée. Mais en tant de guerre, on doit s'attendre à perdre des proches. Alors je n'ai aucun regret quant à ce que j'ai fait.

Bog et Dag, chargés par Alpha lui-même de surveiller Taynut, n'ont d'autres choix que de tirer Luna, en larmes, hors de l'entrepôt.
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Deux jours déjà que la bataille s'était terminé sur la victoire des loups de New Moon City. Mis à part Taynut, qui avait été retenu prisonnier, quelques autres avaient été tué et laissé à la frontière des villes, pour montrer l'exemple, et très peu avaient pu s'échapper. Pour autant, ce n'était pas une victoire dont on pouvait se réjouir, et pour cause. Tous les loups-garous de New Moon City s'étaient rassemblés pour honorer la mémoire de Néo, mort comme il avait vécu. Les sources officielles avaient décrété qu'il était mort lors d'une partie de chasse. Lors de son enterrement, au cimetière de la ville, le nombre de personnes qui s'y trouvait était aussi impressionnant que le silence qui y régnait. Seuls les pleurs et les lamentations de Luna et Maïka faisaient écho. Elles étaient inconsolables, ayant perdu pour l'une son futur époux et l'autre sa seule famille. Les autres aussi étaient attristés; Nias et Flora, et même Loupa, qui avait fait le déplacement, n'arrêtaient pas de couler des larmes, Sisko et Balto payaient leur respect au défunt, malgré les possibles tensions qui régnaient entre lui et l'aîné des deux, Bog et Dag se retenaient de hurler la perte de leur cher ami, et Alpha, dont le regard et la carrure étaient imperturbables, bouillonnait au fond de lui, jurant par tous les dieux vengeance et destruction chez les coupables. Kazan, au loin, n'avait pas le courage de se mêler aux autres. Il devait pourtant beaucoup à Néo. C'était lui, il y a cinq ans, qui l'avait aidé à s'enfuir de chez lui et à se retrouver chez Loupa, et qui avait veillé à ce que personne ne vienne le déranger. Même s'ils n'étaient pas réellement proches, Kazan respectait Néo comme le grand frère qu'il n'avait jamais eu. Et puis, comme si ça ne lui suffisait pas, les souvenirs de l'enterrement de sa mère ne cessaient de refaire surface, ce qui créait chez lui un sentiment de culpabilité. Il ne pu s'empêcher de dire qu'il n'avait pas été à la hauteur. Pire, il l'avait abandonné et s'était enfui. Il n'avait pas le courage d'y aller, et encore moins de faire face à Maïka, qui devait désormais autant le détester que les autres.

Mis à part tout cela, un autre problème se posait : Faolan avait disparu à l'issue de la bataille. La meute s'était mobilisée, et le verdict était clair : il avait été sûrement kidnappé par les loups de l'Est. Alpha avait prévu de partir pour Golden East Valley, en compagnie de Luna, pour aller vérifier et parler face à face avec Bagha des derniers événements et leurs conséquences.
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La neige tombe abondamment, l'hiver s'est bien installé dans la ville. Kazan regarde depuis sa fenêtre la ville devenir tout blanche immaculée. Bien installé dans le chauffage de son appartement, il se demande s'il pourra encore mettre le pied dehors. Entre la chasse au Wendigo, la mort de Néo et la disparition de Faolan, il ne sait vraiment plus où donner de la tête. Il se rappelle de ce que Luna avait dit quelques heures avant l'attaque, les catastrophes semblaient vraiment s'enchaîner depuis son retour. Peut-être qu'il est maudit, finalement. Il met en danger toutes les personnes autour de lui, à commencer par sa mère. Et maintenant, Néo est mort et Faolan l'est aussi probablement. Peut-être que le mieux pour lui serait de quitter la ville avant qu'un autre incident se déclenche...

Soudain, quelqu'un frappe à sa porte, l'extirpant de ses pensées. C'était Néo qui s'occupait de payer le bailleur. Sûrement est-il là pour avoir des comptes rendus sur les prochains paiements. Mais, loin de voir son bailleur, il est surpris de croiser Maïka, qui se jette dans ses bras aussitôt que la porte lui est ouverte.