Werewolves

Pourparlers

Faolan se réveille, encore couché contre ce mur de pierre, face à ces barreaux de fer. Ça fait des jours déjà qu'il lutte pour ne pas sombrer dans la folie. Il ne savait pas réellement où il était, ni comment il y était arrivé, ni même pourquoi. Son dernier souvenir était la bataille du Bosquet Sombre, juste après l'arrivée des renforts. Alors qu'il se jetait tête la première dans la mêlée, il remarqua un des loups, celui qui était encapuchonné, qui commençait à s'enfuir.

- Pas si vite ! avait-il crié en se lançant à sa poursuite.

Il le rattrapa et l'envoya rapidement au tapis, mais fut surpris par l'apparence du fuyard -c'était une jeune fille. De longs cheveux blancs et une corpulence assez svelte, sa présence sur les lieux avait surpris le jeune loup. D'un coup, elle fit un saut et lui enfila un coup de pied qui l'étourdit. Et il se réveilla là, dans ce qui ressemblait à une prison.

Coupé de tout contact avec l'extérieur, il n'avait aucune idée du temps qu'il avait passé dans cette prison. Se retrouver enfermé était pour lui un calvaire. Lui qui avait l'habitude des espaces ouverts, d'une liberté à la fois physique et mentale, lui qui avait le pouvoir d'aller partout au gré de ses envies, il se retrouvait là, enfermé dans une pièce de moins de quinze mètres carrés. Il avait par deux fois tenté de s'échapper, sans succès. Ses geôliers étaient solidement tenus à le garder prisonnier, et chaque voie d'évasion qu'il trouvait se soldait par la découverte d'un cul-de-sac. Son esprit s'érodait à chaque seconde qu'il passait dans cette cellule.
---
La fille aux cheveux blancs, dont il avait déjà appris que le prénom est San, vient enfin le voir. Habillée d'un simple marcel et d'un pantalon autour duquel est attaché un pull, son corps fin et taillé lui donne l'allure d'un garçon manqué. D'un geste, les geôliers sortent Faolan de sa prison.

- Je te préviens, dit-elle. Un geste et je te tue sur le champ.

Après cette menace, elle lui fait signe de le suivre. Ils traversent un long couloir, avant d'entrer dans une petite pièce, qui semble être la salle d'interrogatoire d'une prison. Là, il voit son père et sa grande sœur, Luna, d'un côté, et un homme grand et baraqué, au visage dur et aux cheveux blancs saillants de l'autre. San s'assoit à côté de l'homme, et fait signe à Faolan de s'asseoir à côté d'elle.

- Alpha, dit l'homme aux cheveux blancs. Rien qu'à ton prénom, on sent l'orgueil et la fierté qui te caractérisent.
- C'est qu'il existe certaines personnes qui sont nés pour gouverner, répond-t-il, tandis que d'autres ont besoin de voler les territoires des autres pour se sentir puissants.

Faolan, qui comprend que l'homme n'est autre que Bagha, le regarde d'un air effrayé tandis qu'il éclate de rire, sa grosse voix retentissant dans la toute petite pièce où ils se trouvent.

- Bien, ça c'est un alpha comme il en existe peu ! s'écrie Bagha.
- Trêve de mondainité, Bagha.
- Tu n'es pas très plaisantin. Mais tu as raison, nous devrions commencer par parler affaire.
- Je n'ai aucune envie de parler affaire avec toi, Bagha. Tu as tué mon futur gendre et fait enlever mon fils. Si tu ne veux pas une guerre entre nos meutes, je te conseille de stopper ta folie sur le champ.
- Tu parles plutôt fort, pour quelqu'un qui est loin de chez lui. Réfléchis bien à ce que tu dis, si tu veux au moins revoir tes autres enfants. Ce serait dommage que New Moon City perde son alpha après cette guerre...
- Tu devrais écouter la proposition de mon père, renchérit San.

Un combat de dominance débute alors entre les deux alphas. Bagha supplombe Alpha d'une tête, mais ce dernier à l'air beaucoup plus féroce. Mais, conscients des conséquences que peut causer leur impétuosité, ils se calment tous les deux.

- Parle, dit Alpha.
- Bien, répond Bagha. Cela va sans dire que New Moon City a toujours été une ville fort attrayante, avec un climat très particulier et une position géostratégique des plus efficaces. Si bien que j'ai toujours voulu... régner sur ces terres.