Werewolves

Celui qui était prêt à tout

Néo était jeune, mais assez mature pour connaître le danger que représentait la guerre des dissidents. C'est la raison pour laquelle il ne voulait pas être mis à l'écart. Il voulait absolument aider, autant pour prouver sa valeur que pour protéger sa meute, comme ses chers parents le faisaient. La famille Fang étant l'un des piliers de la ville, ils avaient été obligés de cacher Néo et Maïka, qui n'avait que cinq ans à peine, dans une auberge à l'autre bout de la ville. Mais il n'était pas question pour Néo de se cacher. Il voulait aussi participer. C'est pourquoi, dès que ses parents trouvèrent où se cachait Larkan Bigby, chef des dissidents, il les suivit discrètement sans se faire repérer.

Ils tombèrent nez à nez avec Larkan, et ils engagèrent le combat. Néo, toujours caché, admirait ses parents se battre contre cet être malfaisant. Mais ils comprirent tous qu'ils avaient été piégés : Larkan avait étendu son champ de force autour d'eux, les empêchant de s'enfuir ou d'appeler des renforts. Ce que Larkan ne savait pas, c'était que Néo avait lui aussi été piégé dans le périmètre d'action du champ de force. Il lui était alors venu l'idée d'attaquer Larkan par surprise, au moment où il s'y attendrait le moins. Et il attendit, sagement, pendant que l'intensité du combat évoluait sans peine. Au bout d'un moment, il saisit sa chance. Il bondit hors de sa cachette, et se lança sur Larkan. Son apparition fit évidemment de l'effet, autant qu'il surprit Larkan qu'il horrifia ses parents de sa présence. Mais ça ne dura pas très longtemps : Larkan répliqua rapidement et empala le petit garçon sur ses griffes. Dragor et Mirkaa, choqués de voir ainsi mort leur fils, tant sa présence était inexplicable que sa disparition fut soudaine, ne purent même pas voir venir Larkan, qui en finit avec les deux. Et là, quelque chose se produisit : le corps du petit garçon se régénéra, et de puissants pics de glace se formèrent autour de lui, s'enfonçant dans l'épaule de Larkan. Alors que Néo, mort quelques minutes à peine, se relevait indemne, Larkan s'enfuit sans demander son reste, incapable d'expliquer ce qui venait de se passer. Néo, quant à lui, désorienté, venait de voir ses parents s'éteindre. En plein deuil, il compris que quelque chose avait changé en lui, et s'enfuit aussi vite qu'il pu, de peur qu'on découvre sa présence près des cadavres de Dragor et Mirkaa.
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Kazan, sonné, se réveille au milieu des éclats du mur de glace, Maïka près de lui, une nouvelle fois dans les vapes. Il n'avait rien compris à ce qui venait de se produire, et, le comble de tout, il avait perdu la trace de Néo. Désorienté, il prend Maïka et la porte sur son dos, décidé à quitter l'endroit. Mais il remarque alors une longue traînée de sang, et décide de la suivre, jusqu'à voir, horrifié, son père au sol, un énorme morceau de glace lui traversant la poitrine. Alarmé, il accourt immédiatement vers lui, et le prend dans ses bras.

- Je t'ai attendu... bafouille-t-il. Je ne pouvais pas... partir sans te voir...
- Tu n'iras nulle part, répond Kazan. Donne-toi du temps pour guérir. On doit repartir à la poursuite de Néo, et reprendre à Bagha ton pouvoir.
- Kazan... Écoute-moi...
- Arrête de parler ! Concentre-toi sur ta guérison !
- Tu as... les yeux de ta mère...

Là, Kazan se tait. Le regard d'Alpha se met à se dilater, les larmes humidifiant ses yeux. Il lève sa main, avec toute la peine du monde, et la pose sur la joue de son fils.

- Lorsque Maya est venue à New Moon City, elle était un mystère pour tous les habitants, et surtout pour moi... Je ne comprenais pas comment une femme pouvait être aussi... singulière... Et elle avait... de magnifiques yeux bleus...
- Maman avait des yeux bleus ?
- Elle n'a jamais voulu me dire ce qui lui était arrivé... Je suppose que d'où elle venait, elle avait dû vivre des choses horribles... Je n'ai jamais voulu creuser la question... Le fait est que... je devais te demander... de me pardonner...

Encore, Kazan regarde son père feindre de partir, avant de revenir à lui, crachant au passage un léger flot de sang.

- Tu devrais sérieusement te reposer.
- Tu avais raison depuis le début... Et je ne t'ai pas cru... Lorsque je vous ai retrouvé sur le Mont, je me suis blâmé de ne pas être arrivé à temps... Et là, quand j'ai vu tes yeux... Ils m'ont rappelé ta mère, et j'ai jeté ma haine et ma frustration sur toi... Je t'ai tenu pour responsable, alors que tu étais une victime... Je t'ai abandonné à ton sort... Si Maya savait ce que j'ai fait, elle ne me pardonnerais jamais ça...
- Arrête... de parler...