Werewolves

Chasse au loup

Deux semaines après la mort de sa mère, Kazan ressentit la haine que lui portait ses sœurs et son père. Flora et Faolan étaient les seuls à être restés pour lui, mais il en voulait plus. Il voulait que son père puisse lui pardonner la mort qu'il lui reprochait tant. Mais son père ne lui laissait jamais l'occasion de prouver sa valeur, et ne l'emmenait jamais à l'entraînement hebdomadaire qui se tenait au Bosquet Sombre, où il allait avec Luna, Nias et Néo, qui vivait déjà avec sa petite sœur chez les Wolf.

- J'ai besoin de quelqu'un pour garder les enfants, disait-il.
- Mais tout le temps tu emmène Nias, alors qu'elle est moins âgée que moi ! Je veux participer, moi aussi !
- Une prochaine fois.

Et ce, à chaque fois. Kazan perdait lentement espoir de prouver à son père qu'il était encore digne de lui.
---
Sisko débarque chez les Wolf, appelé par Maïka. Ayant entendu parler de l'évasion de Larkan, il s'est dépêché de répondre à son appel et d'accourir chez elle, pour palier à un éventuel problème lié à l'évadé. Mais à peine est-il entré qu'il reçoit un coup de poing en pleine figure. Étalé devant Faolan et Maïka, il se fait cravacher par Kazan, visiblement en colère.

- Bon, lance-t-il furieusement, le coup de la Pleine Lune, c'était drôle un moment. Mais de là à mettre mes empreintes sur une scène de crime ? Si tu veux te débarrasser de moi, fais-le au moins honnêtement !
- Non, attends, calme-toi ! C'est vrai, j'ai pas assuré lors de la dernière Pleine Lune. Mais j'y suis pour rien, je t'assure !
- C'est toi qui avait mon cahier de sciences, n'est-ce pas ? T'as relevé mes empreintes dessus, et tu les a abandonné à l'asile !
- Non, non ! C'est vrai, c'était moi qui avait ton cahier, mais c'est toi qui me l'avait donné ! Je devais recopier les cours pour toi, mais je l'avait égaré !
- Bien sûr, et c'est sûrement le moment où je vais te croire, c'est ça ?
- Ça suffit, Kazan ! s'écrie Maïka. Il t'a dit que c'était pas lui, et Sisko ne ment pas ! Je le connais !

Convaincu par les paroles de Maïka, Kazan lâche le jeune Sisko. Celui-ci se lève en trombe et rejoint Maïka, les lèvres en sang.

- Désolé, Sisko, dit-elle. Il m'a dit qu'il voulait juste te poser des questions.
- T'inquiètes pas, je te crois. Ce type est taré !
- Bon, dit enfin Faolan, maintenant que c'est pas lui, on fait quoi ?
- On cherche ailleurs, répond Kazan.
---
Kazan est persuadé d'une chose : si Larkan devait se faire euthanasier, il n'était pas impossible que le poison n'eût pas fait effet ( ce qui est normal chez un loup-garou ). Il n'avait donc pas eu d'aide extérieure pour s'échapper, les médecins morts l'auraient juste libéré avant qu'il ne se réanime. Ça voudrait dire que celui qui a piégé Kazan y est passé après l'évasion de Larkan.

Pour vérifier son hypothèse, Kazan estime donc devoir faire le travail que la police n'avait pas su faire correctement : enquêter. Avec Faolan, Maïka, Flora et Sisko, il retourne donc à l'asile RL Stine. C'était un carnage : les corps sont certes absents, mais les traces laissées par le sang témoignent de la violence de l'attaque. Avec leurs sens surdévéloppés, les jeunes loups flairent la mort dans tous les coins du bâtiment. Les cris d'agonie se répercutent sur les murs, la peur est quasi-constante, à un point où l'air semble d'un coup vraiment lourd. Faolan et Maïka arrivent à peine à respirer; Flora subit un malaise, soutenue par Sisko. Seul Kazan semble ne pas être affecté par cela, étant pendant cinq ans en contact avec la nature, tuant les animaux sauvages à main nue pour pouvoir survivre. Les mains dans les poches de sa veste en cuir, il parcourt méticuleusement de l'œil l'accueil, lieu où la police prétend avoir trouvé ses empreintes.

- T'as trouvé quelque chose ? demande Faolan. Parce que je crois que j'en ai déjà assez marre de cet endroit.
- C'est bizarre, répond-t-il. Il y a comme des traces de gels sur les coins du mur, comme s'il y avait eu un blizzard dans cette pièce. Et l'air est particulièrement froid.
- C'était peut-être la climatisation ?
- De ce que je sais, la climatisation ne produit pas de glace. Et puis, pourquoi ça persiste ? Ce n'est pas censé fondre, la glace ?
- Euh, les garçons, dit Maïka, je crois que j'ai trouvé quelque chose.