Le Dissident

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Dans un asile psychiatrique, un patient attaché, enchaîné et muselé, voit entrer dans sa chambre des docteurs et des agents de sécurité. Ceux-ci, en prenant garde de ne pas trop s'approcher de lui, le libèrent de ses chaînes et l'emmènent de force dans une cage.

- Emmenez-le dans la Salle 3-A, au troisième étage, dit l'un des docteurs. On ne peut plus rien faire pour lui, on va l'euthanasier.

Aussitôt dit, aussitôt fait, le patient est emmené dans une pièce sombre, où on le libère de sa cage et le fait coucher sur un lit de force.

- Larkan Bigby, dit le docteur, une seringue à la main. Vous avez été diagnostiqué de cannibalisme pathologique et accusé du meurtre de Mirkaa et Dragor Fang il y a dix ans. Sous ordre du juge et selon la loi en vigueur, votre état est beaucoup trop instable pour espérer une quelconque guérison.

Il plante la seringue dans le cou du patient, et injecte tout le produit à l'intérieur. Quelques convulsions plus tard, Larkan ne bouge plus, et est déclaré mort. On le détache et le pose sur un brancard. Soudain, son visage pâle, marqué par une longue cicatrice parcourant son œil gauche, reprend ses couleurs, et il se réveille. Il saisit les agents et les met hors d'état de nuire, avant de s'avancer vers son bourreau, ignorant ses supplications, les yeux brillant d'un bleu vif et les crocs dehors.
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Convaincu par Loupa, Kazan décide de se rendre à l'école régulièrement... pour y dormir. Son indiscipline agace beaucoup les professeurs, mais ceux-ci, vaincus par sa détermination à nuire, décident de ne rien y faire, mettant toutefois les autres élèves en garde s'ils suivent cette voie. Ajouter à ça ses fréquentes bagarres contre des "gangs" de lycéens qu'il envoie presque chaque semaine à l'hôpital, ou encore les nuisances sonores occasionnées par sa musique Rock'n'Roll qu'il écoute le volume à fond. Des fois, il croise Maïka ( et Sisko ), mais ça s'arrête là. La seule chose à laquelle il tient c'est la date, qui a le mérite de le rapprocher chaque jour des congés d'hiver.
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En plein cours de sciences, le professeur explique son cours, cachant son exaspération face à un Kazan encore endormi. Soudain, deux agents de police se placent devant la porte, et le professeur, après un bref échange, leur permet d'entrer.

- Kazan Wolf est dans la classe ? demande l'un des agents.
- Oui, pourquoi ? répond-t-il.
- Kazan Wolf, vous êtes suspecté d'être impliqué dans un incident après que vos empreintes et un cahier avec votre nom dessus aient été retrouvé sur une scène de crime. Veuillez vous lever doucement et nous suivre jusqu'au poste de police, s'il vous plaît.

Sans broncher, Kazan se lève et suit les deux agents à travers le couloir, où se rassemble une foule d'élèves, parmi lesquels Maïka.
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Au poste de police, Kazan est conduit dans la salle d'interrogatoire. Mais à peine a-t-il franchi le seuil de la porte qu'il en ressort aussitôt.

- C'est froid, dit-il. Je peux pas entrer là-dedans.
- C'est la climatisation, répond un agent. C'est à peine à seize degrés.
- C'est froid, je n'entrerai pas.
- D'où tu crois qu'on te laisse le choix ? Entre là-dedans !

L'agent derrière lui le pousse, mais Kazan ne bouge pas d'un pouce. Voyant sa détermination, ils n'ont d'autres choix que d'éteindre la climatisation et d'attendre que l'air froid se dissipe. Une fois enclin à entrer, il s'installe sur une chaise, et un officier se présente à lui.

- Je m'appelle Rupert Davenport, dit-il. Je suis ici pour vous poser quelques questions.
- J'ai cru un instant que vous vouliez me vendre des glaces, répond ironiquement Kazan.
- Je vois qu'on est blagueur. Bon, commençons sans plus tarder. Vous buvez, vous fumez, vous vous droguez ?
- Je ne fume ni ne me drogue, et je bois uniquement quand c'est pas froid.
- Vous avez un sérieux problème avec le froid, on dirait.
- C'est trop froid, c'est pas assez chaud.
- Si vous le dites. Bon, venons-en au fait. Avant-hier, un patient de l'asile RL Stine du nom de Larkan Bigby s'est évadé après avoir massacré presque tout le personnel. Vous connaissez qui c'est ?
- Jamais entendu parler de ma vie.
- Bien. Nos experts ont enquêté et ont déduit que quelqu'un de l'extérieur de l'asile a permit l'évasion de Bigby, alors que son exécution était justement tenu ce jour-là.
- Cool. Et moi dans tout ça ?
- Justement, on y vient. Vos empreintes ont été retrouvé sur la scène de crime, et votre cahier de sciences complètement vide, avec seulement inscrit votre nom en gros caractères. Vous confirmez que c'est le vôtre ?
- Oui, c'est le mien.
- Que faisiez-vous sur la scène de crime ?
- Je n'y étais pas.
- Comment ça ? Nous avons la preuve indéniable que vous vous y trouviez.
- Je n'ai jamais mit les pieds dans cette asile de ma vie.
- Et comment expliquez-vous la présence de votre cahier ?
- Je l'ai perdu il y a une semaine.
- Donc vous maintenez que vous n'étiez pas à l'asile RL Stine, malgré les nombreuses preuves qui attestent de votre présence ?
- Oui, carrément.
- Bien, je crois que j'en ai terminé.

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