Partie 11_Chapitre 41

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11ème partie

Piégé par le passé

Chapitre 41 ~

Rêves

Vite, je devais absolument me dépêcher ou j'allais finir par être en retard ! Ah, franchement, il avait fallu que les deux zigotos décident de me parler de ma nature juste avant mon rendez-vous avec lui ! Comme si on en avait pas fait le tour des dizaines et des dizaines de fois... Je savais bien que c'étaient les chefs qui décidaient pour eux mais cette information n'empêchait pas ma colère sachant que je devais absolument rejoindre mon homme à temps.

Je courus dans les couloirs du château, me fichant complètement de ruiner ma tenue, puisque ma ponctualité primait à ce moment. Pourquoi avait-il fallu qu'il choisisse la tour d'Astronomie de toutes les tours ?

Finalement, j'arrivai à temps. Peut-être pas à l'heure, mais à temps, parce que je le voyais toujours dans la pénombre de la nuit. Je voyais se dessiner les contours de la robe de bal qu'il portait depuis quelques heures.

Tu es en retard, roucoula-t-il d'une voix que je ne lui connaissais que très peu.

Mais à temps, répliquai-je, m'avançant jusqu'à lui.

J'accrochai ma main à sa manche, de sorte qu'il se tourna vers moi. Je pus observer un sourire sur ses lèvres, le premier depuis longtemps. Je souris alors à mon tour, incapable de m'en empêcher. Cela faisait quelques mois qu'il n'avait pas parut aussi heureux. J'avais été effrayé que ce ne soit ma faute, avec l'expectative que je lui avais donné l'autre fois.

Je croyais que c'était de ma faute, cet absence de bonheur dans tes yeux, poursuivis-je normalement, observant ses yeux de nouveau marrons.

Jamais, tu le sais. Tu le sais mieux que personne...

Je ne l'entendis pas réellement prononcer mon nom, même si je savais qu'il l'avait fait. C'était sa façon d'être, comment lui en vouloir ? C'était aussi pour ça que je l'aimais. Un corbeau vint passer juste derrière lui, le faisant frissonner et il m'attira à lui comme si c'était un automatisme. Je souris dans sa cape, sachant qu'il le sentirait quand bien même j'aurais essayé de le cacher. Il me connaissait trop bien.

Qu'est-ce qui t'as amené à le faire alors ?

Je ne suis pas sûr que te le dire soit une bonne idée...

Susurre-le alors, ne le dis pas simplement. Je veux l'entendre, ordonnai-je presque.

Toi d'abord. Qu'est ta réponse ?

Je pouvais entendre l'espérance dans sa voix, de même que de la résignation. Mais j'avais envie de le faire attendre autant que j'avais attendu, tout ce temps, de mon rôle d'ami.

Un simple mot de trois lettres, pas si important, me contentai-je donc de dire.

Il grogna mon nom dans sa cape et m'écarta de lui, les yeux luisant de rouge.

Lequel ?

À ton avis ? Lequel m'aurait donné envie de venir te le dire en personne ce soir ? Lequel m'aurait poussé à ruiner ma tenue parce que tu as choisi cette tour en particulier ? Lequel aurait réussi à me faire sourire quand je t'ai vu le faire ?

CoïncidencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant