Partie 11_Chapitre 43

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11ème partie

Piégé par le passé

~Chapitre43~

Une porte qui ne se referme pas

Je me rappelais les trois minutes que notre cher Sevy devait dispenser équitablement pour son explication. Normal, me dira-t-on, puisque je venais de lui lancer cette expectative. Mais la question était, pourquoi n'avait-il toujours pas ouvert la bouche ?

— Tic, tac, tic tac, ne me fais pas perdre mon temps, grognai-je en reculant, m'apprêtant à tourner les talons.

— Très bien, capitula Rogue, commençant enfin à s'expliquer. Ce jour-là, je ne vous ai pas menti. Je suis dans votre camp. Mais savez-vous dans quel camp vous vous trouvez ? Mettons que vous n'êtes pas dans celui de Dumbledore, ce qui serait normal compte tenu de votre passé...

— Passé qui s'échappe par une porte que je ne peux pas refermer, murmurai-je sans savoir pourquoi.

— Laissez-moi mes trois minutes, soupira Rogue.

— Vous n'en avez plus besoin. J'imagine que ça me suffit puisque je n'ai plus envie de vous crever les yeux avec les crocs de Furie. Tiens je devais aller la revoir pour dire que j'abandonne cette foutue mission...

— Depuis quand abandonnez-vous, Mr. Potter ? se permit d'intervenir Rogue, maintenant qu'il savait être hors de l'eau.

— Ne pousse pas le bouchon trop loin, prévins-je avant de tourner les talons pour de bon. Tu ne sais même pas ce que je vais abandonner...

J'allais lancer un Tempus quand je me rappelais que je n'avais plus ma baguette magique.

— Roguy, dis-moi, tu n'aurais pas une idée d'où se trouve ma baguette magique ?

— Alors... j'aurais bien une idée mais...

— Ce n'est pas de ton âge ? Est-ce bien la fin de ta phrase ? Dans ce cas je te retourne le compliment, t'es trop vieux pour ça.

— Je ne te permets pas ! répliqua l'homme, brisant le mythe de l'homme dont la voix ne vacillait jamais.

— Voilà ta baguette, Harry, intervint Thomas en me reculant à nouveau de Rogue.

J'allais l'attraper lorsqu'il recula son poignet rapidement, si bien que je me retrouvai contre lui, mon corps ayant suivi mon idée de vouloir attraper la baguette. Je ne rougis pas, mais c'était seulement grâce à ma Magie qui décida de m'aider cette fois-ci. J'ancrai mes yeux dans ceux du professeur, et je dus l'écouter me faire du chantage pour mon « propre bien ».

— Je sais que tu n'aimes pas qu'on te dise ça si on ne s'appelle pas Emma, mais il faut que tu reprennes des forces. Donc tu vas boire cette potion sous mes yeux et seulement après je te rendrai ta baguette magique.

Je fronçai les sourcils. Ce n'était franchement pas le moment de m'énerver. Mais je décidai de faire profil bas pour l'instant. Laissons voir s'il allait s'excuser pour l'autre fois. Je pris donc la fiole, la débouchai puis la bus lentement, goutte par goutte, les yeux bien ancrés dans les siens.

— Voilà, conclus-je une fois la fiole vide. Content ? Puis-je avoir mon bout de bois à présent ? J'en ai besoin.

— Pour faire croire que vous êtes un enfant qui une fois de plus ne sait pas...

— Laisser les gens finir, oui c'est exactement pour ça.

Thomas soupira, mais je vis passer dans ses yeux une lueur d'amusement, de soulagement aussi. Il devait avoir compris que ça voulait dire que j'allais mieux. Puis il y eut autre chose. Peut-être de la culpabilité, ce qui m'arrangerait bien. Mais il ne s'excusa pas, et peut-être n'allait-il pas le faire avant longtemps. Mais j'avais décidé d'attendre, alors j'allais le faire. Pour une fois, j'allais tenir ma promesse envers moi-même.

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