Chapitre 11

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PDV : ELIA.

Le lendemain soir je montai à l'étage pour me servir mon dîner. Lorsque j'atteignis le niveau de la cuisine, j'alla fouiller dans quelques placards afin d'y trouver mon plaisir.

- Elia.

Affirma une voix sèche derrière mon dos, je me retourna subitement et vis Ace, assit devant l'échiquier, une cigarette à la bouche.
Il m'adressa un bref regard et me fit signe d'un coup de tête de venir m'assoir en face de lui. Sans broncher, je m'approchai de celui ci pour m'assoir derrière les pièces blanches.
J'esquissai un petit sourire,
j'avais justement envie de jouer.

- Commence.

Exigea-t-il d'un ton un peu plus calme, tout en recrachant sa fumée sur mon visage. Je sentais de l'agacement commencer à bouillir dans mes veines, mais je repris vite le contrôle.

- Tu peux éteindre ta cigarette ?

M'exclamais-je d'un ton légèrement saoulé, il reprit une bouffée, sans me lâcher du regard.

- Non.

Poursuivit le jeune homme, me recrachant sa fumée dessus une nouvelle fois.

Je sentais mes nerfs chauffer, je me levai subitement.

- Alors, je ne joue pas.

Imposais-je en me tournant pour repartir dans la cuisine.

- Rassis-toi immédiatement.

Marmonna-t-il d'un ton dur ce qui me fit me retourner, il cracha cette fois ci la fumée dans l'autre sens et non vers moi.

- Tu fais ce que je veux, alors rassis toi et joue.

Répéta-t-il cette fois ci d'un ton un peu plus impatient. J'avalai ma salive tout en contractant la mâchoire, puis je me rassis sans broncher davantage. J'avançai mon pion et la partie débuta.

***
Quelques temps plus tard, j'avais déjà l'avantage sur le jeu.

Je le vis hésiter sur ce qu'il devait jouer, son regard dévie vers mes yeux comme pour me demander de l'aide sur son jeu.

- Tu devrais developer tes pièces. Rester grouper comme ça n'est pas une bonne chose, tu ne peux pas bien te déplacer.

Expliquais-je tout en posant désormais mon regard sur l'échiquier.

Il me cracha de nouveau la fumée au visage et esquissa un sourire moqueur.

Il m'énerve, et le il sait. Mais le pire c'est qu'il en profite.

- J'ai pas besoin de ton aide.

Avoua-t-il avant de jouer la pièce que je lui avais conseillé. Un sourire s'afficha désormais sur mon visage.

- Dans tous les cas, je gagnais.

Continuais-je d'un air provocateur. Il ne supprima pas son sourire joueur pour autant et continua de jouer.

Je vois qu'il est a fond dans la compétition,
Pas de soucis.

***

Une heure plus tard, j'avance ma dame, protégée par mon cavalier, pour qu'elle puisse se retrouver devant son roi.

- Échec et mat, baiser de la dame.

Énonçais-je de mon air vainqueur habituel, ce qui l'agaça plus qu'autre chose.

- Pourquoi tu mat toujours avec le baiser de la dame ? Tu ne sais rien faire d'autre ou quoi ?

S'exclama-t-il en levant les yeux au ciel, d'un air mauvais perdant. Un petit rire franchit la barrière de mes lèvres.

Le baiser de la dameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant