Chapitre 9

50 7 1
                                    

Matt.

« De Fallon :
Salut... Désolée petit imprévu, je suis obligée d'annuler pour demain, on tentera une prochaine fois »

J'expire un peu trop bruyamment montrant clairement que je suis déçu, je lui réponds rapidement inquiet de son bien-être. Depuis que je suis allé chez elle, je me soucie très clairement de son quotidien et je mentirais en disant que ça ne me frustre pas de ne pas avoir plus de ses nouvelles. Je n'ai pas de syndrome du sauveur ni rien qui s'en approche en revanche, j'ai le syndrome Fallon, je n'arrive pas du tout à me la retirer de la tête. C'est ridicule vu le peu d'interaction qu'on a eu, mais je n'arrive pas à lutter, je pense à elle chaque jour, et tout me ramène à elle à commencer par Aaron qui la mentionne toujours.

Je sais qu'il dit tout ça pour rire que c'est sa façon d'être et que ce n'est pas elle qu'il veut réellement, puisque c'est totalement une autre qu'il aime. Il ne me l'a dit qu'une fois après avoir énormément bu, mais je sais que c'est toujours d'actualité.
Quant à moi, je n'en parle pas, mais ça ne m'étonnerait pas qu'il ait deviné, Aaron me comprend parfois en un regard. D'ailleurs, il sort de la salle de bain, téléphone à la main. Il regarde une série, mais quand il me jette un regard, il met sur pause et attend que je lui explique ce qu'il m'arrive.
- Fallon m'a envoyé un message.
- Oh non, non ! Ne me dis pas que c'est foutu !
- Je ne dis rien alors.

Il soupire et s'étale sur le matelas frôlant la crise de Drama Queen. Son téléphone trône sur son torse et il ferme les yeux. Lorsqu'il finit par revenir à lui, il me demande si je ne suis pas trop déçu, je me contente de hausser les épaules. Tandis que lui décide de se lever et d'attraper sa veste. Il ouvre la porte de la chambre et me fait signe.
- Allez mon grand, on ne va certainement pas rester ici à se morfondre d'elle, on va aller boire comme des hommes et faire la fête comme deux potes le ferais un samedi soir.
- Oh non Aaron, j'ai vraiment la flemme de...
- S'il te plaît mec, c'est mon week-end off, lundi, j'ai rendez-vous avec le boss et je le sens mal alors ne me laisse pas mourir d'ennui dans ce motel !
- Bon ok.

Il m'en faut peu pour me convaincre, mais c'est vrai qu'à la base, je lui avais promis que ce serait un week-end où il pourrait recharger ses batteries. Ces derniers temps il a tellement peu l'air dans ses baskets, le boulot le surplombe, il n'a pas un temps mort et franchement, je déteste le voir se détériorer à ce point.

🦋🦋🦋

- Ce qu'il chante affreusement, mal ! Hurle Aaron par-dessus la musique pour que je puisse l'entendre à l'autre bout de la table.
- Qu'elle idée d'ouvrir un karaoké dans un bar aussi !
- Il y a des gens qui chantent mieux, genre nous !

Je repose mon verre comprenant très bien pourquoi il vient de dire ça, je commence déjà à souffler et à refuser même si je sais d'avance que c'est peine perdue... Il me supplie de dire oui, mais je refuse catégoriquement. Pourtant, je sais qu'il va sortir une arme et que je devrai céder, mais tant que je peux l'éviter, autant essayer.
- Mec ! S'il te plaît les Rolling Stones, tu aimes autant que moi ! On ne va pas passer à côté, on pourrait le regretter le restant de nos jours.
- Crois-moi, je ne regretterai pas !
-Tu ne te rappelles pas cet été quand je me suis occupé gentiment de Buddy, tu m'en dois bien une !
- T'es vraiment chiant mec.

Il boit la fin de sa bière cul-sec puis m'attrape le bras pour me traîner vers la scène. Je sens que je vais détester ça, littéralement. Une femme rousse avec un casque grimace sûrement due à la chanson paillarde -qu'elle aurait vraiment dû arrêter- Aaron lui parle et elle hoche la tête de temps en temps, mais elle me fixe, je me rends compte qu'elle à un étrange air de Luna ce qui me fait déglutir totalement.
- Vous êtes deux ? Demande-t-elle.
- Ouais, et sincèrement évite d'accepter ce genre de chanson à l'avenir, j'ai les oreilles qui flambent. Lâche Aaron.

Fallon, fly awayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant