Chapitre 21

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Matt.

Le médecin m'accueille dans son bureau le visage dur et je devine aisément qu'elle a recommencé. Lorsqu'une infirmière toque et entre tout en s'installant à mes côtés, je commence à angoisser, qu'a-t-il bien pu se passer ?

- Écoutez monsieur O' Flynn, nous vous avons appelé dans un premier cas au sujet de monsieur Fine. Il a cherché à lui rendre visite. Je conçois bien que vous n'êtes pas d'accord avec ça, mais il nous menace de porter plainte, le souci est que légalement, il a le droit de venir la voir malgré tout.

- Quoi ? Mais vous ne pouvez pas assurer que pour son bien-être psychologique ou autre, il ne puisse pas l'approcher ? Je lance affoler.

- Malheureusement non ou alors ça signifierait que vous non plus vous ne pourriez plus la voir. Si on empêche le mari, on empêche tous les proches y compris la famille de prendre contact aussi.

- Mais c'est injuste ! C'est à cause de lui qu'elle...

- Calmez-vous, on sait qu'il a un enjeu dans cette histoire, mais votre sœur refuse toujours de coopérer et sans son aide, nous ne pouvons rien faire, d'ailleurs nous devons vous parler du comportement qu'elle a eu envers l'une des infirmières de ce service. Ilda, je te laisse expliquer. Invite le médecin s'adressant directement à l'infirmière.

L'infirmière commence un récit dans lequel ma sœur l'aurait giflé puis mordu, elle aurait couru dans les couloirs en appelant mon nom à l'aide. La chair de poule me vient immédiatement et je n'arrive pas à empêcher les larmes de se manifester.

Je m'excuse auprès de l'infirmière qui finit par avouer qu'elle comprend, mais qu'elle refuse désormais de prendre en charge Elie, c'est la deuxième en moins d'un mois. J'ai mal au cœur, car je déteste la savoir ici, mais plus encore la savoir autant malheureuse. La discussion continue un petit moment et dès lors que je quitte le bureau l'infirmière me voit avec un sachet de chocolat et elle me demande de ne pas les lui offrir, car elle ne mérite pas.

- Vous devez comprendre qu'il ne faut pas lui donner de récompense dans ce genre de situation.

- Vous m'excuserez, mais ma sœur n'est pas un vulgaire chien, je pense avoir le droit de partager avec elle ce qu'elle aime manger.

- Monsieur O 'Flynn, il n'est pas question d'une comparaison avec un animal, mais saisissez que votre sœur est malade, il faut se comporter avec elle tel quel.

- Vous feriez mieux de vous occuper des patients que vous acceptez de prendre en charge, ma sœur ne s'arrête pas à une maladie madame, la maladie l'habite, mais elle n'en reste pas un être humain avec des goûts et des envies. Bonne journée. Dis-je en lui faisant croire que je crois à l'heure histoire de maladie.

La colère m'habite alors que je tourne le dos à cette infirmière qui a sûrement mérité cette gifle, je vais d'ailleurs m'en informer personnellement. Je toque à la porte de la chambre de ma sœur qui m'ouvre rapidement.

- Petit frère ! Merci mon Dieu, tu m'as manqué, viens là.

Elle me prend dans ses bras et mon cœur se réchauffe un peu plus. Je cache les larmes qui viennent obstruer ma vue en fermant les yeux. Lorsqu'elle coupe notre étreinte, je les rouvre et elle a déjà le nez dans le paquet de chocolat.

J'observe sa chambre qui est comme toujours très ordonnée, ma sœur ne sait plus quoi faire de ses journées et ma culpabilité prends le dessus.

- Élie il faut qu'on discute, on peut s'asseoir ?

- Mmh, évidemment, lâche-t-elle la bouche pleine.

On s'assoit sur deux chaises autour de sa table qui est honnêtement extrêmement petite, ma sœur pose deux verres d'eau et croque dans un chocolat attendant que je prenne la parole.

Fallon, fly awayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant