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S'accrocher à sa colère c'est comme boire du poison et attendre que l'autre meurt.
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Priam

Mon coeur chuta de vingt étage, s'explosant sur le sol quand j'entrai dans la chambre dont les murs étaient d'un blanc éclatant, à m'en faire mal aux yeux. Le son des machines était assourdissant et je me détestais intérieurement d'avoir infliger à cette personne autant de supplice.

En entrant dans l'hôpital, mon coeur ne cessait de battre à une vitesse folle. Le fait de croiser des patients avec des bras fracturés, des petits bobos sur le doigt ou encore inconscients sur des brancards étaient le quart de se que je pouvais bien ressentir mais quand je la vis, elle, branchée à des machines, je ne pus empêcher à mon coeur de se fracturer.

Je ressentais sa douleur et c'était horrible. Elle avait traversé tellement de chose, elle ne pouvait pas partir comme ça.

J'étais stoïque à l'entrée de la chambre, incapable de détourner le regard, comme submergé par elle. J'avais peur de m'approcher, peur de la toucher des bouts des doigts, peur de lui faire encore plus mal ou bien de la tuer pour de bon.

- Ils ont été obligé de la plongée dans un coma, fit la voix de Cataleya derrière moi.

Elle entra dans la chambre, une bouteille d'eau à la main.

Je ne lui répondis rien, sans savoir comment réagir. J'avais l'impression d'être lâche à ce moment là, mais les mots me manquaient. Je ne supportais pas de la voir ici, dans cet état. Elle avait besoin de machine pour rester en vie et cela me tuer un peu plus.

Je sentis la colère me monter alors je sortis en trombe de la chambre, refermant la porte d'un coup sec. Je slalomais entre les médecins, les infirmières et les patients. Je bousculais des personnes sur mon passage sans jamais m'excuser. J'étais lâche, il fallait que je le sois jusqu'au bout.

On était dans un hôpital perdu dans le fin fond de l'Ethiopie. Je ne connaissais aucun médecin, ni rien et ça me tuait de me dire qu'elle devait se faire soigner par eux.

Je continuais mon chemin jusqu'à la sortie. J'entrepris de sortir une cigarette de mon paquet que je pinçais entre mes lèvres. Je l'allumais et inhalé la première bouffée qui autrefois m'aidait à sortir d'une transe dont je ne trouvais pas la fin mais cette fois, rien y fait, j'étais noyé et je ne savais pas comment en sortir.

- Vous alimentez votre cancer ?

Une voix féminine me fit tourner la tête et je tombais nez à nez avec une femme. Elle était rousse avec des yeux noisettes. Elle portait une blouse blanche et c'est tout se que je voyais.

Je pris une nouvelle taffe, détournant le regard de ce médecin, laissant mes pensées vagabonder vers le corps d'une femme en piteux état par ma faute.

- Vous attendez quelqu'un ?

- Ma femme, répondis - je sans la regarder.

- Vous êtes marié ? Pourtant, je ne vois aucune bague à votre doigt.

Je tournai la tête vers cette femme qui n'avait cessé de garder un grand sourire sur ses lèvres. Je la scrutais sans un mot. Elle était fade, tout était fade chez elle. Nerea était bien plus sublime que cette femme.

- Ma vie privée ne vous regarde pas, crachais - je. Allez donc vous occuper de vos patients au lieu de me casser les couilles.

- Je voulais simplement faire la conversation.

Souffrances démoniaques Où les histoires vivent. Découvrez maintenant