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« Les émotions les plus belles sont celles que tu ne sais pas expliquer. »

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Priam

- Tu sais..

Mais rien, comme ci j'avais une barrière au fond de la gorge qui m'empêchait de dire quoi que ce soit. J'en avais gros sur le coeur, ce poids me pesait à m'en faire mal à la poitrine et pourtant, j'étais lâche sans solution pour alléger ce coeur trop lourd.

Peut-être que pour certains, parler à coeur ouvert est plutôt simple mais pour moi, c'est beaucoup plus compliqué, même en ayant une Nerea dans cette situation.

Je sais que Nerio avait réussi à dire toutes les choses qu'il voulait à Cataleya un an en arrière mais moi je n'y arrive pas. Ce n'est pas parce que Cataleya me met la pression que ça m'aidera à faire quoi que ce soit.

J'avais ce blocage et j'étais lâche, un combo parfait pour ne pas dire tout ce que je souhaitais.

J'avais beau repenser à la peine que j'avais causé à Nerea et que je lui causerais sans le vouloir mais je n'y arrivais pas, pourquoi me forcer à faire une chose que je ne pouvais pas ?

Je regardais cette jeune femme endormie dans son lit d'hôpital. J'étais mitigée entre partir parce que j'en ressentais le besoin pour éviter de me morfondre sur mon comportement de lâche ou alors rester parce que je ne voulais plus passer un seul instant loin de cette femme, ressentent le besoin viscérale de la protéger, surtout après les messages que j'ai pu recevoir.

D'ailleurs, là encore je devais me porter sur la chose pour régler cette histoire avant que Nerea se réveille.

Pris d'un courage surhumain, je me levais pour déposer un doux baiser sur le front de Nerea avant de tourner le dos à cette dernière et m'en aller sauf que le problème est que je ne pouvais pas. J'étais paralysé sur place quand je sentis une minuscule poigne me retenir, certes aussi fragile soit-il mais je la sentais et nous n'étions que deux ici.

Mon coeur pompait anormalement vite et je tournais la tête rapidement, à m'en faire un torticolis, pour voir le visage cerné de Nerea s'illuminer doucement. J'apercevais ses iris mais je voyais bien que  c'était compliqué, la lumière lui brûlait la rétine alors je me précipitais vers l'interrupteur afin de plonger cette pièce dans le noir.

Je me retournais vers cette dernière, allant doucement vers elle pour reprendre ma place initiale.

- Nerea ?

Le silence total et quand je me levais pour sortir, insultant mon horrible esprit de me faire une blague de mauvais goût, je sentis une nouvelle prise sur mon poignet qui était fébrile suivi d'une petite voix douce et rocailleuse.

- Pe..ur, res..te.

Mon coeur criait toute sorte de chose mais j'étais heureux de la revoir parmi nous. Je la regardais grâce à la faible luminosité de dehors.

Elle avait les yeux à moitié ouvert, son regard portait vers le plafond. Je ne parlais pas, je ne voulais pas la brusquer, j'attendrais qu'elle dise une chose la première.

Je ne veux pas.. plus ma brusquer parce qu'elle est en détresse et je le vois à cause des larmes qui coulaient le long de ses joues.

Je ne pris pas la peine de la toucher parce que je savais parfaitement se qu'elle a vécu et dans ces moments, nous voulons tout sauf se faire toucher par une personne quelconque, surtout un homme.

Souffrances démoniaques Où les histoires vivent. Découvrez maintenant