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« Et cela m'a renforcé. »
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Priam

Ces messages ? Je les regardais encore et encore, les lisant afin de découvrir la personne qui pouvait se trouvait derrière.

Je n'y comprenais pas grand chose, je restais là, stoïque devant mon téléphone sans savoir quoi faire.

J'allais faire mes recherches de mon côté, Nerea allait être en danger à cause de ma faute, encore, je ne pouvais pas le permettre.

Je devais la protéger, quitte à faire les choses de mon côté. J'étais prêt à faire monts et merveilles pour elle, quitte à mettre ma vie en danger et faire les choses seul de mon côté.

Je devais me racheter auprès d'elle.

Elle était toujours à côté de moi et n'avait pas encore bougé. Lorenzo était à mes côtés aussi, regardant les photos de son téléphone tout en m'expliquant leur signification.

J'écoutais d'une oreille, certes distraite mais j'écoutais.

- Et celle-ci, c'était le jour où Tony m'apprenait à tirer avec une arme, dit-il en tournant le téléphone.

Un petit garçon se trouvait là, une arme à la main et un oeil fermé.

Je le regardais sans comprendre pourquoi il avait gardé cette photo alors qu'avec son père, ça n'a jamais été la joie.

Lorenzo a toujours détesté son père pour une raison qui m'échappe, préférant le voir mort plutôt que vivant.

- J'ai juste gardé cette photo parce que je me trouvais mignon, rien de plus, se justifie-t-il en se raclant la gorge et en rangeant son téléphone.

- Mais oui, bien sûr, dis-je amusé.

- Bref, dit-il en craquant ses doigts, tu lui as parlé ?

J'arquais un sourcil d'incompréhension. Lorenzo soupira en levant les yeux au ciel avant de faire un signe de tête en direction de Nerea.

- Tu devrais lui parler, Cataleya m'a dit que dans le coma, on pouvait entendre bien des choses.

- Je n'aime pas trop parler aux personnes sans recevoir de réponse, avouais-je.

Il leva une nouvelle fois les yeux.

- Parle lui, tu verras que ça lui donnera beaucoup de force pour se réveiller. À moins que tu préfères la voire à moitié morte sur ce lit d'hôpital.

Je regardais doucement Nerea, réfléchissant aux choses que j'avais envie de lui dire. Pas que je ne savais quoi dire, simplement, je ne savais pas par où commencer. J'avais bien des choses à dire mais je ne savais pas comment m'y prendre.

J'étais maladroit, sur la défensive et irréfléchie quand il s'agissait de parler de cette femme ou encore de mes sentiments.

Tout dans ma tête était mélangé, impossible de faire des phrases cohérentes, préférant me taire à jamais plutôt que de dire une chose que je regretterais dans le futur. Voilà pourquoi on m'a toujours surnommé le muet, même à l'école.

Souffrances démoniaques Où les histoires vivent. Découvrez maintenant