Même après la fin

Chapitre 10

Rick et Daryl discutent à l'extérieur du bloc. Des éclats de voix nous parviennent. Les autres me regardent pour m'inciter à y aller. Je les rejoins donc ne supportant plus les regards insistants. Mon chasseur, très énervé, a du mal à se calmer :

Daryl en tournant en rond : Non ! Il en est hors de question Rick ! Je ne veux pas ! Non !

Moi : Qu'est-ce que tu ne veux pas ?

Ils se taisent à mon arrivée et me regardent gênée. J'insiste un peu en pressant l'avant-bras imposant de Daryl. Rick me répond enfin :

Rick : Demain il faudra raccompagner Andrea. Aujourd'hui nous avons eu de la chance de tomber sur elle par hasard, loin de Woodbury. Mais les personnes chargées de son escorte devront aller jusqu'à la ville. J'ai pensé à toi et Carl. Ils ne connaissent pas vos visages donc ils ne savent pas que vous êtes des nôtres. Ils ne vous consideront pas comme une menace. Et puis j'ai confiance en vos qualités.

Moi : Si c'est ta décision, je le ferai.

Daryl en me foudroyant du regard : Non Cléo. Tu ne le feras pas. C'est bien trop dangereux. Une jeune femme et un enfant. Non. Les conséquences seraient horribles pour vous.

Rick : Content que tu acceptes.

Daryl ne regardant que Rick : Tu ne mesures pas l'importance de la chose.

Moi haussant la voix : C'est son fils qui va m'accompagner. Il risque plus gros que toi !

Daryl : Tsss....

Il tourne les talons et rentre dans le bloc sans chercher à argumenter plus. Je reste avec Rick quelques instants.

Rick : Merci.

Moi : C'est rien. Je veux être utile au groupe. (pause) Je peux te poser une question ?

Rick : Bien sur !

Moi : Est-ce que Chris et moi nous sommes officiellement intégrés au groupe ?

Rick : Je te confie deux fois la vie de mon fils. Ça devrait répondre à ta question.

Nous nous sourions. Je vois dans son regard que Rick pense sincèrement ce qu'il dit. Il a perdu sa femme et ça ne m'étonnerait pas qu'il voit en moi une mère de substitution pour son fils et sa fille. Je ne sais pas si j'en serais capable. Mais ce qui est sûr c'est que je suis l'aînée d'une famille pas très riche et que j'ai eu le rôle de troisième parent pour les jumeaux (un garçon et une fille) lors du divorce de mes parents. Je sais comment fonctionnent Carl, Judith, Beth et même Glenn et Maggie qui se trouvent être plus jeunes que moi finalement.

Le dîner se déroule dans une ambiance sereine. La présence d'Andrea semble les apaiser. Cependant Daryl a préféré rester surveiller dehors tout seul. Il est assez contrarié parce qu'il s'est passé cet après-midi. Rick me tend une assiette destinée à mon chasseur que je dois lui apporter.

Je pars le retrouver dehors. Il fait un peu froid. Je m'enroule dans une écharpe XXL que j'avais trouvée cet hiver. Daryl attrape sa part sans m'accorder un regard. Je le connais par coeur. Plus je lui accorderai toute mon attention ; plus il m'ignorera. Je décide de m'asseoir non loin de lui. Finalement il se fatigue avant moi et s'installe à côté de moi. Nous jouons au "jeu". Dès les débuts de notre relation nous l'avions mis en place. Il s'agit de regarder l'autre et de détourner le regard quand on pose les yeux sur le "regardeur". Le premier qui réagit perd et doit embrasser le vainqueur. Bien sur nous n'avions jamais fait de réunion pour établir les règles. Elles sont venues à nous au fur et à mesure.

Mais cette fois-ci, je ne sais pas pourquoi, ses yeux bleus et brûlants qui m'observent m'intimident. J'y vois tout son désir et sa joie de me voir. Puis je finie par me prendre au jeu. Daryl réprime un rire puis il ne peut plus se retenir. Je gagne donc. Ses prunelles me scrutent avidement. Il me met mal à l'aise. Je baisse les yeux en rougissant. Daryl me prend le menton pour lever ma tête. Il se penche pour m'embrasser. Enfin c'est ce que je crois. A la place il s'affale sur moi m'obligeant à m'allonger sur l'herbe. Il m'embrasse dans le coup tout en baladant ses mains sur mon corps. Il remonte petit à petit sur ma mâchoire. Il a presque atteint mes lèvres. Mais il s'arrête pour recommencer à me fixer. Ses yeux brûlent d'envie. Puis il plante des petits baisers sur mes lèvres comme un oiseau qui picore. Il m'embrasse enfin fougueusement. Je caresse ses cheveux et enroule mes jambes autour de ses hanches. Je sens sa main glisser sous mon tee-shirt. Il se fraye un chemin jusqu'à mon soutif. Je le repousse.

Moi : Non...

Daryl en arquant un sourcil : Pourquoi ?

Du menton je pointe la grille. Les rôdeurs semblent s'être regroupés pour nous zieuter. Leurs grognements les rendent encore plus pervers.

Daryl : Ça te dérange ?

Moi : Bien sur ! Pas toi ?

Daryl : Pas vraiment... C'est comme des animaux sauvages.

Moi : Même devant les sangliers je le ferai pas...

Daryl essaye de reprendre son activité mais je l'arrête encore. il soupire. Il se relève finalement. Il prend ma main pour m'aider à faire de même. Je pense que nous allons juste rentrer au bloc et dormir. Il murmure d'une voix rauque "Viens". Daryl m'emmène dans le mirador.