Chapitre 20

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Nous arrivons dans la nuit à la prison. Rick court rejoindre ses enfants pendant que nous sortons les nouveaux du mini-bus. J'aide une dame âgée à descendre et la confie à Beth. Carol s'approche de moi.

Carol : Ils sont beaucoup...

Moi : Oui mais nous n'allions pas les laisser.

Carol : Non bien sur... Mais ils vont nous affaiblir.

Moi : Il faut les habituer à sortir et à se battre, y compris les enfants.

Carol : Oui... Je m'en chargerai. (une pause) Va te coucher maintenant.

Je ne me fais pas prier. Je suis si fatiguée que j'ai l'impression de dormir en marchant. Je m'affale sur mon lit sans retirer mes vêtements ou me glisser dans les couvertures. 

Les pleurs de Judith me réveillent. Daryl n'est pas venue me rejoindre et il fait déjà jour. Il a dormi au moins ? Je reste quelques temps sur le dos à fixer le fond du lit du dessus. C'est étrange mais je me sens bien et en sécurité. Comme ces dimanches où tout notre travail pour la semaine est fait et tout ce que l'on a faire c'est profiter de ce jour pour glander avant la reprise de la semaine. Judith ne s'arrête pas. Elle me casse les oreilles quand même... 

Je décide d'aller changer le nouveau-né. Ce n'est pas tout le temps à Beth de le faire. On se repose un peu trop sur elle pour s'occuper de Judith. D'ailleurs elle est tellement mignonne avec ses grands yeux noisettes. Lori devait être une très belle femme. Je la prend ensuite dans mes bras. Elle attrape une mèche de mes cheveux et la met dans sa bouche. Je reconnais l'écriture de Daryl dans le "little ass-kicker" inscrit sur le lit de fortune. Je suis sure qu'il s'est très bien occuper d'elle. Je souris en l'imaginant.

Beth en arrivant par derrière : Tes cheveux vont être poisseux. 

Elle est venue voir Judith. En me tournant vers Beth, ma mèche s'échappe de la bouche du bébé. Judith crit. Elle tend ses petites menottes et joue avec mes cheveux qui bougent. Elle se met à rire. Il n'y rien de plus beau que le rire d'un nouveau-né. Beth lui sourit de toutes ses dents. Je lui tend Judith.

Beth : Tu peux la garder !

Moi : Non, tu t'en occupes mieux. Tu sais où est Daryl ?

Elle fait non de la tête en prenant Judith. Je descend manger un bout. Je trouve une conserve de poires au sirop et une bouteille d'eau et me dirige dehors. Je tombe sur Glenn et Maggie qui se précipitent vers moi.

Maggie : Tout va bien ?

Glenn : Il ne t'a pas fait mal ?

Maggie : Tu es blessée ?

Glenn : Il ne t'a pas touchée ?

Maggie : Tu ...

Moi en la coupant : Hop hop hop ! Calmez-vous ! Je suis là, devant vous, sur mes deux jambes. Ça veut dire que je vais bien.

Maggie soupire de soulagement. Glenn a les larmes aux yeux. Je les prend dans mes bras. Nous voilà à faire un câlin, tous les trois alors que Glenn reprend dans un souffle très bas.

Glenn : On a cru... A un moment...

Moi : Chuuut Glenn... Je suis là maintenant.

Maggie se met à pleurer aussi.

Moi doucement : Je ne vous quitterai plus promis. Vous m'aurez sur le dos encore longtemps.

Nous essayons de sourire mais l'émotion est trop grande. Je ne savais pas que je comptais autant pour eux. Ça me fait plaisir parce qu'ils le sont aussi pour moi. Ceux sont mes poulains, mon petit frère et ma petite sœur. Je suis à deux doigts de pleurer aussi. Je les laisse à deux pour ne pas qu'ils me voient dans cet état.

Sur le terrain Rick discute avec Hershell et Chris. Je cours vers ce dernier manquant de tomber au passage. Il me prend par la taille et me fait tournoyer dans l'air. Hershell et Rick nous regardent amusés.

Hershell : Ravi de te revoir parmi nous. Je te ferai un check-up plus tard. Tu veux bien ?

Moi : Oui mais je n'ai subi aucun traumatisme physique ou mental. Je me suis juste un peu froissée la cheville. Mais Je n'ai pas mal, c'est juste un peu gênant. 

Hershell : Bien je regarderai.

Maggie et Glenn viennent nous voir préparés à sortir. 

Maggie : On va chercher d'autres vivres.

Rick : Très bien. Je vais vous montrer quelle voiture prendre.

Il nous laisse avec Hershell. Chris me prend par la taille. Je repose ma tête sur son torse. Nous profitons du "silence" jusqu'à ce que Carl nous rejoigne énervé.

Carl : Rick ne veut pas que je sorte avec Maggie et Glenn.

Hershell : Il a raison.

Je ressens une certaine retenue chez Hershell. Comme s'il évite de regarder Carl ou qu'il lui fait peur. Carl soupire et bat la terre de son pied. Hershell me lance un regard dépité.

Moi sarcastiquement : Bonjour Carl !

Carl sans relever la tête: Ah oui, tu vas bien ?

Moi : Oui. Merci de t'en préoccuper. Je vois que je t'ai manqué.

Carl rougit jusqu'aux oreilles. Chris réprime un rire et Hershell le regarde gravement. On dirait que Carl a pris trois ans durant ses deux derniers jours. Il ne semble plus être un enfant qui veut bien faire aux yeux de son père. Mais un adolescent qui déteste le monde entier. 

Carl : Je vais voir Judith. 

Pauvre Rick ! Il doit prendre soin d'un groupe de survivants, d'un nouveau-né et d'un adolescent en pleine crise. Bon sinon Il fait quoi mon Daryl ?



Même après la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant