Les enfants se précipitent vers Daryl et son butin. Ils observent leur prochain repas avec des yeux ronds. Certains lui caressent timidement le museau. Daryl les chasse de la main comme des oiseaux. Sans l'en informer je pars me cloîtrer dans le mirador. Il ne pourra pas me rejoindre puisqu'il doit s'occuper de sa bête et Rick le fait travailler sur un système de chauffage qui lui prend beaucoup de temps. Je peux rester tout mon soûl.
Glenn vient chercher quelque chose dans ses affaires. Comme je suis un peu cachée par le mur, il ne me voit pas tout de suite. Il fredonne un petit air qui me fait sourire. Il est si innocent sous ses traits de jeune homme pleins de responsabilité et de sagesse. Je toussote pour lui signaler ma présence.
Glenn : Oups ! Désolé... Enfin non, c'est ma chambre quand même.
Moi : Excuse moi. J'avais besoin de solitude.
Glenn : Je comprend... Bon bah je te laisse et je veillerai à ce que l'on ne te dérangera pas.
Je le remercie et reporte mon attention sur le paysage. J'aurais aimé lui sourire mais j'en suis physiquement incapable. Glenn a surement remarqué mon comportement froid et distant que je n'avais pas quelques heures plutôt. Je n'arrive pas à comprendre ce changement en moi. J'en suis terriblement frustrée. C'était mon métier avant et maintenant je ne peux plus.
Je pensais avoir déjà tout vécu de l'apocalypse. Mais je me situe face à deux désillusions. La première est que je ne m'habitue pas à ce monde. Je veux retourner en France. Je veux reprendre ma petite vie tranquille où mes seuls soucis étaient l'épilation et le retard au travail, entre autre. La seconde, et surement la plus difficile à supporter, c'est que je m'éloigne de Daryl. Je n'arrive pas à déterminer si c'est lui a changé ou si la magie de mon premier amour était disparue. Pourtant je ressens à la fois un amour profond pour Daryl et du dégoût.
D'ailleurs ce dernier se tient au pied du mirador. Il place sa main en visière. Je suppose qu'il attend un signe de ma part. Mais je le regarde sans incliner la tête. Il ne sait donc pas si j'ai remarqué sa présence.
Daryl avec un grand signe de la main : Tu viens manger ?
J'hoche la tête sans pour autant me lever. Daryl se lasse et part sans moi. Je peux l'entendre ronchonner. Une fois que la porte du bloc claque sur son passage, je me décide à suivre son chemin.
Maggie s'approche gauchement de moi avec une part du chevreuil qu'elle me tend. Elle me regarde en souriant tendrement pendant que je reprend des forces. Glenn nous rejoint. Il me surveille avec le même regard que Maggie bien que lui fixe son assiette pour ne pas en avoir l'air.
Maggie : Tu as eu un coup de blues ?
Moi : Moui, on peut dire ça...
Maggie : Si tu veux on peut te passer le mirador pour la nuit.
Glenn lève soudainement le visage de son assiette. Il fusille Maggie du regard. Visiblement ils ne se sont pas concertés. Néanmoins le jeune homme se garde de dénoncer le fond de sa pensée. Tout le monde sait que Glenn ne fait pas le poids face à la détermination de sa fiancée.
Moi en pouffant : Non Maggie. Tu es adorable mais au pire je prendrai une cellule vide.
Glenn soupire de soulagement et aborde un sourire triomphant. Sa réaction me fait rire de plus belle. Une main se pose au creux de mes reins. Je me tourne vers l'intéressé. Mon sourire s'efface à la vue de Daryl. Il ne se laisse pas désorienter par mon changement d'humeur. Il resserre sa poigne et me tire vers lui.
Daryl : Qu'est-ce qui te fait si rire ?
Moi froidement : Rien.
J'essaye de me dégager de l'emprise du chasseur. Il fronce les sourcils. Peut-être involontairement, il enfonce ses ongles dans ma peau. Je gémie de douleur. Je le pousse alors si fort qu'il manque de tomber. J'admets qu'il recherche des réponses et qu'il ne sait comment me le faire comprendre mais il m'effraie.
Daryl : Désolé... Je...
Moi : Je dois te parler, en privée.Après cette phrase je sais que je ne peux plus me cacher ou faire semblant. Nous nous isolons de la vue et de l'ouïe de tous. Je cherche mes mots sans les trouver. Je voudrai être efficace mais pas brutale. Le regard brûlant de Daryl me décide.
Moi : Daryl je...
Daryl regardant ses chaussures : Tu veux une pause ?Moi : Comment tu sais ?
Daryl : Je ne suis pas un abruti de péquenot.
Moi contrariée : Ce n'est pas ce que j'insinuais.
Daryl : Viens-en au fait.
Moi : Je ne te reconnais pas... plus... Je ne reconnais plus ce monde non plus... Je ne vois pas où nous mène tout ça, nous deux, cet univers... J'ai besoin de recul.
Daryl m'observe sous ses cheveux. Il soupire, bat du pied, regarde le sol, observe les environs... Mais il ne me dit rien. Je n'ai le droit à aucune réponse.
Daryl doucement : Je n'ai pas le choix de refuser même si j'aimerai, il n'y a que toi qui peux prendre cette décision. Mais je ne te laisserai pas sans surveillance. C'est beaucoup trop dangereux. Même si nous ne somme plus... Je ne veux pas prendre le risque de te perdre.
Moi : Chris sera... (Daryl serre les poings jusqu'à ce que ses jointures blanchissent à l'entente du nom de son cousin) Merci Daryl.
Je passe une main, qui essaye d'être réconfortante, sur son avant-bras avant de repartir dans le bloc.
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Même après la fin
FanfictionIl y a 12 ans, Cléo Butor rencontrait l'amour, le vrai. Mais elle dut repartir en France. Quand elle apprit la fin du monde et la mort imminente de Daryl, elle n'hésita pas à le rejoindre quitte à risquer sa propre vie. Si vous n'en êtes pas à la s...