Même après la fin

Chapitre 23

Nous dînons tous ensemble dehors. Maggie et Glenn avaient trouvé des chips et du soda. Rick en a profité pour organiser une petite soirée de bienvenu. Les habitants de Woodbury ont apporté un vent de fraîcheur sur la prison grâce à leur innocence. Surtout les enfants qui s'amusent d'un rien et qui courent partout sans aucune méfiance. Michonne les fait beaucoup rire avec ses grimaces. Après le dîner Rick nous appelle dans la cour.

Rick : On va établir des groupes de deux pour les tours de gardes. Carole et Michonne vous commencerez, puis Glenn et Maggie, Daryl et moi et pour finir Chris et Cléo.

Daryl : Est-ce que... Je préférai être avec Cléo...

Rick gêné : Mmmmmh... Mais vous devez rester concentrés aussi...

Rick rougit à ses sous-entendus. Michonne, qui s'est faufilée derrière moi, ricane. Je me tourne vers elle et bouge les lèvres pour qu'elle puisse y lire T'es pas possible toi ! Elle lève les paumes au ciel pour me répondre C'est pas ma faute ! Nous échangeons un sourire complice. Je soupire et lève les yeux au ciel. J'essaye de changer de sujet devant le groupe amusé de moi.

Moi : Merle se repose encore ? Je ne l'ai pas vu de la journée...

Pour changer l'ambiance je l'ai changée, je l'ai même plombée. Rick me dévisage bouche bée. Le regard haineux de Chris passe de Daryl à moi. Les autres n'osent pas parler ou me regarder. Mais j'intercepte un coup d'œil désolé entre Glenn et Maggie.

Chris la mâchoire crispée : Tu ne lui as pas dit ?!

Il a une expression dégoûtée collée au visage. Quand il parle on dirait qu'il va cracher à la figure de Daryl. Les autres quittent la place pour nous laisser nous expliquer. J'attrape le bras de Michonne pour qu'elle reste à mes côtés. Je pense avoir saisi le sens des paroles de Chris mais je ne peux pas l'accepter. Rick ne part non plus. Il se rapproche de Chris pour le contrôler au moindre débordement. Summers fait un pas vers Daryl qui regarde le sol.

Chris : T'es vraiment un salop ! T'as préféré la baiser plutôt que de lui dire que Merle est ...

Moi sonnée : Chris ! Stop !

Pas besoin que Chris finisse sa phrase j'ai compris. Tous mes bons souvenirs remontent à la surface. Merle qui n'est plus là c'est un pan de ma vie antérieur qui s'effondre. J'ai été proche de lui bien avant Daryl. Il a tout de suite pris soin de moi en tant que "Cousin de Cœur" comme il disait. Avec lui je me sentais mille fois plus en sécurité qu'avec n'importe qui ; parce qu'égoïstement je savais qu'il pourrait donner sa vie pour moi. Le retour à un monde normal ne me semble plus possible, pas sans Merle.

Je suis tellement assommée par la nouvelle que je ne peux plus bouger ou parler. Michonne pose délicatement ses mains sur mes épaules pour m'emmener à Beth et Hershell. Ensuite elle prend Carol pour faire son tour. Daryl s'est terré dans notre chambre. Rick a isolé Chris pour le calmer. Beth a mis Judith dans mes bras pour m'apaiser. Le corps du bébé me réchauffe. Beth et son père parlent de ceux qu'ils ont perdus. Même si je les entend en stéréo je perçois qu'il n'y a pas de tristesse dans leurs voix. Ils ont accepté le deuil et gardent espoir d'un monde meilleur. Michonne a eu raison de me confier à eux. Ils dégagent des ondes positives dont j'ai besoin. 

Rick me réveille en me secouant légèrement. Je me suis endormie sur la chaise bercée par la voix profonde et grave d'Hershell et celle enfantine et cristalline de Beth. Rick est toujours aussi gênée et soucieux.

Rick : C'est ton tour de garde. Si tu ne veux pas le faire je peux comprendre et je te remplacerai. 

Moi : Non Rick. C'est gentil mais je dois le faire... Et puis j'ai besoin de me changer les idées...

Je me lève encore un peu endormie. Rick met un fusil entre mes mains. Je sors m'apprêtant à rejoindre Chris. Cependant c'est Daryl qui se tient à moi muni de son arbalète. 

Rick à moi : Je pense que vous en avez besoin.

J'hoche la tête à moitié convaincue. Bien que je ne sois pas en colère contre Daryl je ne veux pas avoir à l'affronter. Nous choisissons de surveiller chacun de notre côté. A chaque fois que nous nous croisons nous regardons nos pieds ou le ciel. Au bout de la quatrième fois je craque. Il en est presque à tourner au coin du bloc lorsque je me décide.

Moi : Daryl !

Il se retourne et se dirige avec moi sans attendre.

Moi : Je ne t'en veux pas...

Je cherche à approfondir mon propos mais je ne trouve rien. Parce qu'il n'y a rien à dire. Je répète tout bas ce que je viens de dire. Merle n'est plus là et nous ne le supportons pas au point de ne plus pouvoir communiquer. Ces situations sont assez fréquentes chez les couples. Je le sais mais je n'arrive pas à l'admettre pour nous. 

Daryl : Il est parti sans prévenir personne dans l'après-midi. Il a tendu un piège au Gouverneur qui l'a affaibli. Ça nous a ouvert une brèche pour l'emporter... Il a été transformé après.

Daryl parle lentement et doucement comme s'il ne voulait pas me brusquer. Mais moi tout ce que je vois c'est mon chasseur démuni face au rôdeur de son grand frère. Je ne trouve rien à lui répondre. Je me contente de l'observer. Il baisse la tête. J'entend ses sanglots étouffés. Je caresse ses avant-bras. Il relève la tête. J'effleure sa joue pour le calmer. Il me serre contre son torse m'obligeant à nicher mon visage contre lui. Il ne s'arrête plus de verser des larmes. Je comprend qu'il a besoin de ma présence mais qu'il ne veut pas que je le vois dans cet état. Je fais glisser mes doigts dans ses cheveux et son cou pour lui signifier ma présence. 

Daryl : Tu es tout ce qu'il me reste. 

J'arrête mes mouvements. Je relève la tête cherchant son regard mais il fixe un point au loin. Daryl a horriblement raison... Il est tout ce qu'il me reste. 

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Salut tout le monde ! Déjà merci d'avoir lu jusque là. Tout ça pour vous dire que je fais une petite pause (de surement moins d'un mois mais quand on publie deux chapitres par semaine ça fait beaucoup de retard) dans Même Après La Fin. 

Merci pour vos coms qui sont juste adorables :) <3 <3 <3