Chapitre 28

775 45 11
                                    

Le premier village que nous atteignons nous suffit. Il y a trois rôdeurs sur la place que Michonne décapite aisément.

Michonne : On se sépare en deux. Je vous laisse les commerces. Je m'occuperai des maisons avec Carol.

Moi : Il se trouve que j'ai une liste à effectuer avec Carol. Il vaut mieux que je fasse équipe avec elle.

Carol : Tu as la liste ?

Moi : Oui.

Carol : Alors tu n'as pas besoin de moi. Et puis, ne t'inquiète pas, Daryl sait lire.

Sans aucune hésitation Daryl se dirige vers une épicerie au coin de l'avenue principale. Tandis que Carol et la samouraï partent dans l'autre sens. Je soupire et traîne le pas en suivant le chasseur. Je ne suis pas encore prête à rester seule avec lui.

La porte de la boutique a complètement été défoncée. Daryl entre le premier. Dos à la "porte" je fais le guet pour lui. Il m'indique ensuite de rentrer. Il ne reste rien que de la nourriture pourrie ou pour animaux. Cependant une étagère a été renversée de tout son long. Je propose à Daryl de la soulever pour voir ce qu'elle cache. Des chips, des bonbons, des gâteaux et d'autres friandises. Je suis exaltée par le résultat. Je jette mon sac par terre et le remplie de tout ce que je peux.

Daryl dans sa barbe : C'est que des conneries mauvaises pour la santé.

Moi : Peut-être mais ça remontera le moral de tout le monde. Je suis sure que Carl adore les Reeses et Judith pourra mâchonner de la guimauve.

Daryl : Tu n'as pas besoin de t'occuper des enfants de Rick. Il peut le faire.

Je l'observe un instant. Il triture ses doigts comme ces gens qui posent une question anodine mais dont la réponse leur est primordiale. Je n'ai tout de fois pas à lui révéler le marché avec Rick. Ça ne le regarde pas. J'hausse donc les épaules. Le chasseur soupire. Il accroupie en face de moi et prend des sachets qu'il met dans son sac. Je m'apprête à le remercier mais en voyant le paquet de Skitles je me rétracte. Il a ajouté du Jerky Beef, des M&M'S au beurre de cacahuète et des KitKats au thé vert. C'est-à-dire mes confiseries préférées. Je ferme mon sac et me lève.

Moi : C'est bon.

Daryl : Tu es sure ?

Moi : Oui. Dis... Tu n'as pas l'intention de m'avoir avec ça ?

Daryl : Je peux toujours essayer.

Je le bouscule un peu en sortant de la boutique. Il ne sait pas où aller. Je me dirige alors vers une pharmacie que j'ai cru apercevoir en arrivant. Elle n'avait presque pas été touchée. Les gens pensaient à se nourrir et à trouver des armes mais pas forcément aux soins. Bon, il est vrai qu'il est rare de récupérer des bandages et du désinfectant de nos jours.

Je vais au rayon hygiène quotidienne mais Daryl saisit mon poignée et me tire derrière lui. Il bande son arbalète. Il vise la porte de l'arrière-boutique en m'ordonnant de me taire. Il ouvre d'un grand coup de pied. Un cinquantenaire place le canon de son fusil entre les deux yeux du chasseur.

? : Barrez-vous.

Derrière cette homme se trouvent un jeune homme de l'âge de Beth et une fillette de dix ans à peine. Son visage est ruiné par les larmes. Elle tient négligemment un couteau tandis que le garçon me pointe de son pistolet. Alors que Daryl se prépare à les agresser, je l'oblige à baisser son arme. Je m'approche de la fille et me baisse à sa hauteur.

Moi : Ne t'inquiète pas trésor. On ne va pas vous faire de mal. On a juste eu un peu peur de ton père. C'est bien ton père n'est-ce pas ? Maintenant tout va bien se passer, ok ?

l'enfant hoche fébrilement la tête. Elle lâche le couteau qui tombe parterre et se réfugie dans mes bras laissant aller ses sanglots. Je caresse ses longs cheveux soyeux.

? : Chuis désolée, j'm'appelle Frank. Le gaillard c'est Zach mon fils et la petite dernière, Maddy. Scusez la m'd'me.

Daryl : Daryl. (me pointant) Cléo. On a un groupe. On peut vous accueillir si vous répondez à trois questions.

Frank : J'dirai pas non. J'commence à douter d'mes capacités à protéger mes gosses.

Zach : Papa !

Frank : C'est la vérité fiston ! (à Daryl) C'est quoi vos questions ?

Daryl : Combien de rôdeurs avez-vous tués ?

Frank : Vous appelez ces assholes des rôdeurs ? On sait plus d'puis l'temps !

Daryl : Combien d'humains avez-vous tués ?

Frank : Deux.

Moi en partageant un regard avec Daryl : Pourquoi ?
Frank : Ils avaient voulu profiter de Maddy alors avec Zach on a pas vraiment hésité.

Je serre mon étau sur la petite fille. Ce n'est même pas encore une jeune fille ! Comment ces bâtards ont-ils osé ?

La famille de Frank nous aide à prendre des médicaments. Maddy a retrouvé le sourire. Elle s'attelle hardiment à la tâche. Je l'ai éloignée de moi parce que je dois aller chercher des préservatifs pour Maggie. Elle m'en a demandés mais elle n'a pas précisé quelle taille. Non pas que je veuille des détails, cependant je ne me vois pas revenir avec la totalité du stock. Quoique je pourrai les mettre en libre service. Hershel ne me reprochera pas d'inciter sa fille à coucher avec son copain. Et puis ça à l'air de bien marcher entre Tyreese et Karen. Mieux vaut éviter d'autres Judith. J'ai les pinces prises quand Daryl me rejoint. Il rougit devant le contenu de mes mains.

Daryl en se tournant de trois-quart : Tu as vraiment besoin de tout ça ?

Moi : Ce n'est pas pour moi ! Viens m'aider.

Daryl en en prenant un peu : Tu n'utilises rien ?

Moi en riant : Avec qui tu veux que je le fasse ?

Daryl sérieusement : Rick.

Moi : Quoi ? Comment tu peux penser que je fasse ça ; à toi ?

Daryl : Je ne sais pas... Tu m'as quitté alors il n'y a pas de raisons de te retenir.

Moi : Il n'y a rien à retenir !

Daryl lève d'un coup la tête et me dévisage. Je rougis.

Moi d'une petite voix : Je ne t'ai pas vraiment quitté, de mon point de vue. Je voulais juste prendre du recul.

Daryl comble le vide qui séparait nos corps. Ses lèvres ne sont qu'à quelques centimètres des miennes. Je cale ma respiration sur la sienne.

Daryl : Et ça y est ? Tu as pris assez de distance ?

J'hoche lentement la tête. Ses yeux sont ancrés aux siens. J'y lis une infinité de choses et rien à la fois. Ses lèvres sont à la lisière des miennes.

Daryl : Si tu ne veux pas, tu peux toujours arrêter mais après il sera trop tard.

Je ne dis rien, je ne bouge pas. Daryl presse doucement sa bouche sur la mienne. J'ai à peine le temps de lui répondre qu'il est déjà sorti prendre le chemin du retour.


Même après la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant