Chapitre 37

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Vendredi 24 Janvier 2020 15h

PDV Olivier

Je me rassois dans le canapé, laissant ma mère raccompagner l'infirmier jusqu'au portail. Il vient tout les deux jours pour changer le pansement qui cache ma plaie à l'épaule. J'arrange en grimaçant mon attelle qui me gêne plus qu'autre chose et finis par soupirer une fois de plus, en passant ma main dans mes cheveux.

Vivianne : Tu veux boire quelque chose?

Je secoue négativement la tête, ne lui portant pas plus d'attention alors que je l'entends se diriger dans la cuisine derrière moi. Je joue machinalement avec la fermeture éclair de la poche de mon jogging, hésitant à l'ouvrir pour en sortir son contenu, n'osant plus y toucher de peur que cela nous porte encore plus malheur.

Mon nez commence à piquer lorsque ma main finit par entrer pour se refermer autour. Mes yeux se ferment pour retenir ces larmes que j'ai beaucoup trop laissé sortir ces derniers jours. Je crois que le fait que je ne sois pas encore déshydraté tient du miracle.

Je souffle longuement pour tenter de reprendre un minimum contenance et pose mon regard sur ce cube, cet écrin que je fais maintenant tourner dans ma main. Sans même la voir, je sens ma mère s'installer à mes côtés, sans un mot, comme souvent. Elle se contente d'attendre que je sois prêt à lui parler, et intérieurement, je l'en remercie.

Olivier : Ça fait trois mois que je la garde sur moi...

Je lui tends en tremblant le petit écrin qu'elle ouvre précautionneusement afin de laisser apparaître la bague avec laquelle je comptais demander à Aria de m'épouser. Une fine bague en argent, agrémentée de quelques pierres sur l'ensemble de l'anneau. Bague que j'ai acheté quelques jours seulement après la naissance de Maëlle, lorsque j'ai bien cru les perdre toutes les deux, et que je garde depuis, toujours à portée de main, en attente du bon moment.

Vivianne : Elle est magnifique.

Elle me rend l'écrin ouvert que je récupère au creux de ma main. Je garde un moment mes yeux rivés sur cet anneau que j'ai tant de fois imaginé à son doigt. La voir porter cette bague fièrement, heureuse, et presque vaniteuse de montrer à tout le monde que je lui appartient. Je referme violemment l'écrin pour le serrer fortement dans ma main que je mords avec tout autant de force pour m'empêcher de craquer une nouvelle fois, malgré la main tendre de ma mère que je sens passer dans mon dos.

Olivier : Au départ, je voulais lui demander de m'épouser le jour du mariage de son frère, et puis au final je me suis dis que ce n'était pas le bon moment. Ensuite je l'avais prévu pour Noël, mais pareil, j'ai préféré repousser le moment. Il y a deux semaines, j'hésitais encore entre la Saint Valentin ou l'anniversaire de notre rencontre. Et aujourd'hui...je ne pourrais peut-être jamais le lui demander.

Je laisse tomber l'écrin sur mes genoux pour monter ma main à mon visage afin de camoufler ses larmes que je ne peux empêcher de couler en repensant à toutes ces fois où j'étais à deux doigts de lui faire ma demande. Au mariage de Boris et Natacha, j'avais l'intention de le faire, mais elle a attrapé le bouquet et je me suis dit que ça ferait trop calculé si jamais je lui demandais à ce moment là.

A Noël, après en avoir parlé avec mes frères et mon père, je voulais lui faire ma demande au matin du 25 avant que tout le monde ne se lève, en lui offrant la bague comme si ce n'était qu'un simple cadeau. Mais avec tout ce qui s'est passé lors de la soirée du réveillon, je me suis dit que ce n'était pas le bon moment non plus et que ça attendrait le début de l'année. Mais si j'avais su...

Vivianne : Olivier, on va la retrouver et tu pourras lui faire ta demande comme tu l'avais prévu...

Olivier : Imagine que se soit trop tard, qu'on ne la retrouve pas, ou pire que...je ne veux pas la perdre maman...

Abandonnés [Tome 3] #OG {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant