Mardi 21 Janvier 2020 10h
PDV Extérieur
Infirmiers, médecins, aides-soignants, de nombreuses blouses blanches se croisent et se recroisent dans le dédale de couloirs de la clinique privé du centre de Londres. Et au milieu de toutes ces blouses, au milieu de tout ce personnel médical qui oeuvre jour et nuit pour soulager et sauver leurs patients, au milieu de tout ça, il y a les autres.
La famille, les amis parfois même les collègues qui attendent dans ces longs couloirs. Qui attendent une simple nouvelle, une petite lueur d'espoir pour leur permettre d'y croire encore. Certains ont cette chance de venir chercher ce proche cher à leur yeux pour le faire sortir d'ici. D'autres passent leur journée à pleurer et à prier pour que ce jour arrive rapidement. Et enfin, il y a ceux qui savent que ça n'arrivera jamais mais qui ont encore du mal à ce faire à cette raison.
C'est un mélange de toutes ces personnes que croisent Stéphane depuis qu'il a passé le seuil de cet hôpital. Il suit sans grand engouement les indications que lui a donné son fils pour rejoindre le couloir qui l'intéresse. Ce long couloir silencieux au bout duquel il aperçoit l'une de ces plus anciennes connaissances, amie oserait peut-être t'il même dire. En tout cas, pour lui, elle l'était encore jusqu'à aujourd'hui.
La sexagénaire, qui avait son visage plongé dans ses mains, assise sur l'un des nombreux bancs parsemés dans le corridor, relève progressivement la tête pour poser son regard sur cet homme qui se dirige à pas plus qu'hésitants dans sa direction. Elle ne le quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'il arrive à son niveau la faisant se redresser lentement.
Et avec des gestes tout aussi lents, elle pose son sac à ses côtés avant de se lever pour lui faire face. Il y a une tonne de choses qu'elle aimerait pouvoir dire à cet homme en cet instant précis. Des insultes, des questions, des "je t'avais prévenu". Mais la seule chose qu'elle arrive à exprimer, avant que lui-même n'ait pu ouvrir la bouche, c'est la gifle magistrale qu'elle lui assène sans un mot, faisant pivoter d'un quart de tour la tête de cet homme à qui elle a sincèrement cru qu'elle pouvait faire confiance.
Vivianne : Et crois moi c'est le minimum de ce que j'ai envie et suis capable de te faire.
Stéphane ne peut que soupirer tristement en frottant sa joue pour atténuer la douleur, ne comprenant que très bien ce que peut être entrain de ressentir cette femme, cette mère, en cet instant précis. Son coeur de père à lui est également au bord de l'implosion depuis 3 jours maintenant.
Stéphane : Je suis désolé Vivianne...
Vivianne : Désolé? Tu es désolé? Est-ce que tu te rends compte où on en est à cause de toi et de tes conneries!?
Stéphane : Vivianne, on est dans un hôpital...
Vivianne : Mais je n'en ai rien à foutre! Ma petite fille est traumatisée à cause de toi! Mes petits enfants se retrouvent seuls encore à cause de toi! Mon fils est...
Sa voix se brise comme souvent ces derniers temps lorsqu'elle doit parler de son plus jeune fils. Elle est obligée de se détourner pour étouffer ce sanglot qui lui comprime la gorge et reprendre une respiration normale, sans l'envie supplémentaire de tordre le cou à celui qui est responsable de tout ça. Elle tente de se reprendre comme elle le peut et se retourne vers Stéphane qu'elle a prévenu de trop nombreuses fois que tout allait mal finir. Stéphane qui aujourd'hui n'ose plus affronter son regard, la tête basse.
Vivianne : Je t'avais prévenu que tout ça aller finir par te dépasser.
Stéphane : Et tu crois que je ne le sais pas? Tu ne crois pas que si j'avais pu faire n'importe quoi que se soit de plus pour protéger ma fille, je ne l'aurais pas fait?
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Abandonnés [Tome 3] #OG {TERMINÉE}
Fiksi PenggemarUn seul nuage peut venir obscurcir le ciel, une simple brise peut l'écarter et faire revenir le soleil... Mais lorsque les éléments se déchaînent, les uns après les autres, ou bien même tous ensembles... Une simple brise ne suffit plus pour permettr...