Chapitre 13: Déesse de l'Humanité

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 C'était le moment. La dernière fois qu'elle devait se marier, elle aimait cet homme. Et il était mort sous ses yeux, tué par l'homme qu'elle allait épouser cette nuit. Quelle ironie.

L'assemblée était restreinte malgré ce qu'elle aurait pu penser. Il y avait Bella, bien évidemment et un homme assis sur un trône géant en marbre noir. Émilie trônait à côté de lui. Cet homme était le dieu des Enfers. Tobias, c'est comme ça qu'Émilie l'avait appelé. Natan était au pied d'un grand escalier, lui aussi en marbre. Habillée de son fidèle costume noir, elle se demandait pourquoi elle devait porter cette robe trop voyante.

Son visage ne laissait rien transparaître. Elle pensait qu'il aurait ce petit sourire en coin qui crierait victoire. Mais il restait de marbre. Pourquoi ça lui fait un peu mal ? Aucune idée. Le champagne, peut-être. Elle s'arrêta près de lui et l'imita quand il se tourna vers le couple infernal.

-Theon Kyros, fille de Lysandre Kyros et de Domiana Samaras. Tu es ici afin d'honorer le pacte conclu entre ton père et le dieu Thanatos. Acceptes-tu cette alliance ? Lui demande le Dieu des Enfers.

Au vu des croyances de son père, Natan était considéré comme Thanatos, le dieu grec de la mort. Malgré sa nervosité, elle garde la tête haute et répond en tentant de maîtriser les tremblements de sa voix.

-Je l'accepte.

-En tant que femme légitime d'un dieu, tu te verras accorder le privilège d'être immortelle. Tu te verras aussi attribué du titre de Déesse de l'humanité. Tu seras le lien entre les hommes et la divinité.

Ils celèrent leur mariage ainsi, avec un titre et un accord. Pas de ''je vous déclare mari et femme, embrassez vous''. Une fois la cérémonie terminée, les portes s'ouvrirent sur plusieurs invités, venu fêter le mariage. Un banquet était à leur disposition, mais Theon n'avait toujours pas faim. Elle restait angoissée pour la suite des choses.

Il y avait des démons et des dieux d'après ce qu'avait dit Bella. Natan resta à ses côtés, pour faire bonne figure et lui présenter certains d'entre eux. La plupart n'étaient pas venus, beaucoup avait à faire. Seuls, quelques-uns avaient pu venir. Deux d'entre eux vinrent les féliciter en riant et ventant la beauté de sa nouvelle femme. L'un d'eux était le dieu de la Guerre, Alexandre et le dieu du voyage, Julius.

- Qui aurait dit qu'un jour, notre frère adoré serait enchaîné à une beauté pareille ? Se moqua Alexandre.

-Elle ne l'a pas choisi, quel courage as-tu Theon! Mais ne t'inquiètes pas, il n'est pas si agaçant qu'il en a l'air! Enchéris Julius en donnant une tape amicale sur l'épaule de Natan.

- Merci Julius. Raille Natan.

- Souris un peu mon frère, c'est le jour de ton mariage ! Quitte à forcer cette jeune femme à t'aimer, tente au moins de la séduire un minimum ! Se moque Alexandre.

-C'est moi la forceuse. Dit soudain Theon.

Les trois dieux la regardaient avec étonnement. Elle s'étonna elle-même de défendre Natan qui n'avait pas été tendre envers elle.

-Oui, je l'ai forcé à m'épouser, il m'a fait attendre 300 ans. Au bout d'un certain temps, il fallait bien que j'intervienne. Ajoute Theon en prenant le bras de Natan avec douceur.

Celui-ci semble se détendre à son contact. Elle lui sourit, rassurante en lui faisant un petit clin d'œil discret. Alexandre et Julius les regardaient tour à tour pour au final les féliciter avec des grands sourires francs. Elle le leur rendit, car ils avaient l'air sincères. Elle espérait les revoir et parler un peu plus avec eux. Et peut-être l'aideront ils à mieux connaître son nouveau mari.

Elle rencontra Arthur, le dieu de la connaissance et Mona, la Déesse de la chasse. Mais contrairement à ce qui est dit dans la mythologie grecque, elle n'était pas la mère d'Émilie. Et puis le grand Tobias descendit de son trône pour rejoindre l'assemblée, sa femme à ses côtés.

- Il est temps pour nos jeunes mariés de rentrer chez eux ! Annonce t'il.

- Tant que nous continuons à faire la fête, moi ça me va ! Clame Alexandre, en déclenchant l'hilarité des invités.

- Bien sûr que nous continuons ! Nos deux tourtereaux vont faire la fête de leur côté. Enchéris Arthur.

Theon n'entendit pas la suite de la conversation, car ils se retrouvèrent en plein milieu du salon de Natan. Celui-ci lui lâche le bras et part dans la cuisine se servir un verre. Il le but d'un trait et déposa le verre sur le plan de travail en soupirant.

- Je suis désolé pour mes frères, ils aiment me charrier. Dit-il la voix rauque.

- Je les ai trouvé très gentils, ils t'aiment bien. Je pense qu'ils ne seraient pas ainsi avec toi si ce n'était pas le cas.

Natan rit, un rire ironique et très peu convaincus par les paroles de Theon. Il enlève sa veste et la jette sur le canapé avant de s'y laisser tomber. Il passe sa main dans ses cheveux en les décoiffant encore plus. C'était la première fois, non la seconde que Theon le voyait se comporter comme un être humain. Elle pensait que les dieux se comportaient différemment. Comme les êtres surnaturels qu'ils sont.

- Tu devrais aller te coucher. Dit-il en fermant les yeux, la tête posée en arrière sur son canapé.

- Mais on ne devrait pas...

- Le pacte a été respecté. 

- Je voudrais bien, mais ma robe est impossible à enlever seule. Insiste Theon, mal à l'aise.

- Bella et Émilie sont irrécupérables. Grogne t'il en se levant du canapé.

Il s'approche de la jeune femme. Elle rougit et lui apprend que c'est une robe qui n'a aucune fermeture et qu'elle a été conçue sur elle directement grâce à son sang à lui. Les déesses avaient veillé à ce que ce soit, Natan et lui seul qui puisse l'enlever. Il grogne une fois de plus et elle se sent encore plus mal à l'aise. Voire même vexée. 

Il pose doucement ses grandes mains brûlantes sur ses épaules. Elle frissonne, mais ne laisse rien paraître. Il parcours son dos du doigt créant une brèche dans la robe. La dentelle qui recouvrait sa poitrine et son dos disparurent pour laisser place à un déshabillé noir. De la pure magie divine. Elle n'avait jamais porté d'habits aussi courts de sa vie.

Natan parcourut sa peau, laissant une trace brûlante de son passage. Elle ferme les yeux et se laissa aller contre son torse quand il recula comme s'il venait de s'être brûlé. Il recule en s'excusant et lui redemande d'aller se coucher. Humiliée, elle courut à l'étage s'enfermer dans sa chambre. 

La Fiancée du Dieu de la Mort Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant