La Fiancée du Dieu de la Mort Tome 1

Chapitre 42: Ce qui me ronge

Ils ne dirent rien à personne. C'était une décision qu'ils avaient prise à tête reposée après avoir fait l'amour pour la deuxième fois dans leur lit. Tant que le problème avec David n'était pas réglé, ils ne diront rien. Pas même à Bella.

Dans la nuit, Theon se réveilla nauséeuse. Elle courut dans la salle de bain en vomissant tout le contenu de son estomac. Natan la rejoint alors qu'elle était adossée contre le mur. Son regard sombre balaye le corps de la jeune femme, puis s'arrondit.

- Ne me regarde pas comme ça et dis moi ce que c'est. Dit-elle, le front luisant de sueur.

Natan ne répond pas et repart dans la chambre en serrant ses cheveux dans ses poings. Theon se lève et le rejoint, interdite.

- Dis-moi ce que c'est Natan.

Le dieu tournait en rond comme un lion en cage.

- Je sentais qu'il y avait quelque chose, c'était faible, mais ça, c'est intensifier et je ne sais pas pourquoi. Murmure le dieu en parlant à lui même.

- Natan, parle moi !

- Viens avec moi.

Il lui attrape la main, mais elle se dégage avant qu'ils n'aient eu le temps de se téléporter.

- Tu vas me dire ce qu'il se passe et vite !

- Tu es malade. Lui répond le dieu, la voix tremblante.

- Je suis malade ?

- Nous devons aller voir Tobias et vite.

- Je suis malade ou enceinte ? Lui demande Theon en reculant alors que Natan retentait de lui attraper la main.

Natan se tend brusquement. Il ne répond pas et lui tend la main. Comprenant qu'il ne lui répondrait pas tout de suite, elle l'accepta et ils disparurent.

Theon ouvrit les yeux, mais ne reconnut pas le palais. Elle était toute seule au milieu d'une caverne sombre et humide.

- Natan ? Tu es là ?

Personne ne répond. Elle tâtonne les murs en avançant en faisant attention où elle marchait. Elle crut apercevoir au loin une masse sombre se déplacer vers elle. Une odeur de cuir et de charbon lui apprit que ce n'était pas Natan. Alors elle prit la fuite.

Elle savait que l'inconnu la poursuivait. Ses pas de course raisonnaient tout autour d'elle. Elle ne savait pas où aller, mais surtout comment s'en sortir, car il semblait n'y avoir aucune issue. Soudain, son pied se tord dans une crevasse. Elle tombe en hurlant de douleur et tente de se relever, mais deux grandes mains la saisirent par les épaules avant de la basculer sur une épaule massive.

- Qui êtes vous ! Lâchez-moi ! Hurle t'elle en gigotant dans tous les sens.

L'inconnu grogne, mais la tient fermement à la limite de lui broyer les hanches. La traversée dura une bonne vingtaine de minutes quand ils débouchèrent dans une pièce gigantesque que Theon reconnu sans mal. La grande cage dorée qui avait retenu Natan il y a quelques années imposé au centre éclairé par la seule lumière de la pièce.

Elle hurla le nom de Natan en se débattant quand on la jeta à l'intérieur. L'inconnu ferma la cage en grognant. Ce n'était pas un être humain, ni un dieu, mais un monstre dotée d'un seul oeil. Un cyclope.

- Merci Théophile. Dit une voix sombre derrière le Cyclope qui grogna avant de s'éloigner.

David regardait Theon, le sourire mauvais. Vêtu de son costume blanc habituel, il roulait les épaules triomphantes.

- Ce fut plus facile que prévu.

- Comment ?

- Je suis le père de toute chose ma chère, Natan reste mon fils. Dans les moments où il se sent le plus vulnérable, je le détecte aussi bien que le cancer qui se propage dans votre poitrine.

- Qu'est-ce que vous dîtes ?

- Tu ne t'es jamais demandé de quoi ta mère était morte lorsque mon fils a pris la décision la plus idiote de son existence ? Non, bien sûr que non ! À cette époque, le cancer n'était pas détectable. Mais c'est le dernier cadeau que t'as laissé ta pauvre mère. Et étant donné que ton don divin t'as été retiré.

- Combien de temps ? Lui demande telle la gorge serrée.

- Ne t'inquiète pas, tu as encore du temps devant toi. Un an, peut-être, plus si tu as de la chance. Je t'offre l'opportunité de finir tes jours au paradis, n'est-ce pas magnifique ?

- Laissez-moi partir, je ne suis plus une menace pour vous.

- Non, a ce stade tu ne les plus. Mais j'ai entendu dire que mes enfants et mon frère comptaient se rebeller contre moi. Je ne comprends pas l'amour qu'ils te portent, mais je compte bien m'en servir à mon avantage. 

- Qu'est-ce que vous voulez?

- Ce que je veux? Je suis le dieu de toute chose, personne ne peut me déstituer, ni me contrôler. Je veux que mes enfants et mon frères respectent ce que je suis et ta mort si possible. N'oublions pas que tout ça, c'est à cause de toi.

- Vous n'avez rien du dieu que vénèrent l'être humain. Ils seraient tellement déçut.

- Sauf qu'ils ne sont pas au courant. Profites bien de ton dernier séjour chez nous! 

Il lui tourne le dos et disparut. Theon se glissa vers la paillasse et regarde l'état de sa cheville qui la faisait souffrir. Elle était bleue et gonflée. Elle ferme les yeux en se mordant l'intérieur de la joue pour ne pas hurler de rage et de peur.

Puis elle repensa à la maladie qui la rongeait. Elle sentait les douleurs qu'elle avait dans la poitrine. Elle avait tant espéré que ce soit le début d'une grossesse et s'était vexée quand elle avait vu le regard terrifié de Natan. Maintenant, elle comprenait pourquoi il l'avait demandé en mariage. Il avait senti la mort en elle et voulait la vaincre en la rendant immortelle. Mais au lieu de ça, elle allait mourir ici.

Elle pleura, terrifiée. Elle avait peur pour elle, pour Natan et surtout pour Estelle. S'il venait à lui arriver quelque chose, elle ne se le pardonnerait jamais.