Chapitre 4: Le labyrinthe

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- Accepteriez-vous, mademoiselle, m'accompagner pour cette prochaine danse ?

- Oui, Monsieur.

Elle était nerveuse, tellement nerveuse que les baleines de son corsage lui comprimaient les côtes. Une douce musique les accompagnait alors que le Vicomte entraînait Theon dans une douce valse. Tous les regards étaient tournés vers eux. Une étrangère avec un étranger, le plus influent et le plus riche dansait sous les yeux de la haute société française. Demain, tout Paris sera au courant.

Theon, pour le moment, s'en fichait. Le Vicomte était un homme gentil et agréable. Il était surtout le premier homme à poser les mains sur son corps, à lui parler sans avoir de méfiance envers elle. Elle était devenue une jeune fille comme toutes les autres. Peut-être pas pour longtemps.

- Vous semblez un peu perdue mademoiselle, votre premier bal, je présume ?

- Oui monsieur, je suis arrivée de Grèce il y a deux mois de cela. Je vis chez ma cousine, la Baronne Cassandre Louisana.

- Oh, votre cousine la Baronne est d'une telle gentillesse. Je suis bien heureux qu'elle ait pris soin de vous durant votre séjour à Paris.

- Oui, c'est une femme attentionnée. Je lui dois beaucoup, mais je ne compte pas retourner en Grèce, il n'y a rien pour moi là-bas.

- Pensez-vous être faite pour la vie française ?

- Je le pense, oui. Bien que pour l'instant, je me sens un peu perdue.

- Je suis sûr que votre cousine saura corriger cela.

La musique se termine. Ils s'inclinèrent puis le vicomte prit sa main et la baisa. Le souffle chaud de son cavalier lui chatouilla le poignet et le creux de son ventre. C'était la première fois qu'elle ressentait ça au contact d'un homme aussi élégant que le Vicomte. Il lui sourit et lui offrit son bras et l'emmena vers Louisana qui couina en les voyant se diriger ensemble vers elle.

- Madame, j'aimerais accompagner votre pupille dans les jardins de la Comtesse avec votre autorisation. Lui demanda solennellement le Vicomte.

- Oh, oui, bien sûr ! Lui répondit Louisana en s'inclinant devant lui.

Elle les suivit en tant que chaperon dans les jardins en gardant une bonne distance, accompagnée d'une de ses amies. Theon pouvait entendre leurs gloussements à peine dissimulés. Elles étaient déjà en train d'organiser leur mariage.

-J'ai manqué à tous mes devoirs, quel est votre nom ? Lui demanda soudain le Vicomte.

- Theon Kyros et vous ? Je ne connais que votre nom de famille si je ne m'abuse.

- Quel goujat. Je m'appelle Richard, Richard Grant.

- Et que faites-vous à Paris, Richard Grant ?

- Je suis ici pour affaire, comme la plupart d'entre nous. Aimez-vous lire Mademoiselle Kyros ?

- Ma mère m'a appris à lire quand j'étais petite, mais je n'ai jamais eu la chance de lire des livres en français.

- Je pourrais arranger cela, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.

- Ce serait merveilleux.

Il la raccompagna au château en lui parlant de toutes ses librairies situées en France et en Angleterre. Elle accepta avec l'accord de sa tante qui rayonnait de bonheur.

- Vous rendez-vous compte Theon ? Le Vicomte Grant est un parti exceptionnel, s'il vous demande en mariage, vous partirez en Angleterre ! Ce pays est tellement incroyable ! Que vous a-t-il dit ? Lui demanda Louisana impatiente.

- Il m'a invité à le rejoindre dans l'une de ses librairies sur Paris. Lui répond Theon en haussant les épaules.

- Ne faites pas cela ! Pas devant tout le monde ! La réprimande sa cousine. Bien sûr qu'il vous a invité dans sa librairie ! Je ne vous parle pas de cela !

-C'était juste une promenade ma cousine.

- Une promenade avec le Vicomte Grant ! Je vous vois déjà dans une belle robe blanche devant un hôtel...

Theon s'éloigna en laissant sa cousine rêver de ses noces avant même qu'elles ne se produisent. Si elles se produisent. Elle chercha Livia qui semblait être déjà partie. Déçue, elle sort dans les jardins qu'elle avait trouvés absolument somptueux.

Quand elle se promenait avec le Vicomte, elle avait repéré un labyrinthe. Il était intrigant et tout ce qui l'intriguait l'attirait. Elle s'y engagea, curieuse de voir ce qu'elle pourrait y trouver. Après le Vicomte, aucun homme ne pourrait l'intéresser. Les frissons, la chair de poule, tous ces petits phénomènes, qui avaient parcouru sa peau, étaient le signe que c'était peut-être l'homme qui lui fallait.

Des torches éclairaient les rangées de haies qui s'étendaient à perte de vue. Parfois, elle pouvait entendre des rires, des gémissements dissimulés dans les buissons. Elle croisa un couple courir main dans la main, les joues rouges après avoir bu plusieurs coupes de champagne. Elle comprit que les gens ne venaient pas ici pour résoudre le mystère de ce labyrinthe. Elle rit en passant sa main dans les feuillages.

Ce petit moment de liberté était agréable et sa cousine était trop éméchée pour s'inquiéter de son absence. Elle trouva un beau jardin qui devait sûrement être le centre du labyrinthe. C'était magnifique. Des rosiers de toutes les couleurs au parfum exquis rendaient l'endroit encore plus beau. Elle s'assoit sur un banc pour profiter de ce spectacle, seule et au calme. Elle ferma les yeux et sourit.

- Eh bien, eh bien. 

La Fiancée du Dieu de la Mort Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant