Chapitre 9

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~Seungkwan~

Il ne supportait pas les grands attroupements, les foules chaotiques, les gens qui vous écrasaient et vous poussaient de droite à gauche. Il avait l'impression d'être compressé, d'étouffer, de mourir entre des corps qui l'enfermaient.
Sûrement Seungkwan aurait-il dû y réfléchir avant de choisir la voix du journalisme. C'était idiot, il n'avait pas pensé qu'en devenant reporter il allait devoir bousculer des dizaines, peut-être même des centaines, de personnes qui exerçaient la même profession que lui et se battre pour obtenir le premier scoop.
Lui il aimait rédiger des articles et réaliser des interviews. Dans un cadre organisé, calme, qui donnait lieu à des discussions tranquille. Il ne voulait pas se retrouver parmi une foule d'autres journalistes en compétition pour obtenir des informations qu'on ne leur fournirait pas gratuitement.

Et pourtant le voilà sur le pont qui menait à Poudlard, en recul face à des centaine de personnes qui levaient leurs appareils photos, leurs micros, gribouillaient des carnets et tentaient de récolter le moindre petit fait suffisamment intéressant. Il ne se sentait pas à sa place ici, plus il observait cette foule et plus il se disait que ce n'était peut-être pas fait pour lui. La situation le décourageait, ne valait-il pas mieux tout abandonner maintenant ? Laisser tomber son rêve stupide et se diriger vers une autre voie ?

Il observa ses collègues parmi la foule. Enfin, plutôt ses concurrents. Eux ils étaient fait pour ça, ils bousculaient et se battaient mieux que quiconque.

Devant les portes de Poudlard s'amassaient divers reporter de journaux nationaux ou indépendants, mais également de magazines et des chaînes télé. La détermination brillait dans leurs regards à tous, mais la furie de ceux venus de la Gazette des sorciers dépassait celle de tout les autres. C'est là que travaillait Seungkwan, enfin si on pouvait vraiment dire qu'il y travaillait. Depuis deux ans il portait des cafés et assistait de vrais journalistes pour des tâches ingrates. Depuis peu il avait réussi à gravir un échelon, le voilà sous-reporter, un poste partagé avec une vingtaine de jeunes hommes et femmes un peu plus vieux que lui. Ce n'était pas un poste de rêve, mais le tremplin vers une promotion de véritable reporter. Tous se disputaient un meilleur rang. Il n'y avait pas de place pour l'amitié et l'entraide, seulement pour la compétition et les coups bas.
Heureusement Seungkwan n'avait pas accédé à ce poste depuis assez longtemps pour être victime de mauvais coups. À vrai dire, en vu de son jeune âge ses "collègues" ne le prenaient pas vraiment au sérieux. Il n'était pas un candidat effrayant, juste un gamin qu'on regardait comme un petit parasite qui ne causerait pas grand dégât.

Il n'y avait pas beaucoup de travail à ce poste, pas beaucoup d'occasion de se faire remarquer. Ainsi la disparition de la magie apparaissait comme une aubaine, et la nouvelle d'un potentiel dernier sorcier à Poudlard était un véritable miracle pour ses "collègues" et lui, qui voyaient enfin l'occasion de se démarquer.
Si l'un d'entre eux parvenait à rapporter une juteuse information, il se verrait promu dans la seconde.

Alors Seungkwan avait fait le trajet comme tout les autres. Il s'était équipé de son petit bloc note et d'un appareil photo à bas prix qu'il laissait pendre à son cou. Il avait l'air d'un gamin qui souhaitait imiter les grandes personnes, un enfant qui n'avait pas l'étoffe pour ce rôle.

D'où il se trouvait il observait les autres journalistes se battre pour avancer au plus près du château, il entendait la voix des professeurs qui leur criaient de s'en allez, de ne pas répandre de stupides rumeurs qui nuiraient à la sécurité des élèves. Puis il leva les yeux vers les hautes tours et constata que les fenêtres et balcons étaient envahi par ses fameux élèves, qui ne manquaient pas une miette du spectacle.
Un bref sourire fleuri sur ses lèvres quand il aperçu la lueur verdâtre d'un uniforme de Serpentard. Son adolescence n'avait pas été de tout repos, on pourrait même affirmer que le malheurs flottait avec son ombre. Et pourtant, la vie dans cette école lui manquait.

~ An Ode Is A Lovesong ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant