CHAPITRE VII RATS DE MER(1)

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En quittant le port de Baybourg, Marcus se dirigeait vers l’ile d’huitre, l’endroit où il décidait de commencer les recherches, son objectif ne s’arrêtait pas la puisqu’entre temps il devait être aussi discret que possible pour échapper à la marine en tant que fugitif. Ce n’était qu’une question de temps avant que son visage n’apparaisse dans les journaux des chasseurs des pirates alors pour échapper a toute suspicion, il restait la journée cloitrée dans la pièce qu’il partageait avec un autre voyageur et la nuit il s’offrait le luxe de se rendre au pont pour prendre l’air et respirer. Il avait presque 150 unités en pièce d’or et d’argent dans sa bourse, un couteau et de la nourriture dans son sac. Il lui arrivait de se payer quelque chose que ce qu’il avait déjà pour varier l’alimentation. Pendant les trois jours il parlait très peu, voire pas du tout. Cette situation ne le dérangeait guère. « Tu parleras autant que tu veux sur l’ile d’huitre. Pour le moment, tient ta langue » car plusieurs voyageurs venaient de Baybourg aussi.
Cette nuit-là vers vingt-deux heures il sorti à son habitude sur le pont. C’était calme et les marins qui prenaient soin des voiles et autres occupations sur le navire étaient parti se reposer. Il sorti un morceau de pain pour le grignoter. Le navire déchirait l’eau de mer a son passage et les voiles qui frémissaient au gré du vent. Le ciel bleu était magnifique, il se perdit dans le ciel à contempler les ciels lorsque des bruits de pas raisonnaient sur le plancher. Il ne s’en préoccupa point jusqu’à ce que l’homme s’arrête sur les bords et regarda comme Marcus

-C’est beau n’est-ce pas ?

Il le regarda pendant un moment avant de hocher la tête l’air désintéressé

-C’est très beau en effet. Le ciel vêtu des étoiles offre toujours un spectacle magnifique.

L’homme le regarda et Marcus fut de même, il était dans la cinquantaine, si pas plus. La barbe blanche et les yeux rétrécit dans le fond des orbites avec une uniforme des marins et un berret bleu.

L’homme écouta les paroles de Marcus et sorti de sa poche une bouteille de brandy qu’il ouvrit pour prendre une gorgée

-Saviez-vous que, contrairement aux humains, les étoiles, elles, brillent jusqu’à leur mort ?

Marcus surpris, regarda l’homme avec une avide curiosité

-Parce que les étoiles meurent aussi ?

On lui donna la bouteille et il prit aussi une gorgée

-Rien ne dure éternellement. C’est une règle universelle.

Ils se regardèrent et Marcus croisa les bras. Une légère brise s’élevait dans les airs et le capitaine du navire l’avait senti aussi

-Vous êtes bien le capitaine de ce navire n’est-ce pas ?

Dit Marcus en se frottant les bras. La brise ne cessa pas encore

-Je le suis. Et ce depuis vingt ans.
Dévoré de curiosité, Marcus s’emporta

-Qu’est-ce que ça fait de posséder un tel bâtiment ?

L’homme souri et le regarda. Il dirigea après ses yeux vers les voiles, puis sur l’étage et le gouvernail. Une nostalgie se lit dans ses yeux. Il regarda les mains de Marcus sans les toucher

-Puis-je ?

faut-il avec un air aimable. Marcus hocha la tête et plaça ses mains entre celles du capitaine

-Tu as un métier…et tes mains le savent. Avec l’habitude on ne ressent plus l’effort dans nos accomplissements. Vous accordez l’amé a votre travail et plus jamais vous ne vous sentez seul. Tu comprends ?

Marcus était paumé et ne comprenait presque rien. Il fut entre temps convaincu que l’homme était charismatique et il parlait plus de son expérience. Quant à Marcus, jamais il n’avait senti une quelconque connexion avec les moutons.

RÊVERIE : UNE NOUVELLE ÈRE DE LA PIRATERIE (TOME I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant