Chapitre 12

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Tout est passé très vite.

La sirène des urgences qui hurlait de plus en plus fort, le brouhaha autour qui faisait de même, de nouvelles voix inconnues qui se rajoutaient, la chaleur de son corps qui m'était retirée, mes épaules secouées, mon corps relevé du sol et presque poussé à l'intérieur du fourgon de l'ambulance. Mais lorsque les portières se sont fermées, c'est l'arrêt du boucan extérieur pour laisser place au bruit de l'intérieur, composé de machine cardiaque, de la voix des ambulanciers, mais aussi de la sirène du véhicule, camouflée.

Je peux également sentir une matière plastique autour de mes épaules, c'est ce qui m'a ramené à la réalité, ainsi que la voix d'un ambulancier. Elle m'était d'abord flou puis distinct.

Ambulancier: Jeune homme? Vous m'entendez?

Je relève la tête et la tourne vers la voix de cet homme, assit juste à côté de moi.

Ambulancier: Vous allez bien?

N'arrivant pas à poser mes mots, je me contente juste d'hocher de la tête, et de serrer plus près de moi la fameuse matière, qui est nulle autre qu'une couverture isothermique. Puis, mon regard se pose sur Takemichou, qui a toujours les yeux fermés, masque respiratoire à la bouche avec 2 autres ambulanciers autour de lui qui prennent soin de lui, qui avec rapidité lui bande sa main et qui évite la sortie du sang de son flanc.

Je regarde la machine cardiaque et fixe la ligne qui monte et descend, signant que son coeur bat toujours, cependant, il ne se réveille pas.

M: Il va s'en sortir?
Ambulancier: Nous allons faire de notre possible

Encore une fois, tout est allé très vite, sans que je n'ai même eu le temps de comprendre, bouleversé par cet enchainement.

Le véhicule a fini par s'arrêter, les portières arrière se sont ouvertes, les 2 ambulanciers ont descendu le brancard où repose Takemichou, qui a fini par être transporté par les urgentistes. Pour ma part, j'ai attendu qu'ils soient hors du véhicule pour descendre à mon tour et être accompagné rapidement par un autre urgentiste, une femme. Sur le chemin, elle m'a demandé si j'allais bien, j'ai répondu oui, si j'ai besoin de quelque chose, j'ai répondu non, elle m'a demandé ce qu'il s'est passé, j'ai répondu qu'il s'est fait planter. En répondant à chacune de ses questions, mes yeux n'ont pas quitté le brancard jusqu'à ce qu'il atteigne une salle d'opération, où j'ai dû m'arrêter.

M: Il va pas mourir pas vrai?
Urgentiste: Nos équipes médicales feront de leur possible
M: S'il vous plait, soyez honnête
Urgentiste: ... On en voit souvent, et chaque intervention de ce type se déroule sans encombre, si votre ami ne fait pas un arrêt cardiaque ou ne finit pas dans un coma, alors, tout ira bien

Je soupire de soulagement et finis par m'asseoir sur une chaise non loin de la salle d'opération. La femme me donne un dernier regard compatissant avant de s'en aller, appelée d'urgence.

Je me retrouve seul, dans ce couloir désert de vie et de bruit. Je tourne la tête vers la porte et remarque une lumière rouge au-dessus de cette dernière, signalant que l'opération a lieu. Puis, je finis par regarder à nouveau le sol pendant plusieurs minutes avant d'entendre de multiple pas venir à ma direction.

D: Alors?
M: Je sais pas

Je relève la tête pour voir seulement Kennychou, Mitsuya, Pah-chin, Baji, Kazutora et même Chifuyu, les autres doivent surement attendre à l'extérieur. À ma brève réponse, ils se regardent entre eux, puis, c'est Chifuyu qui s'avance pour s'asseoir à mes côtés.

Stéréotypes renversés [Omegaverse] (αT x ΩM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant