Chapter 2: chaos

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☆mercredi 4 mars

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☆mercredi 4 mars

-AAAAAAH IL VIENT SUR MOI!!!

Le garçon sautillait de parts et d'autres du parking. C'était gris et sale, ghetto même. Deux ou trois cadis rouillés erraient ici et là, suivis de détritus qui volaient en même temps que le vent. Le soleil se levait à peine, baignant le paysage d'une touche apocalyptique.

-Jisung, juste, ferme ta gueule.

-MAIS PUTAIN IL VIENT SUR M- AAAAAAAAAH IL EST JUSTE LÀ!!!

Changbin haussa les yeux aux ciels, exaspéré par les enfantillages de son ami. Cet ami qui pouvait autant se montrer glacial que chaleureux, ses yeux demeuraient indescriptibles.

-Ji', c'est un PUTAIN de PAPILLON!

-AAAAAAAAAAAAAAAAH!!! CHANGBIN À L'AIIIIDE!!!

L'insecte agitait ses aile bariolées avec élégance, ne semblant pas être perturbée par les cris de l'adolescent pré pubère le moins du monde. Il dansait dans les airs et Jisung, posté derrière les épaules massive du noiraud, le regardait avec des yeux apeurés. Jeongin, posait son regard sur la scène, loin, plus amusé qu'autre chose. Le garçon était assis sur un vieux baril, une cigarette entre les deux doigts.

-Le boug il va faire le mec près des gows, mais il crie dès qu'un papillon pointe le bout de son nez. T'es chelou Joséphine.

Jeongin, c'était le genre de garçon qui dit ce qu'il pense. Aucune de ses effluves mentales ne pouvaient se contenir très longtemps dans les fins fond de son cerveau, elles passaient forcément par sa bouche. Et souvent, quand ces mots franchissaient ses lippes, il regrettait. Les fossettes qui creusaient ses joues pourtant rebondies s'étaient scotchées à son visage, ne disparaissant que les jours d'orage. Jeongin, c'était un historion dépravé.

-T'es une merde enfaite, reprit-il à l'attention du roux.

Assis sur les bidons d'essence, entourés d'un paysage morne, urbain, les trois âmes baladeuses discutaient. Le gris n'avait toujours pas gracié le ciel, mais le temps était devenu plus lourd. Un orage allait éclater. Un peu à la manière d'un chuchotement bruyant, là, c'était le calme avant la tempête.

-Il vient quand? Changbin c'était tourné vers le garçon aux cheveux teintés de orange, celui-ci avait retroussé ses lèvres en une mine boudeuse.

-Dans une semaine, normalement, avait-il répondu, tripotant distraitement la fermeture éclair de son pull marron.

Cette fois ci ce fut le blond qui reprit, un sourire amusé ornait son faciès.

-Et avec Felix, t'as arrêté ta fixette?

-Felix...? il fronça les sourcils, faisant semblant de ne pas comprendre de qui parlait le garçon joueur. Ah! La pédale? Changbin leva les yeux aux ciel. Non, je le hais toujours autant!

-Mais pourquoi?!

-Parce que.

Ça ne servait plus à rien de parler de ça avec Jisung, c'est comme si ça tombait dans l'oreille d'un sourd. Mais alors là, un sourd très très sourd. Il devait avoir perdu l'ouïe depuis longtemps. Jeongin fit mine de s'agacer, sa fossette néanmoins toujours visible. Alors que la conversation partait ailleurs entre les deux garçon en face de lui, le blond peroxydé se plaça discrètement derrière le roux. Il posa d'un coup ses doigts fins contre les frêles épaules de sa cible, criant « Bouh, je suis un magnifique papillon ». Son coup marcha plutôt bien, puisque sa cible hurla:

-AAAAAH! Putain, Jérôme, je te déteste.

-De même, Joséphine, il lui envoya un baiser volant avec sa main.

-Euuurk, t'es gay ou quoi??

Jeongin arbora une mine confuse, le noiraud vint s'interposer. Il savait très bien que Jeongin était bi.

-C'est bon là. Stop.

Cherchant un moyen de changer de sujet, il fit un signe de tête vers les cadis abandonnés en contre-bas. Le regard des deux autres s'illumina et ils s'élancèrent en direction des tas de rouilles tenant à peine debout. Changbin soupira avant de les suivre en traînant des pieds.

Puis l'eau se mit à tomber du ciel, lames de la nature.

Le béton se fonça, changeant le gris du sol en noir. Les adolescents ne stoppèrent pas leur course effrénée pour autant, les trombes de liquide translucide s'abattant par terre.

-Binnie, tu nous pousses?

Le garçon aux cheveux jais sourit à la vision des deux imbéciles tout sourires, assis au fond du cadi orangé par la maladie du tétanos. Il s'avança vers ses amis, et agrippa de ses deux mains la poignée de l'objet ayant sûrement appartenu à un grand supermarché aux lumières blanches et à la climatisation glaçante.

Il se mit à courir sur le parking désert, tournant, cabriolant, ils étaient cons. Ils riaient, bercés par les mouvements erratiques qu'exécutait Changbin. Les roues frottaient l'eau sur le sol, la pluie se faisait plus forte pour eux. Seulement pour eux, adolescent aux âmes dépravées au milieu du chuchotement bruyant. Là, le chaos s'embrasait autour d'eux, autour des bidons d'essence, autour des détritus, autour des voitures délaissées.

Les mains du garçon étaient devenues oranges à cause de la rouille comme les cheveux de Jisung, témoignant l'ancienneté des dits véhicules.

Les princes de la ville.

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Ceux qui ont la ref de la dernière phrase j'vous love.
Les autres j'vous love aussi.
Ce chapitre je l'aime bien en vrai.
Bisous mes favs<3

-soundfever

LOUD WHISPER•|ʰʸᵘⁿˡⁱˣ ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant