Entre la haine et l'amour, il n'y a qu'une fine barrière. Enfin, eux, on ne leur avait jamais dit. Jisung, il haïssait Felix, et il n'y avait surtout pas d'amour dans les sentiments qu'il lui portait. Felix, il haïssait Hyunjin, pourtant, ce dernier...
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☆lundi 9 mars
Le premier jour de rentrée de Hyunjin s'était merveilleusement bien passé. Les gens l'avaient agréablement accueilli, notamment grâce aux garçons avec qui il s'était lié d'amitié, Jeongin et Changbin. Jisung, pas besoin de le mettre dans la liste tellement ça paraissait évident: ils se connaissaient depuis leur plus tendre enfance, malgré la différence de quartier. Hyunjin, il se souviendra toujours de leur rencontre.
C'était un après-midi de printemps, le genre où l'on emmène son fils jouer au parc. C'est d'ailleurs ce que les parents de Hyunjin avaient fait ce jour là. Une fois là-bas, il avait aperçut un petit roux, assis dans un coin du bac à sable. Des enfants autour créaient leur propre monde, terrassant des dragons, construisant des châteaux fort. On était à l'époque où l'on se mettait une couronne de fleurs dans les cheveux en s'autoproclamant roi d'un certain pays qui n'existait que dans nos rêves.
Autour des gamins et de leur chaos, et bien y avait Han Jisung. Assis dans son coin du bac à sable. Il avait les genoux repliés contre son torse, les mains autour de ses jambes et sa tête enfouie dans celles-ci. Il paraissait gris contrairement aux rayons de lumière qui sautillaient autour de lui. Il pleurait, Jisung, tout seul.
-Tu fais quoi assis à pleurer, t'as l'air un peu bête.
Le garçonnet avait relevé sa tête vers lui, séchant quelques larmes de sa petite main potelée; ils avaient 5 ans tout au plus. Il ancra ses yeux dans ceux de Hyunjin, une petite moue formée sur le visage. Mais son regard, il était différent. Le noiraud l'avait tout de suite remarqué, il n'était pas comme les autres, pas comme les bambins de son âge. La lueur était pas pareille.
-J'me suis perdu.
Hyunjin s'était assis à côté de lui sans rien dire, sa salopette toute neuve allait sans doute devenir un peu poussiéreuse, et sa maman ne manquerait pas de le rouspéter, mais pour l'instant il s'en fichait. Han regardait les autres enfants, l'air lointain. Ses larmes avaient un peu séché.
-Tes parents doivent s'inquiéter.
Le roux avait émis un rire amer, reniflant par le nez en même temps. Un rire bien trop amer pour un petit garçon d'à peine 5 ans. On aurait presque dit un adulte. Normalement, à cet âge là, la seule manière de sourire est celle de l'insouciance.
-Ils s'en fichent, j'suis sur qu'ils sont même pas entrain de me chercher.
Le noiraud n'avait pas répondu, mais avait passé sa main dans celle du petiot assis à côté de lui. Quand on est enfant, c'est plus simple. Tout est plus simple. Il l'avait serré doucement, un petit sourire illuminait son visage un instant.
-Au fait, tu t'appelles comment?
-Hyunjin et toi?
-Moi c'est Jisung, il avait sourit comme si il en était fier.
Puis, le petit garçon aux cheveux couleur jais avait amené son nouvel ami auprès de ses parents, qui avaient été étonnés de voir un petit bout de chou, les yeux gonflés, prendre la main de leur fils. Leur instinct parental avait pris le dessus, et ils s'étaient dévoués corps et âmes pour retrouver les géniteurs de ce roux aux joues pleines.
Finalement Jisung avait raison, ceux-ci, assis à la terrasse d'un bar, ne parurent pas être préoccupés le moins du monde en voyant leur enfant avec une mine fatiguée en compagnie de trois inconnus.
À partir de ce jour là, ils s'étaient revus souvent. Chez l'un, chez l'autre, au parc. Puis, un jour, ils s'étaient trouvés une passion commune pour le volley.
Ils discutaient, ils savaient pas quoi faire. Il pleuvait, mais ils étaient dehors, chez Jisung. Et le garçon aux cheveux noir avait aperçut un filet tiré entre deux arbres, tout au bout du jardin de son ami. Ils avaient joué, joué beaucoup, découvrant leur passe temps commun.
Ils avaient été inscrits en club, une fois en primaire. Ils étaient un véritable duo, connus comme des âmes complémentaires. Mais une fois au collège, les parents du noiraud avaient voulus déménager. Considérant l'endroit où ils se trouvaient comme trop violent pour leur petit bout de chou.
C'était juste un quartier populaire de Séoul.
Ça avait été triste, de voir les inséparables séparés. Han avait eu un peu peur pour son ami, pour son excentricité. Hyunjin, il avait toujours été perché, produisant un petit spectacle à lui tout seul. Il correspondait pas aux autres humains. Et puis il était fragile aussi, Hyunjin. On l'avait constamment surprotégé, et actuellement ce n'est pas bien différent.
De tout le collège, ils ne s'étaient vu que quelques fois au volley. Le noiraud il aimait pas son nouveau quartier, il y avait trop de gamins coincés dans des chemises. Lui il était pas pareil et surtout, il avait besoin d'attention, ces bourgeois ne lui en accordaient que peu.
Et maintenant, le revoilà, dans son quartier d'enfance, dans le lycée de sa moitié.
Adossé contre le mur extérieur du gymnase où il avait pu refaire du volley avec Jisung, il regardait la petite baleine dessinée sur le devant de son paquet de cigarettes. Ouais, cette journée avait été agréable, ça faisait du bien de revenir aux racines.
Le noiraud sortit une cigarette, et la contemplait pendant que le roux faisait des dribbles sur le béton avec une balle quelconque. C'avait été drôle de voir la tête qu'avait fait le blond avec des taches de rousseurs- Il ne connaissait pas son nom- quand il était parti sans lui offrir ce dont il rêvait tant, une clope. Le visage de la frustration.
-Jinnie, on rentre?
Hyunjin releva la tête, son sourire qui le faisait ressembler à un imbécile toujours sur les lèvres. Il acquiesça du bout du menton, avant de ranger sa cigarette sans l'avoir allumée.
J'me demandes pourquoi Ji l'a appelé "le pédé".
Et il suivit son ami dans la cour sous les regards interrogateurs à la vue d'une nouvelle tête aux cheveux longs.
Ouais, cette année, ça devrait le faire.
_____ Omg je me suis trouvée une passion pour écrire sur des enfants.
