☆lundi 9 mars
Minho, il avait pas voulu aller en cours. Pourtant, il s'était levé à l'heure, il s'était préparé de bon coeur, et puis il était allé devant le lycée aussi. Peut-être une heure en avance, il savait pas ce qui lui avait pris. Mais bon, voilà, une fois devant le portail, vous savez, celui qui s'écaillait, il avait envoyé un message à Felix.
Viens on sèche?
Et puis finalement, il avait pas attendu de réponse, il était parti. Sans raison particulière. Ah si, peut-être une, quand il avait vu Jeongin parler avec des filles. Pas que ça le dérangeait, ni même qu'il avait quelque chose contre ce blond peroxydé ou ces jolies brunes.
Le bleuet savait pas, juste ce tableau, de voir ces ados dans les brumes de Séoul, leurs yeux fatigués par le manque de sommeil, leurs sourires quelque peu superficiels, le tout. Bref, comme ça a été dit plus tôt, il avait pas vraiment compris sa réaction.
En réalité, sa vie était d'une telle monotonie... Rien que de voir la routine s'immerger dans les yeux de ses camarades l'avait déprimé au plus haut point, c'est pas drôle quand c'est tout les jours pareil.
Donc, les orbes oculaires un peu ailleurs, il s'était dirigé vers son endroit, le lieu où il se rendait souvent quand il séchait les cours; le bar de l'angle.
Y avait pas grand monde qui se rendait là-bas, les serveurs n'étaient jamais débordés. C'était le genre de café réservé aux âmes perdues, sans enseigne éclairée, seulement un petit panneau délabré indiquant: Chez Jeon.
Le gérant était un petit vieux d'une soixante-dizaines d'années, c'était lui Jeon. Le vieillard était dans l'âge où l'on a le teint halé et des rides aux coins des yeux. Cet homme ne parlait pas beaucoup, Minho non plus, ils étaient rapidement devenus proches.
Les gens pouvaient dire ce qu'ils voulaient, que ce bonhomme était juste un prétexte de plus au bleuet pour échapper à l'angoisse scolaire et à la responsabilité lycéenne, mais la réalité était tout autre; monsieur Jeon était comme un père pour l'adolescent, un refuge.
Quand il n'allait pas bien, Minho n'allait pas voir ses parents, non. Il s'installait sur le comptoir miteux du bar, commandant toujours le même diabolo fraise mal dosé, et parlait des heures avec le gérant.
Aujourd'hui, le petit Lee hésitait devant la porte vitrée. Ça ne lui arrivait jamais. Mais cette matinée était spéciale, et il avait un mauvais pressentiment. Il effleura la devanture poussiéreuse du bout des doigts, ceux si laissaient des empreintes contre la surface réfléchissante.
Il n'eut pas le temps de se languir plus longtemps sur la terrasse car Anna, une serveuse allemande aux jolies tresse blondes, lui ouvrit la porte. La cloche en bronze usée tinta d'un son métallique, ting.
-Patron, y a Minho qu'est arrivé!
Ce dernier lui sourit un peu de manière forcée, avant de s'introduire à l'intérieur. Un autre employé passait la serpillière sur le carrelage froid dans un coin de la pièce. Comme d'habitude, les fantômes occupaient les chaises, mais il y avait une excuse en plus; on était très tôt.
Monsieur Jeon s'avança vers lui, un sourire fin aux lèvres. Il plongea sa main dans les cheveux fins de Minho, et il le décoiffa affectueusement.
-Alors, mon p'tit, toujours qu'il sèche c'lui-là.
L'adolescent parvint à s'extirper de la poigne du vieux et se frotta douloureusement la tête. Il a pas perdu la forme, l'enfoiré. Il prit la parole, en partie pour taquiner l'homme:
-Et toi toujours aussi seul derrière ton comptoir, à part moi personne vient te voir.
L'âgé haussa les épaules, puis se tourna.
-Si, depuis 4h du matin, y a lui.
Il pointa du doigt quelqu'un jeune, de dos, assis sur une des chaises hautes du comptoir. Quelle fut la surprise de Minho quand il se rendit compte que c'était Jisung.
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LOUD WHISPER•|ʰʸᵘⁿˡⁱˣ ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍ
FanfictionEntre la haine et l'amour, il n'y a qu'une fine barrière. Enfin, eux, on ne leur avait jamais dit. Jisung, il haïssait Felix, et il n'y avait surtout pas d'amour dans les sentiments qu'il lui portait. Felix, il haïssait Hyunjin, pourtant, ce dernier...