Chapitre 19

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Kaï

Romantic Homicide - d4vd

Le retour au lycée est difficile. La plupart des élèves sont au courant du décès de ma mère, je le vois dans leurs regards pleins de pitié. Je n'avais pas envie de venir mais je n'avais non plus envie de passer toute la journée avec Anaïs.

Elle semblait mécontente hier soir lorsque je lui ai annoncé que mon père ne rentrerait pas avant quelques jours. « Encore... ? » a-t-elle soupiré en se frottant les yeux. J'ai haussé les épaules et je suis monté dire bonne nuit à Léandre. Il m'a réclamé une histoire alors j'ai continué la lecture de Peter Pan que nous avions déjà entamé.

Nous sommes au moment où Peter ramène les enfants au Pays Imaginaire.

- Sentant que Peter serait bientôt de retour, l'Île s'avait remis à vivre. Certes, il serait plus correct de dire qu'elle « s'était remise » à vivre, mais avoir est plus actif et Peter avait un faible pour cet auxiliaire, je murmure pendant que Léandre remonte la couette jusqu'au haut de son cou.

Ange est un grand fan de Peter Pan. Il avait vu la plupart des animations cinématographiques et lu le livre une bonne dizaine de fois. Lorsque nous étions petits, il passait des heures à me raconter comment celui-ci combattait les pirates. Je trouvais cela fascinant et, maintenant que je lis le livre pour la première fois, je commence à comprendre pourquoi ce récit plaisait autant à Ange. Peter n'est pas seulement le gardien de l'Île, il est l'Île. Sans Peter il n'y a plus d'histoire. Sans Peter il n'y a plus de Crochet, plus d'enfants perdus, plus de batailles, plus d'Indiens et, surtout, plus d'enfants.
Je lui ai lu encore quelques pages puis j'ai jeté un œil à la pendule. Vingt-deux heures trente-cinq. Je me suis levé en disant à Léandre qu'il était tard et que je continuerai la lecture demain. Je lui ai déposé un bisou sur le front et me suis dirigé vers ma chambre, ayant plus que hâte de dormir enfin. Je me suis affalé sur mon matelas et suis tombé immédiatement entre les bras de Morphée.

Au lycée, les gens ne sont pas fans de Peter Pan. Ils ne lisent même pas pour la plupart ce qui, en soit, n'est pas un crime. Mais quand même. Lire est une activité apaisante. Chacun ses goûts, je suppose.

- Salut, comment tu vas mon pote ? s'exclame Alex en me donnant une tape sur l'épaule.

Je souris et lui répond que je vais bien en lui retournant la question. Nous savons tous les deux que c'est un mensonge, mais il ne dit rien et continue de me parler comme si je n'étais pas orphelin de mère depuis quelques jours. Ils ne me regardent pas avec pitié et j'apprécie vraiment cela. Je crois qu'Alex et Charlie me connaissent beaucoup mieux que ce que je croyais. Ils m'ont bien cerné et savent que je ne veux pas en parler. Je les adore.

- Au fait, demain on va au wagon pour le décorer façon « salle de musique pour ados torturés et trop ambitieux, oui c'est de toi que je parle Alex, qui s'expriment à travers des chansons niaises et sombres », tu viendras nous aider ? me questionne Charlie.

Je souris. Salle de musique pour ados torturés, elle a bien résumé la situation.

- Oui bien sûr.

- Tu pourras dire à Ange de venir aussi. C'est le chanteur de groupe après tout ! Et vu que vous êtes toujours fourrés ensembles...

Je manque de m'étouffer.

- On n'est pas toujours fourrés
ensemble, je me défends.

Remember meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant