Chapitre 27

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Ange

Le wagon a été joliment décoré. Kaï a ajouté de quoi rendre cet endroit encore plus chaleureux. 

— Ça te plaît ? me demande-t-il en se tordant les doigts, l’air légèrement inquiet.

Je lui attrape la taille et dépose un doux baiser sur ses lèvres. Il sourit, les joues roses.

— C’est parfait. Merci, j’adore !

Il rigole. Je m’installe sur le canapé pendant qu’il va chercher les pizzas qu’il a mit au micro-ondes. Ethan ne m’a jamais fait cuire de pizza au micro-ondes… Il n’a jamais décoré quoique ce soit pour moi. Il ne s’est jamais excusé de son comportement. Je me donne une petite tape sur la joue.

Il faut vraiment que j’arrête de comparer ma relation avec Kaï avec celle que j’entretenais avec Ethan. Ça pourrait finir par devenir malsain. Kaï et Ethan ne sont pas la même personne.

Pas la même personne, pas la même personne, pas la même personne…

  Je me le répète en boucle pendant un moment, dans l’espoir que ça me rentre enfin dans le crâne.

Kaï dépose une assiette en carton devant moi, tout sourire.

— Chorizo, comme d’habitude. À moins que ce ne soit plus ta préférée ? s’enquiert-il, une petite moue sur le visage.

Je lève un pouce en l’air.

— C’est toujours ma préférée. Ravi que tu t’en sois souvenu !

Il s’assoit à mes côtés. Je croque dans la pizza, la sauce piment dégoulinant sur mes doigts. Je soupire de plaisir. J’adore la pizza au chorizo. Je n’en avais pas mangé depuis bien trop longtemps.

— Je crois que je pourrais en manger tous les jours ! je m’exclame, la bouche pleine de nourriture.

Kaï m’observe en souriant pendant que j’avale ma première part et que j’entame ma deuxième. Il ne touche pratiquement pas à son assiette. Je termine d’avaler la croûte, puis essuie mes doigts sur la serviette en papier qu’il m’a donnée, avant de lui adresser un regard interrogateur.

— Tu ne manges pas ? 

Il jette un œil à sa part en déglutissant.

— Je n’ai pas très faim.

— Tu n’en as même pas mangé la moitié…

Il se frotte l’arrière de la tête en rigolant.

— J’ai pris un énorme goûter, pour être honnête. Et puis je crois que la gueule de bois m’a un peu coupé l’appétit.

Je hoche lentement la tête. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j’ai l’impression qu’il ment ou que, du moins, il ne me dit pas toute la vérité et qu’il se cherche des excuses. Mais je dois m’inquiéter pour rien, comme toujours. Et puis, je n’ai pas envie de gâcher ce moment. Pas tout de suite. Je veux profiter un peu de lui avant d’aborder le sujet qui me turlupine : Amber.

Une fois les pizzas dégustées, nous nous affalons sur le divan. Kaï attrape une couverture et la déplie sur nous. Je viens me coller contre lui pour profiter au maximum de sa chaleur corporelle. Il passe un bras autour de mes épaules et me serre contre lui. Je ferme les yeux un instant, respirant l’odeur étrangement agréable qui flotte dans le wagon. Un mélange de pluie, de citronnelle et de bois. C’est rassurant. Kaï est confortable. Il me frotte délicatement l’avant-bras du revers de la main en me berçant comme si j’étais un enfant. 

Je savoure la sensation de son corps si proche du mien pendant encore quelques minutes avant de rouvrir les yeux et de me redresser un peu pour capturer son regard dans le mien.

Remember meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant