Assises dans une immense salle avec Adéla, nous attendons que tous les autres nous rejoignent. Je tapote nerveusement mes ongles sur la table et remue de façon répétée ma jambe. L'anxiété commence à monter et ça m'effraie. Je dois avouer que je n'ai pas spécialement envie d'entendre ce qu'ils vont dire. Je soupire et parcours la pièce du regard, mais rien d'intéressant, susceptible de m'aider dans ma quête, ne capture mon attention. Juste de vieilles étagères poussiéreuses où des livres dont je n'arrive pas à lire le titre sommeillent dans l'attente d'être enfin réveillés.
Un immense tableau décore le mur beige en face de moi, le même qui ornait ma chambre lorsque j'étais encore une enfant. Il illustre la splendeur de l'océan et de la nature réunis en une seule peinture. Les chaises sont disposées en forme de U, une opportunité pour m'imprégner de chaque visage. Les fenêtres, un peu entrouvertes, laissent filtrer une brise légère qui vient caresser ma peau. Peut-être un moyen de m'évader d'ici. Je souris bêtement.
Le domaine est entouré de nombreuses caméras, vraisemblablement sous surveillance, tandis que la grande porte d'entrée est gardée par deux hommes armés jusqu'aux dents. Sans oublier le grillage électrique qui quadrille le périmètre. C'est une véritable forteresse, et je comprends maintenant pourquoi les forces de l'ordre ont du mal à les localiser. Cet endroit est isolé au cœur d'une forêt, loin des regards indiscrets, un lieu où le gang peut exercer ses activités sans craindre les conséquences.
J'avale avec difficulté ma salive et relève légèrement la tête quand des voix masculines résonnent dans le couloir. Ils arrivent. Je me frotte les mains à plusieurs reprises puis joue avec le bracelet autour de mon poignet, un moyen pour moi de faire descendre le stress qui s'intensifie chaque seconde écoulée. Les dizaines de personnes s'installent et l'un d'entre eux, qui arbore une barbe de trois jours, se glisse entre moi et Adéla. Il me sourit, ses deux fossettes apparaissent, puis remet ses lunettes qui ne cessent de déraper sur le bout de son nez.
— Moi, c'est Klemens, et toi, tu dois être Tessa. Adéla ne t'a pas trop fait chier, j'espère.
— C'est pour ça que tu m'aimes, arrête, souffle-t-elle.
— C'est juste toi qui m'as obligé, plaisante-t-il.
Adéla prend le visage de l'homme entre ses mains puis l'embrasse passionnément. Je lève les sourcils, surprise. Je ne suis pas habituée à assister à ce genre de scènes. Il retrousse ensuite les manches de sa chemise, où de nombreux dessins sur ses bras se dévoilent. D'un côté, des océans avec des vagues immenses, et de l'autre, une tête de diable entourée de flammes.
— Je vois qu'ici, tout le monde adore les tatouages, lancé-je spontanément.
— Nous disposons d'une salle spéciale dans nos locaux si tu souhaites, mais visiblement, ton corps est bien marqué aussi, s'amuse Klemens en repoussant sa mèche brune.
— De toute manière, après la réunion, Tessa viendra avec moi.
— De quoi parles-tu ? m'inquiété-je.
— Eh bien, du symbole de notre clan. Tu n'y échapperas pas, sourit-elle.
Mon souffle se retient, mes yeux s'écarquillent. Au début, je prends cela à la légère, mais il est évident que ce n'est pas une plaisanterie. Je refuse formellement de porter un dessin qui a provoqué la mort de ma mère, c'est hors de question. Je serre les dents et tente d'apaiser ma colère, mais elle m'envahit, incontrôlable. Juste au moment où je m'apprête à riposter, la porte claque brusquement, me faisant sursauter. Tobias se présente sur l'estrade, accompagné de Lucian. Il croise les bras sur sa poitrine, balayant la zone du regard avant de fixer ses yeux dans les miens. Je lui tiens tête, un défi muet entre nous. Un sourire se dessine à la commissure de ses lèvres, puis il laisse glisser sa main sur le couteau attaché à sa ceinture. Je lui adresse un doigt d'honneur jusqu'à ce que la porte s'ouvre à nouveau, dévoilant la silhouette d'un grand blond. Torse nu, son corps est couvert de tatouages, tout comme ses camarades. Ses cheveux ébouriffés dansent sur son visage à chaque mouvement de sa canette de bière qu'il lève. Je n'arrive pas à l'identifier parfaitement, mais une aura d'angoisse émane de lui.
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The Thieves Of Hearts, TOME 1 : Bienvenue en enfer - DARKROMANCE
Romance« N'oublie jamais que tu n'es qu'une proie au milieu des prédateurs, et si jamais l'envie me prend de te dévorer, je le ferai volontiers. » *** Tessa, élevée par sa mère, voit sa vie basculer lorsqu'elle est accusée à tort de complicité de meurtre...