Allongée dans mon lit, je lutte pour trouver le sommeil. Malgré mes multiples tentatives de me positionner confortablement, mes paupières refusent de succomber à l'emprise de Morphée. J'ai essayé de dissimuler mon angoisse, de la camoufler derrière une façade calme, mais en vain, surtout avec Lucian, qui semble avoir l'œil partout. Je ne peux pas lui avouer que le téléphone qu'Irina m'a confié a disparu. Il m'en voudrait terriblement, et elle aussi endurerait des représailles, ce que je ne souhaite pas. Ce sont mes erreurs, et personne d'autre ne devrait en subir les conséquences.
Vêtue d'une longue chemise, je me rends à la fenêtre qui, désormais, est dépourvue des barreaux grâce à Lucian. Je peux enfin céder à la caresse du vent sur mon visage. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres alors que je me dirige vers la salle de bain pour me servir un verre d'eau afin d'apaiser ma gorge asséchée. Prête à regarder un film à la télévision pour tromper mon ennui, mes yeux croisent les siens, et mes doigts laissent échapper le récipient qui s'écrase brutalement au sol. Mes larmes menacent de s'écouler et mon cœur bat si rapidement qu'il provoque des douleurs à ma poitrine.
— Tu cries, je te bute, c'est compris ? crache-t-il.
Je fais un léger signe de tête en signe d'approbation.
— J'ai élaboré toutes sortes de vengeances pour anéantir ta foutue vie de merde depuis le jour où il m'a été interdit de franchir ces portes, s'indigne Jonas. Mais j'ai trouvé quelque chose de bien plus satisfaisant et qui pourrait nous plaire à tous les deux.
— Qu'est-ce que tu veux de moi ? sangloté-je.
— Imagine un instant que Lucian découvre que tu parles aux flics, tu crois qu'il réagirait comment ? sourit-il. Moi, je songe qu'il te torturerait avant de te buter, mais cela signifierait que je ne pourrais plus jouer avec ton délicieux cadavre.
Les yeux écarquillés, je le fixe intensément. Mes pensées s'entremêlent avant de réaliser que c'est lui qui a dérobé mon portable. Comment les gardes n'ont-ils pas pu le repérer lorsqu'il est arrivé et reparti comme une ombre ? C'est inconcevable. Mon esprit est troublé et l'anxiété me parcourt l'être, mais je n'ai pas le temps de comprendre ce qui se passe que Jonas se précipite sur moi et me plaque par terre. Ses mains serrent mes poignets, tandis que son corps écrase mon abdomen. La respiration devient difficile, les larmes roulent sur mes joues. Je tente de me défaire de son étreinte, mais il est bien trop fort.
— Mais tu as de la chance, reprend-il. Lucian pense pouvoir me remplacer, mais il se trompe lourdement. Ce gang sera sous mon contrôle, qu'il le veuille ou non. Alors, tu peux continuer à baiser avec lui et te balader à moitié à poil dans sa chambre, mais je sélectionnerai un jour de la semaine pour me vider les couilles en toi. Puis, bien entendu, je garde le téléphone. Ainsi, je pourrai tout balancer sur son cas pour que le FBI le chope. Ça te semble un bon compromis ? Enfin, je dis ça, mais en réalité, tu n'as pas vraiment le choix.
— Lucian t'arrachera le cœur, répliqué-je, tremblante. Tu ne pourras pas sortir d'ici vivant, du moins, et tu le sais très bien, car tu ne fais pas le poids contre lui.
D'un seul coup, son poing s'abat violemment sur ma joue. Ma tête vacille, ma vision devient floue. Un goût amer envahit ma bouche alors qu'il commence à glisser sa main sur ma cuisse dénudée.
— Dis-moi, petite salope, arrivera-t-il avant que je te pénètre ?
Dans un accès de terreur, je me surprends à pousser des hurlements aussi déchirants que possible, mais Jonas resserre ses doigts autour de mon cou. Mes efforts pour le rejeter se révèlent vains, mes dernières réserves de force s'épuisent rapidement. Ma respiration devient laborieuse. Soudain, il me renverse brutalement, plaquant mon ventre contre le sol, aussi glacial que son être. Le son distinct de sa ceinture qu'il retire résonne à mes oreilles. Je tente de ramper pour chercher quelque chose afin de le neutraliser, mais il saisit mes cheveux et martèle ma tête à plusieurs reprises. Une douleur lancinante parcourt mon crâne, mes larmes s'écoulent en cascade. Alors qu'il s'apprête à franchir une limite impensable, la porte s'ouvre d'un coup sec, dévoilant le visage d'Otto. Avant même que je puisse assimiler la situation, mon frère se redresse et s'élance à toute vitesse. Des pas résonnent dans le couloir, mais je ne parviens plus à discerner clairement mon environnement. Je frappe violemment le tapis, puis pousse des cris de détresse. La faiblesse m'envahit.
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The Thieves Of Hearts, TOME 1 : Bienvenue en enfer - DARKROMANCE
Romance« N'oublie jamais que tu n'es qu'une proie au milieu des prédateurs, et si jamais l'envie me prend de te dévorer, je le ferai volontiers. » *** Tessa, élevée par sa mère, voit sa vie basculer lorsqu'elle est accusée à tort de complicité de meurtre...