De retour en Allemagne, il est bien plus de onze heures, et je n'ai toujours pas bougé de la chaise de mon bureau. Les yeux fixés sur ce dossier, je médite sur la décision de le lire ou non, même si Alek a gardé une copie. Beaucoup de choses ont changé pendant notre séjour en Pologne, et mes sentiments ont progressé. Au début, la méfiance dominait, je désirais la voir morte. Aujourd'hui, la roue a tourné, et mes pensées ont évolué. Peut-être découvrirai-je des éléments qui ne me plairont pas, ou peut-être n'y trouverai-je pas grand-chose ? Dans tous les cas, une part de moi souhaite lui faire confiance, croire qu'elle n'est pas Franzeska.
Je soupire, puis allume une clope. J'ai besoin de me détendre. Alors que je me lève pour me diriger vers l'entrée à côté de la bibliothèque, qui donne directement accès au bar, j'entends la porte s'ouvrir et se refermer aussitôt. Surpris, je l'observe de la tête aux pieds. Vêtue d'un pantalon qui met en valeur ses formes et d'un débardeur à travers lequel j'entrevois ses tétons pointus, je passe ma langue sur mes lèvres afin d'essayer de contenir les pensées lascives qui traversent mon esprit.
— Serait-il possible d'avoir un ordinateur ? demande-t-elle. J'aimerais pouvoir reprendre mes romans. Écrire me manque vraiment.
— Tu ne veux pas aussi un téléphone pendant qu'on y est ?
— Oui, pourquoi pas, sourit-elle. Au moins, je pourrais parler à Irina et ça me changerait les idées.
J'aspire une bouffée de nicotine qui vient une nouvelle fois asphyxier mes poumons, puis m'approche d'elle. Je lui remets légèrement la mèche blonde qui lui obstrue la vision, puis plonge mon regard dans le sien.
— Que veux-tu que je fasse, Lucian ? soupire-t-elle. Je pense que nous avons franchi une grande étape, donc tu peux me faire confiance.
Doucement, elle dépose ses mains glaciales sur mon visage, soulève ses pieds, puis m'offre un baiser teinté de tendresse. Elle est tout à fait consciente du pouvoir qu'elle exerce sur moi, et cette réalisation me rend fou, même si je m'efforce de ne pas l'admettre. Je serre légèrement la mâchoire avant de retourner au bureau pour discuter avec Otto des mesures à prendre. Tessa finit par me rejoindre. Elle s'assoit sur mes genoux et enlace ses bras autour de mes épaules. Ce sourire narquois, que je reconnaîtrais entre mille, apparaît sur son visage. L'odeur enivrante de vanille chatouille mes narines, et mon corps réagit au contact de ses fesses contre moi. Elle se mord la lèvre inférieure et commence à m'embrasser doucement le cou, puis le torse, profitant du fait que ma chemise soit à demi ouverte.
— Tessa, je vais finir par te prendre ici et maintenant, grogné-je.
Son léger rire résonne à mes oreilles tandis qu'elle explore mon abdomen du bout des doigts. Des frissons déstabilisants parcourent mon corps. Alors que je m'apprête à la renverser sur le bureau, son regard se détourne lentement vers le dossier posé dessus. Ses yeux s'accrochent immédiatement aux miens, et son visage perd de sa couleur.
— Attends ! hurlé-je.
Tessa se relève rapidement et se dirige vers la porte. Je me redresse aussitôt et lui attrape le bras. Hors de question qu'elle quitte cette pièce sans avoir entendu mes explications. Bien qu'elle soit visiblement énervée, je sais qu'elle comprendrait mes agissements si elle était à ma place.
— Je ne l'ai pas regardé, si cela peut te rassurer, précisé-je.
— Je pensais que notre relation était sérieuse, rétorque-t-elle, peinée. Je croyais que tu avais renoncé à tes recherches.
— Je ne voulais simplement pas me faire baiser, essaie d'entendre ma position.
— Que souhaites-tu que je te dise ? s'offusque Tessa. Je t'ai déclaré que tu comptais pour moi. Tu es la première personne à qui je confère ma virginité. Je ne peux pas faire plus que ce que je te donne.
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The Thieves Of Hearts, TOME 1 : Bienvenue en enfer - DARKROMANCE
Romance« N'oublie jamais que tu n'es qu'une proie au milieu des prédateurs, et si jamais l'envie me prend de te dévorer, je le ferai volontiers. » *** Tessa, élevée par sa mère, voit sa vie basculer lorsqu'elle est accusée à tort de complicité de meurtre...