CHAPITRE 25 - UNE MAISON

2.9K 153 126
                                    

« All we wanted was a place to feel like home »
Miserable Man – David Kushner

- Silas –

Revenir auprès de ma famille est probablement la meilleure décision que j'ai pu prendre. Mon père insiste pour que je poursuive un entraînement de hockey avec lui.

Le fait qu'il soit lui-même entraîneur de haut niveau me provoque une peur immense de foutre un pied sur la glace avec son regard posé sur moi.

J'évite constamment les entraînements depuis le début des vacances, même si j'en meurs d'envie.

Mon choix d'être resté à Oxford réside également dans le fait de ne pas user du nom de mon père pour avoir de la visibilité.

La sonnerie de la maison retentit coupant la tournure de mes pensées.

- Silas ! Tu peux aller ouvrir s'il te plait !

Je souffle intérieurement. J'espère qu'il s'agit uniquement d'un livreur, je ne suis pas des plus présentable.

Je parcours le salon dans mon gros sweat gris trop grand pour moi. J'ouvre la porte et je pense d'abord à une exagération de mon propre esprit.

Je dois être en train de rêver, qu'est-ce qu'il fait là ? Dans cet état ?

Son pull est mouillé, il tremble.

Nous avions prévu de nous voir après les fêtes, un imprévu a dû faire irruption dans sa vie, un imprévu funeste en vue de la situation.

- Je ne savais pas où aller, Silas.

Bêtement je ne lui propose pas de rentrer, abasourdi par ce spectacle qui se dresse sous mes yeux.

- Silas ! Tu fais rentrer le vent ! Hurle ma sœur.

- Oui, pardon.

Je me décale sans un mot laissant la place à Noam. Je n'arrive pas à le croire.

- Silas ? C'était pour quoi ? Demande ma mère en débarquant à l'entrée.

Elle aperçoit Noam et semble sous le choc en examinant l'état du jeune homme à mes côtés.

- Mais qu'est-ce que vous faites encore planter ici ! Va montrer la salle de bain à ton ami et donne-lui des vêtements chauds.

- Merci, désolé du dérangement. Annonce Noam.

Des mots aussi banals mais polis, les entendre de sa bouche est étrange. Sa présence ici est énigmatique, surtout son arrivée dans un état aussi lamentable.

Il me suit pendant que je me dirige dans la salle de bain, je jette un regard derrière mon épaule qu'il remarque.

- Quoi ? Demande-t-il sur la défensive.

Il est toujours le même. Je ricane.

- C'est plutôt à moi de répondre de cette façon, tu débarques chez moi sans prévenir, je t'ai manqué Noam ?

- Je vais partir, quand la neige cessera de tomber, je te le promets. Annonce-t-il tout bas.

Il pense sincèrement que je le jette dehors ? Je ne ferai jamais ça, d'autant plus qu'il semble être parti rapidement, il est très peu couvert et il a le strict minimum sur lui.

- Je ne te chasse pas Noam, c'est juste que je ne m'attendais pas à ta venue. Dis-je en soupirant.

- Moi aussi, si ça peut te rassurer.

Je lui laisse la salle de bain, et lui offre des vêtements chauds qui je l'espère parviendront à s'adapter à son gabarit.

Je ferme la porte de la salle de bain, toujours aussi consterné par la situation.

Les mots que tu m'as laissésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant