CHAPITRE 09 - MENSONGE ÉCRIT

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« But I don't want the lights to find me when I'm dark and lost, but never on my own »
Rock + Roll – EDEN

- Eliott –

Avertissement
Ce chapitre aborde le sujet du suicide.
Le lecteur est invité à faire preuve de discernement.

Je souffre du trouble de l'anxiété depuis plus d'un an, cela a d'abord commencé par des tocs insignifiants. Puis des peurs extrêmes qui surviennent à l'égard du passé.

J'ai commencé à avoir des pensées anxieuses. Lorsque toutes ces petites choses, que je pensais inoffensives, se sont assemblées entre elles, mon corps a changé, créant ainsi une bombe prête à exploser à n'importe quel moment de la journée.

Lorsque mes crises d'anxiété deviennent conséquentes, je dérive sur des tentatives de suicide que je ne contrôle pas. Je ne suis plus maître de mon corps, et c'est terrifiant.

Je tente de me battre depuis plus d'un an contre ce trouble qui me ronge, je ne veux pas laisser gagner celui qui a causé tout ça.

Je n'essaie pas de me tuer, c'est mon trouble qui le fait.

Lorsque je me réveille à l'hôpital et qu'on m'apprend que j'ai tenté de mettre fin à ma vie, je n'en possède aucun souvenir. Tout est flou.

On m'apprend simplement que j'ai failli laisser mon trouble l'emporter, j'essaie de me battre car je ne souhaite pas mourir avant d'avoir accompli quelque chose dans ma vie.

Uniquement ma famille est au courant de tout ça, mes amis l'ignorent, je ne veux pas les inquiéter ou les impliquer dans tout ça.

Je suis sorti de l'hôpital il y a deux jours, j'ai eu besoin d'un peu de repos avant de remettre les pieds sur le campus.

De plus les médicaments que j'ai dû ingérer m'affaiblissent déjà considérablement.

J'ai prétexté avoir oublié des affaires chez mes parents lorsque j'ai croisé Silas dans la chambre. Je voulais effectivement voir ma mère, c'est la seule qui arrive à calmer quelques crises. Seulement certaines, parfois elle n'y arrive pas et mon corps lui offre un spectacle des plus affreux pour une mère.

Athéna ma demi-sœur n'y a jamais assisté et je ne peux pas rêver mieux, elle est présente lorsque je me réveille après mes tentatives mais elle n'a jamais rien vu.

Lorsque son père a assisté à une de mes crises il s'est senti gêné en ma présence, ce pourquoi je ne veux pas qu'Athéna me voit lorsque je suis vulnérable et en pleine crise.

Désormais, le soleil est bien haut dans le ciel. Il est temps pour moi de reprendre ce sourire que j'utilise comme bouclier et d'ignorer le réel état de mon corps.

La première personne que j'aperçois en franchissant les portes de l'internat n'est autre qu'Axel.

Je cherche un endroit où me cacher, n'importe où. Je ne veux pas le voir maintenant, certainement pas lorsque je viens tout juste de me remettre de mon état. Je ne dois laisser paraître aucune exténuation.

Mais quand ses yeux marrons rencontrent les miens je ne peux plus reculer, ce n'est pas bon, je n'aime pas cette situation.

Un groupe d'étudiants entre dans le bâtiment au moment où Axel avait pris la décision de me rejoindre.

Je profite de cette occasion pour me faufiler hors de la vue d'Axel. Je suis désolé, mais je ne peux lui faire face pour le moment.

Alors que je parviens à fuir de son champ de vision, je ressens une pression soudaine autour de mon bras, mon corps est tiré en arrière. Pendant un instant je suis pris de panique mais lorsque j'aperçois le visage d'Athéna je tente de me calmer.

- Qu'est-ce que tu fous là ? On avait dit que tu reviendrais en cours demain. Tu dois te reposer je suis sérieuse Eliott !

Ça m'était presque sorti de l'esprit, ma mère et mon beau père ont été clairs là-dessus. Je dois impérativement me consacrer du temps et du repos.

- Je ne me sentais pas de faire encore une journée seul à la maison, tout le monde travaille et j'avais besoin de sortir un peu.

- Eliott, tu aurais pu m'appeler et je serai venue te tenir compagnie, tu le sais. Dit-elle en posant ses mains sur mes épaules.

- Oui, je sais. S'il te plaît, est-ce que tu peux ne rien dire à ma mère ? Juste pour cette fois.

Cela faisait déjà deux jours que j'étais enfermé chez moi sous prétexte que j'avais besoin de repos. Oui, j'en avais besoin, mais c'est étouffant.

La maison de nos parents est à quelques rues de l'université. Nous possédons malgré tout une chambre sur le campus.

Ils voulaient absolument que l'on s'intègre au sein de l'établissement. Athéna s'apprête à répondre à ma demande démesurée mais elle fut rapidement interrompue par une voix féminine au bout du couloir.

- Qu'est-ce que vous faites tous les deux vous êtes en train de vous battre ?

Nous observons tous les deux la vieille femme, incrédules. Je tente de comprendre la situation et il est vrai qu'Athéna est assez proche de moi, on pourrait croire qu'elle m'intimide.

- Quoi non pas du tout on discute juste. Se justifie Athéna.

- Oh oui bien-sûr mademoiselle Torres, ce n'est pas la première fois que je vous vois faire de telles choses. Je ne veux rien entendre vous serez collée demain soir !

Nous avons à peine le temps de répliquer que la vieille femme s'éloigne sans un mot.

- C'est une blague ? Annonce Athéna.

- Elle doit être sur les nerfs, enfin, je suppose.

- Elle est folle ? Pourquoi elle me colle je n'ai rien fait. Putain je vais devoir annuler tous mes plans.

Athéna sort son téléphone de sa poche et tape dessus. Je suppose qu'elle annule ce qu'elle avait prévu, bien que j'ignore de quoi il s'agit.

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Les mots que tu m'as laissésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant