Chapitre 3

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Azkaban

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Azkaban

Harry s'élançait aussi rapidement que ses jambes le lui permettait en direction de l'immense prison d'Azkaban, l'endroit où la justice magique osait retenir son joli blond. La bâtisse sombre s'élevait à une hauteur vertigineuse — ce qui avait de quoi donner des frisson d'effroi — étalant ainsi son ombre menaçante sur lui. Naturellement, il pleuvait sur la capitale cette journée-là et le sol était glissant. S'il avait pu transplaner, cela lui aurait évité cette course effrénée, mais hélas, c'était impossible. Lorsqu'il parvint à l'entrée, un simple sort de séchage lui permit d'être présentable malgré ses boucles emmêlées. On le fit alors pénétrer dans l'énorme bâtiment sous les regards surpris de certains employés.

« C'est Harry Potter? »

« Oui, c'est lui! »

« Qu'est-ce qu'il fait ici? »chuchotaient des voix près de lui, tandis qu'il marchait le long d'un couloir interminable.

Il montra fièrement l'attestation de circonstances exceptionnelles qu'Hermione lui avait fourni à la gardienne de sécurité principale. Elle lui posa quelques questions protocolaires, puis le laissa accéder à la cellule où était retenu Drago. Il sentait son coeur battre à une vitesse hallucinante dans sa cage thoracique; tout se jouait maintenant. Il ne restait plus qu'à espérer que le serpentard soit coopératif.

La grille de la cellule grinça d'un son sinistre lorsque la gardienne de sécurité la déverrouilla. Tout au fond, une mince silhouette tremblotante était recroquevillée sur un lit minuscule. Le gryffondor se précipita à l'intérieur sans hésiter une seule seconde et secoua Malefoy avec toute la douceur qu'il put.

— Trésor, réveille-toi.

Celui-ci papillonna des paupières avec la même grâce habituelle qui faisait flancher Harry à chaque fois. Cette fois-ci pourtant, de grosses cernes pendaient sous ses yeux. Son visage et ses cheveux étaient sales.

— Potter..? balbutia-t-il, l'air ahuri.

— Drago, faut se dépêcher. On n'a pas beaucoup de temps, okay? Hermione et moi, on a trouvé un moyen de te faire sortir d'ici.

— Mais... pourquoi tu m'aiderais? s'enquit son joli blond, visiblement confus.

— Voyons! Tu pensais quand même pas que j'resterais sans rien faire pendant que tu moisis à Azkaban?!

— Évidemment Saint Potty, toujours en train d'aider tout le monde. J'aurais dû y penser.

C'est là que ça tiqua dans la tête du brun. Drago agissait très bizarrement. En fait, il agissait comme avant, comme lorsqu'ils ne se supportaient pas! Les gardiens de prison n'avaient quand même pas osé lui lancer un sort!?

— Vous lui avez jeté un sort? s'écria-t-il en se retournant vers la femme qui l'avait amenée.

— C'est une information confidentielle monsieur Potter, je ne peux pas vous répondre.

En gros, ça voulait dire oui. Le gryffondor se retint de jurer. Leur plan allait échouer si Drago ne coopérait pas.

— Hey, Malefoy, on est en quelle année? demanda-t-il prudemment.

Il vit l'inquiétude se propager sur les traits harmonieux de son serpentard. Il était loin d'être stupide et avait compris que quelque chose clochait.

— En 1998... pourquoi? bafouilla-t-il.

Harry écarquilla les yeux de stupeur.

— Non, on est en 1999.

— Quoi?

— Je pense que... qu'ils t'ont effacé la mémoire, murmura-t-il, effaré. Merde, c'est pas illégal de faire ça?! C'est quoi la dernière chose dont tu te souviens?

— D'avoir eu mon procès, après la guerre... pourquoi?

— Hum, pour savoir j'étais où dans ton estime à ce moment-là. Bref, tu vas pas vraiment aimer ce que je vais te dire, mais écoute-moi, s'il-te-plaît.

— Tu vas quand même pas me dire qu'on est devenu amis?

Le brun eut un rire nerveux.

— Pas tout à fait amis... disons, euh, qu'on sortait ensemble.

Drago ouvrit la bouche de stupeur, puis la referma sans rien prononcer. On aurait entendu une mouche voler. Il finit par rire un peu à son tour, pas sûr de savoir si c'était une énorme blague ou la vérité.

— Tu te fous de ma gueule?

— Nope. Regarde sur ton épaule gauche, j'ai laissé une belle trace avant-hier, lâcha Harry d'un ton narquois.

Il n'allait pas nier qu'il était fier de cette jolie marque après tout. Lorsqu'au ralenti, Malefoy descendit son regard vers ladite épaule gauche, il trouva en effet la trace de Potter bien rougeâtre. Il ignorait comment il devait réagir. Insulter cet idiot de balafré ou éclater de rire à s'en donner mal aux abdominaux?

— Bon maintenant que tu sais ça, je t'annonce qu'on est fiancés et qu'on doit se marier demain.

Cette fois-ci, l'hilarité eut raison du blond et il se mit à pleurer de rire. Quand il crut que c'était terminé, il lui suffit de regarder à nouveau Potter pour repartir de plus belle. Il n'arrivait plus à respirer.

— Oh mon dieu, j'me rappelle plus la dernière fois que j'ai autant ris!

Évidemment, le serpentard ne le croyait pas! Sauf qu'il s'agissait du plan infaillible d'Hermione pour lui permettre d'échapper à Azkaban. Parmi les rares situations exceptionnelles qui permettaient à un détenu de sortir, le mariage était l'option la plus simple. Avec son amie, ils avaient créé un faux contrat de mariage aux allures si véridiques que personne n'avait pu déceler la moindre erreur. Ensuite, avec l'aide d'Hermione, les deux garçons élaboreraient des arguments pour le procès, jusqu'à ce qu'ils trouvent une façon de prouver l'innocence de Malefoy.

— C'est juste pour te faire sortir de prison... se justifia le jeune homme, à voix basse. On peut toujours divorcer plus tard.

Ça le rendait plutôt triste de penser que Drago, ayant oublié l'année passée, ne voulait plus de lui. Néanmoins, il aurait dû se douter que son compagnon n'approuverait pas l'idée de s'unir aussi définitivement devant la loi — une loi qu'ils détestaient tous les deux.

— C'est le moment où je dois choisir entre moisir ici ou te suivre dans tes plans de gryffondor complètement pétés?

— C'est pas mal ça...

Le blond poussa un soupir à s'en fendre l'âme.

— Bon, j'vais devoir être Madame Potter un bout de temps alors...

Harry dut se retenir de lui sauter dessus pour l'embrasser.

❀᪥✿

Avec Hermione, la veille au soir, ils avaient commencé à mettre au point des arguments en faveurs de Drago. Or, tous impliquait l'amélioration de son comportement et le changement de sa façon de penser. Sans cela, il ne pourrait pas gagner son procès.

Suite à son entrevue expresse avec son futur mari, le brun se rendit chez les Weasley en catastrophe. Il fit part à sa meilleure amie du gigantesque imprévu auquel ils devaient faire face.

— Quoi? Il a oublié la dernière année!? s'exclama la jeune femme, folle de rage. C'est bien un coup du ministère ça! Ils veulent l'empêcher de se défendre à son procès.

— Mais Mione, on fait quoi..?

— Demain vous vous mariez. Après on improvise, pareil que d'habitude.

Ce n'était pas comme s'ils avaient le choix de toute façon.

Je te veux [Drarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant