TOME 3 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE
Réfléchir. Il me faut réfléchir, pour mieux agir. Pour mieux lutter contrer le mal qui me ronge.
Séléna Brand n'en a pas fini avec Alastor, mais la Bête, aussi terrifiante soit-elle, devra attendre. Tapie dans l...
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« La Chastiefol est une relique ancestrale, censée reposer dans la dernière demeure des grands héros. Pourquoi aurait-elle fini en Amérique du Sud ? Les recherches menées par Juliette sont-elles pertinentes ? Ne devrions-nous pas trouver une autre solution ? Ne devrions-nous pas abandonner ? »
Communications confidentielles lors de la réunion d'août 2002, Prima Agence
Soupirant, je m'extrais de mes pensées macabres, et reviens brutalement au présent. Et à des explications, que je n'ai pas encore eues.
- Et quel rapport avec ton fils, nu, dans mon lit ?
Le fils, jusque-là plutôt silencieux, se fait remarquer dans un raclement de gorge sonore. Je lève la tête vers lui, et croise à nouveau son regard si perturbant. Je ne devrais pas être si dérangée, car, après tout, je ne vis entouré que d'êtres capables de modifier leurs yeux. Mais il faut croire que l'habitude de prunelles parfaitement humaines me pousse à ressentir toutes les répulsions du monde, face à un regard pareil.
- D'un, il s'agit de mon lit, tout de même, rappelle sèchement le Wers, les sourcils froncés. De deux, je n'étais pas nu pour celle qui m'attendait sous les couvertures, mais uniquement parce que je revenais de l'extérieur.
- Sous quelle forme étais-tu, lorsque tu es entré dans la chambre ? intervient aussitôt Stevan, le fusillant déjà de ses yeux virant dangereusement vers ceux du prédateur, affleurant la surface de son âme.
Dérius se redresse légèrement, en appuie sur ses deux pieds et la main déjà sur la poignée de porte. Il sait, d'avance, que sa réponse ne plaira pas au prince.
- Pas la forme que tu souhaiterais, j'en ai peur, Stevan, reconnaît doucement le jeune homme.
- Vous multipliez les erreurs, père comme fils, crache Stev, ses nerfs mis à rude épreuve.
- Un Wers change-t-il de forme ?
Ma question, bien innocente, détourne facilement Stevan de sa colère et Dérius de sa crainte de se faire dévorer.
- Le Wers est une anomalie, m'explique Dérius, avec un tel flegme que je comprends aisément ne pas être la seule à lui poser des questions sur sa nature. Une parfaite hybridation, entre un mâle Domovoï et une femelle Garvalf.
- Quoi ?
- Je n'aurais pas dû naître, comme tous ceux de ma race, puissent-ils exister, continue le Wers, sans s'alarmer de ma surprise. Les différentes espèces ne se reproduisent pas entre elles, et l'on n'a jamais vu un porc se reproduire avec un cheval. Et, bien que nous soyons tous humanoïdes, nos souches génétiques sont bien trop éloignées pour espérer un mélange. Les Bruxtias, elles, peuvent modifier leurs codes génétiques, ce qui leur permet de s'unir aux Domovoï, et créer des Vanpirs. Les Wers, eux, naissent par erreur. Cela ne s'explique pas, mais je suis le produit des deux races, ce qui pose divers problèmes. Je possède ainsi trois formes, et la dernière... ma conscience ne résiste pas à la transformation.
