TOME 3 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE
Réfléchir. Il me faut réfléchir, pour mieux agir. Pour mieux lutter contrer le mal qui me ronge.
Séléna Brand n'en a pas fini avec Alastor, mais la Bête, aussi terrifiante soit-elle, devra attendre. Tapie dans l...
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[...] Elle les a réduits en cendre, d'un coup, comme ça. D'ailleurs, ce n'était pas de la cendre [...]. Non, c'était de la glace, créée en pleine jungle. Ils ont tous été pris au piège, et j'ai été le seul à survivre, pour transmettre un message. Les anciennes races sont encore là, sur Terre. Et elles ne supporteront pas notre expansion encore bien longtemps.
Enregistrement d'un rapport de mission, mars 2008. Agence Américaine. Aucune trace de cette créature depuis ce contact
Pour la première fois depuis bien longtemps, je dors d'une traite. Le matelas aidant probablement, je ne m'éveille que lorsque le soleil est déjà bien haut dans le ciel. M'étirant de tout mon long en grognant, j'apprécie un bref instant le silence m'entourant. Au travers de l'unique vitre de la pièce, je perçois les chants des oiseaux, et les bruissements habituels du troupeau. Dans un sourire, je me lève en hâte, et, armée d'un short et d'un t-shirt, viens ouvrir la fenêtre. La lumière pénètre brutalement dans la chambre, illuminant un ensemble de meubles rococo, détonant dans cette pièce si simple, aux murs blancs. Mes orteils s'enfoncent dans un tapis en fausse fourrure, et je prends le temps d'apprécier la caresse du soleil, avant que le froid ne me rappelle à lui. Dans un soudain frisson, je referme hâtivement les battants, tout en observant les chevaux, paraissant dans la clairière.
M'ayant envoyé sous la douche, Stevan a pris soin d'Asman et Duman, hier soir. J'ai pu bénéficier de l'eau chaude en première, et ai passé les premières minutes à réfléchir à la dernière douche prise avant celle-ci. Puis mon attention a dérivé sur toutes les blessures, que je suis censée porter. Toutes celles qui, miraculeusement, ont disparu. En sortant de la salle de bain, prête à aborder le sujet, Stev m'a coupé l'herbe sous le pied, en m'informant que nos chevaux étaient installés, et Bregolas, sorti de la cave. Il s'est rendu directement dans sa chambre, s'enfermant à double tour, et, d'après mon ami, mieux valait le laisser tranquille. Tout ce qui m'a importé, sur le moment, était de revoir Akim et Markel sans davantage de sang sur leurs vêtements. Ils m'ont assuré que notre ami s'en sortirait, mais qu'il lui fallait de l'espace. Et l'espace, il en aura, ces deux jours. La bâtisse d'Alemona semble s'étirer sur de sacrés mètres carrés. Pourtant, pour avoir mis le nez dehors, de l'extérieur, sa maison ressemble toujours à une petite chaumière de forêt. Et non à une villa, pourvue de multiples chambres. Un nouveau phénomène inexplicable.
- Oui, oui, grommelé-je à l'attention de mon estomac éveillé. Je vais manger.
Passant un pantalon, mes bottes et un gilet par-dessus une brassière, je quitte la pièce, ravie de la température ambiante. Mes pas me guident jusqu'aux cuisines, présentées par Marylissa. Si je suis surprise de la découvrir en pleine discussion avec Markel, je n'en montre rien, leur adresse un léger signe de tête, avant de trouver de quoi petit-déjeuner dans le réfrigérateur. L'oreille traînant, j'apprends que les deux jeunes gens échangent sur un auteur ne me disant rien, avant de basculer dans une autre langue. Du coin de l'œil, je ne peux m'empêcher de les examiner, ces deux étranges individus. Marylissa, d'après Stevan, n'appartient à aucune des races connues et ceci attise autant ma curiosité qu'elle me révulse. Je suis bien incapable de supporter une autre révélation de ce genre. Et Markel... Markel est différent.
