TOME 3 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE
Réfléchir. Il me faut réfléchir, pour mieux agir. Pour mieux lutter contrer le mal qui me ronge.
Séléna Brand n'en a pas fini avec Alastor, mais la Bête, aussi terrifiante soit-elle, devra attendre. Tapie dans l...
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Les Bruxtias tirent leur puissance de la Terre, et de leur lignage. Plus une lignée est ancienne, plus les descendants accumulent une force surprenante, et destructrice. Les filles suppléantes ainsi leur mère, en termes de puissance.
Extraits de l'encyclopédie des monstres, Prima Agence
- Nous ne nous séparons pas, l'avertit aussitôt Stevan.
- Naturellement, prince.
Sa voix calme glisse sur nous comme une vague apaisante, rendant toute sa personne presque sympathique. Alors qu'elle est, pour l'heure, bel et bien l'ennemie. Je ne sais pas ce qu'elle est exactement, mais nul doute qu'elle possède une ou deux capacités intéressantes. Dangereuses. La femme nous invite à entrer d'un geste élégant de la main, avant de nous précéder dans la chaumière. Je lance un ultime regard à nos chevaux, qui, dans la nuit noire, sont difficilement perceptibles. Et c'est à cet instant que je découvre Markel, légèrement en retrait, le teint blafard. Interdite, je croise ses yeux presque vitreux, et ne peux m'empêcher de faire un pas vers lui, alerte. Stevan ne me laisse pas le temps d'en faire un de plus, et me tire à sa suite, franchissant le pas de la porte. Contre son flanc, je me penche encore vers lui, jusqu'à coller ma bouche à son oreille.
- Est-ce que tu as vu...
- Oui. Nous nous en occuperons plus tard.
- Qu'est-elle ?
Il me lance un bref regard, avant de prendre ma main dans la sienne.
- Elle n'appartient à aucune des quatre espèces connues.
Et il se tait, en pressant plus fermement ses doigts contre les miens. Ni une Garvalf, ni une Bruxtia, encore moins une humaine ou un Domovoï. Qu'est-elle, alors ? Nous remontons un couloir sans que j'obtienne de réponses, passant devant une quantité certaine de tableaux de maîtres. Notre entrée, dans un grand salon, me fait comprendre que la superficie extérieure de la maisonnette n'a rien à voir avec son intérieur. Le salon, divisé en deux, présente une partie que je pourrais définir comme une salle de laboratoire. Sur une table en céramique, des composants de toutes sortes reposent, en compagnie de livres, de fioles et de flacons divers. Un paravent obstrue le reste de la pièce, mais, en nous approchant, je remarque un style baroque très affirmé, n'en déplaise aux adorateurs de modernité. Les couleurs entre l'or pâle, le blanc immaculé et le rouge criard occupent un moment mon attention, avant que je ne remarque l'occupante de l'un des deux canapés couverts de coussins. Alemona. La définir m'est difficile, tant elle semble perdue entre deux âges. Deux éternités. Elle pourrait avoir vingt comme cinquante ans. Elle pourrait être la femme d'un seul ou l'amante de plusieurs, mannequin, styliste ou femme d'affaires. Alemona est... indéfinissable. Indescriptible, en vérité. Une étrange créature, qui serait sans doute capable de nous abîmer fortement, et ce, dans un simple claquement de doigts.
