TOME 3 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE
Réfléchir. Il me faut réfléchir, pour mieux agir. Pour mieux lutter contrer le mal qui me ronge.
Séléna Brand n'en a pas fini avec Alastor, mais la Bête, aussi terrifiante soit-elle, devra attendre. Tapie dans l...
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[...] Mais je l'affirme, haut et fort, s'il le faut ! Chastiefol ne peut être trouvée par vos agents coincés en Amérique du Sud. [...] Comment je le sais ? Mais sortez de vos bureaux ! Allez voir le monde ! Vous verrez qu'on nous tourne en ridicule ! Les Garvalfs se moquent bien que nous la cherchions, seul compte leur rébellion. Seule la grande prêtresse est au courant de nos fouilles. Et vous savez quoi ? Elle ne fait rien, car nous ne sommes rien, pour elle. Seuls ses petits soldats agissent, dans l'ombre. Ceux, que personne ne voit, car tout le monde pense qu'ils sont inutiles. Et vous savez quoi ? Je pense qu'il nous faut nous en méfier. Il faut nous méfier des Enchanteurs.
Echanges enregistrés, réunion entre les leaders de chaque Agence, août 2022, Prima Agence
Nous nous retrouvons tous dans l'hélicoptère, silencieux, à voler au-dessus des steppes sibériennes. La main de Stevan, entourant toujours la mienne, n'a cessé de m'envoyer des signaux différents, pour me préparer. Mais à quoi ? Quitter nos chevaux s'est avéré plus difficile que je ne le pensais, et c'est l'esprit embrumé que j'ai embarqué avec les autres. Asman, particulièrement sujet à mes humeurs, a émis un faible hennissement, qui n'a pas manqué de me briser totalement le cœur. J'ai eu beau les caresser longuement, en les dessellant, je ne suis pas parvenue à faire abstraction du chagrin m'étreignant désormais la poitrine. Je déteste les au revoir. Définitivement. Échouée sur l'un des bancs du fond, encadrée par Stevan et Bregolas, je croise régulièrement le regard du Saigneur, ravie de nous voir ici. La Domovoï est elle-même encadrée par trois de ses fidèles soldats, tandis que les deux autres, à bord du cockpit, manœuvrent habilement l'appareil.
- À vol d'oiseau, nous ne sommes plus très loin de la frontière mongole, nous apprend Nyx, l'air de rien, après une bonne heure sans rien dire.
Mais il n'y a jamais rien, avec elle. Stevan la fixe un moment, puis détourne le regard, vers les vitres renforcées sur les flancs de l'hélico. Nous avons fait une halte en pleine campagne, uniquement pour faire le plein de carburant. Personne n'est sorti de l'habitacle, mais j'ai pu apercevoir une petite troupe au service du Saigneur agir efficacement, en menant une pompe mobile près du réservoir. Cela n'a pris qu'une quinzaine de minutes, avant que la porte ne s'entrouvre, pour donner le feu vert. Ebyorn se tient contre l'une d'entre elles, son attention tournée vers l'extérieur, le teint grisâtre. Je ne suis pas la seule à réprouver notre nouveau mode de transport. Dimitri, une main accrochée à une poignée au plafond, se tient debout, et n'a d'œil que pour son supérieur. Car c'est de lui que viendra l'attaque. Uniquement de lui.
- C'est à cet endroit que t'attends ta cour, Nyx ?
- Non, mon prince, répond la Domovoï d'une voix suave. Ma cour est un peu plus à l'est. Nous devons passer les montagnes de l'Altaï pour rejoindre la Mongolie, puis la Chine. Notre destination ne prend pas en compte ma cour, mais uniquement l'aéroport possédant les appareils les plus performants pour vous ramener à bon port.
