Epilogue 🥀

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Je ris, à la victoire à venir,

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Je ris, à la victoire à venir,

Je ris, l'âme en liesse,

Je, car mon destin change,

Et ma vie entière bascule, vers la liberté.

- Qu'est-il arrivé à ma main ? répété-je, l'air de rien.

Je porte mon attention à ce membre, ne représentant plus grand-chose pour moi. Tant de fois l'ai-je brisé, pour mieux le reconstruire ! J'ai créé des marionnettes, pour répondre à mes besoins futurs. Le petit Vanpir en est le parfait exemple. Tous, ils ont été consciencieusement manipulés, comme père l'a fait avec moi. Comme Père m'a façonné, pour mener ses armées. Ils sont mes pantins, fragiles pantins suspendus dans le gouffre que j'ai conçu, patiemment, à la force de mes mains. Celles-ci ont été déchiquetées, cassées, puis réparées. Jamais il ne les a vus. Mais il a suffi qu'elle me touche, qu'elle me brise les os, pour qu'il la sente. Pour qu'il pressente sa venue prochaine, dans son monde. Mais c'est un monde déjà révolu. Avant même que ses visions n'apparaissent, il aura disparu, emportant un avenir qui n'existera pas. Car il ne me convenait pas. Il s'agissait d'un futur où je n'intervenais pas. Où ils se rencontraient, pour mieux améliorer le monde selon ses souhaits. Ses visions. 

Elles sont faussées depuis longtemps, pourtant. Depuis qu'il a décidé de se mêler aux problèmes de notre monde. L'on m'avait mis en garde, contre les forces plus puissantes que soit. Contre celles, évoluant ailleurs, échouant sur une terre au hasard. On parle de Divinités, d'Entités. Je parle de mensonges, d'une parfaite tromperie. Personne n'est au-dessus des autres. Personne n'est suffisamment détaché de tout pour gouverner sur un monde. Il en a été la preuve, en s'immisçant dans ce conflit, qui scindait la Terre en deux. Il y avait les Hommes, et nous, les créatures vouées à l'ombre. Vouées à l'oubli, dans l'avenir qu'il nous réservait. Il y avait une guerre, dévastatrice. Puis le silence, lorsqu'il est entré dans ce jeu macabre. Et nous avons perdu. J'ai mis du temps, avant de comprendre qu'il avait plus perdu que nous. Il a perdu son impartialité, dans ce conflit. Son détachement n'était que feinte et malice, sous ce visage si austère. Ce seul visage, qu'il m'a ensuite toujours présenté. Mais je parviens à le craqueler, parfois. Parce que je suis sans doute le dernier à savoir qu'il a trompé. À savoir qu'il a fauté. Il n'est pas aussi noble qu'il l'aimerait. Et, cette faiblesse, je la connais. Et, cette faiblesse, je l'utilise. Depuis des années. Depuis des siècles. Patient, j'avance mes pions. Je place mes marionnettes. Et j'oublie, souvent, que le plus grand des pantins jamais créés se trouve face à moi, lorsque je contemple un miroir.

- Ma main n'a plus rien, maître.

Il sent le mensonge camouflé. Il voit que je lui cache quelque chose. Mais je lui cache tant de choses qu'il ne peut trier correctement. Pas alors qu'il est si faible. Si proche du trépas. Et moi, si proche de ma liberté...

- Mes émissaires parlent de tes déplacements récents.

- Le territoire des Hommes est respecté. Je ne dépasse pas les frontières de la Ru's.

- La Russie, me corrige-t-il, avec la force de l'habitude. Ces terres n'appartiennent plus aux Varègues depuis quelques siècles.

- Elles sont à moi, désormais.

Je m'essaie à l'audace, face à sa puissance déclinante. Et je souffre des répercussions de ma bêtise l'instant suivant, cloisonné dans une prison de chairs torturées.

- Attention, Alastor. Rien ne t'appartient plus.

Il n'est pas menaçant, n'a jamais eu besoin de l'être. Mes os gémissent, lorsque je tente de rester debout. Mon sang bouillonne, en fléchissant les genoux. J'abandonne, et tombe au sol, le souffle court, et l'épiderme enflammé. De sa bouche émerge le feu sacré, que je pensais éteint. Voilà ce que je voulais. Estimer sa puissance. Prévoir sa déchéance prochaine. Et frapper, lorsqu'il ne s'y attendra pas.

- Ta sédition a des conséquences, comme toujours lorsque cela te concerne.

Je l'entends, déclamer mes punitions d'une voix sans joie. Je l'entends, m'interdire le monde des Hommes, l'accès à la citadelle. Tout ce que je retiens, c'est que je ne pourrais plus accéder à elle. Pendant un temps, je serais loin, faisant pénitence. Mais les graines ont déjà été semées. Elle a été marquée deux fois. Cela suffira, pour l'instant. Et bientôt, la troisième marque fera d'elle mon dernier pantin. L'ultime, pour mieux déclencher le chaos, et le vaincre. Lui. L'invisible.

 L'invisible

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Trois mois sous silence - L'Etincelle (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant