Chapitre 8 🥀

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Nos récentes études nous ont permis de contester le dernier souhait du grand prince, à savoir libérer certains de ses sujets sur nos territoires

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Nos récentes études nous ont permis de contester le dernier souhait du grand prince, à savoir libérer certains de ses sujets sur nos territoires. Nous avons en effet pu constater l'effet du sang sur ses sujets. Qu'importe le groupe sanguin, ou l'individu : un Domovoï ne se retiendra jamais de fondre sur sa proie. Au même titre qu'un tigre, les individus ne peuvent se soustraire à leurs plus bas instincts. Ou alors, le motif pour le faire n'a pas encore été trouvé.

Ecrits sous la Dalle, Prima Agence

Avant que je ne puisse m'éloigner, un des monstres à huit pattes bondit par-dessus un buisson, à quelques mètres de là. Il est cueilli en plein vol, arrêté par les balles de Markel. Aussitôt, Stevan surgit à mes côtés, et s'empare des rênes de Duman.

- Léna, tu dois...

Il ne termine pas sa phrase, parce que la première bête n'était que l'éclaireuse. Très vite, une quantité phénoménale de corps noirs surgissent de l'ombre, traversant les fourrés et accourant vers nous. Leur avancée se fait plus intelligemment que leur confrère, les monstres ne se contentant pas de foncer tête baissée dans notre direction. Flairant le premier cadavre, ils se mettent à slalomer entre les arbres, rendant les tirs plus difficiles, et bien plus hasardeux. Alors que Markel est rejoint par les tirs d'Akim, ayant récupéré le deuxième fusil pris dans notre traque, je réagis enfin, en sortant de ma torpeur. M'emparant de ma propre arme, je murmure une excuse à Duman avant de commencer à tirer. Comme prévu, l'étalon tressaille, mais ne se défile pas. Sans nous soucier de nos munitions, nous ne prenons plus la peine de viser. La panique a laissé place à la concentration, tandis que ceux ne possédant pas d'armes à feu se portent en avant des créatures, les fauchant avant qu'elles ne nous touchent. Trop rapides pour mes sens, Dimitri et Stevan se confondent avec les ombres, arrêtant les monstres bien plus sûrement que nos propres balles. Cela dure une poignée de secondes. Un quart d'heure. Ou une heure. 

Mais tout cela finit par s'inverser, lorsqu'un autre groupe, embusqué plus bas, surgit derrière nous. Étant en hauteur, j'ai une vision plus dégagée, de ces monstres courant dans notre direction. Seulement, l'on ne me laisse pas le temps de prévenir mes amis qu'une des bêtes saute sur mon étalon, toutes griffes sorties. Duman, dans un hennissement strident, se cabre violemment, nous éjectant, le monstre et moi, de son dos. Projetée en arrière, je suis également éjectée de mon propre corps, comme à chaque fois que la puissance d'Alastor investit mes veines. La chute est rude, même si je ne sens plus rien. Spectatrice de mon propre organisme en mouvement, je me sens m'emparer de mon Beretta, et le charger mécaniquement. En percutant durement le sol, un tir parfait touche la bête, venant de blesser Duman. Mon souffle se coupe face à l'impact, et des grésillements parviennent à mes oreilles. Ce n'est pourtant qu'à l'instant où des taches noires se forment au coin de mon champ de vision que je me rends compte de ce qu'il se passe. Je vais m'évanouir

Avec un sursaut de lucidité, mon corps se redresse et pivote, attrapant une lame, cachée dans le revers de ma ceinture. Bien m'en prit. Un monstre m'effleure, mais s'éloigne immédiatement, en comprenant que je porte des griffes, moi aussi. L'air qu'il soulève me fait légèrement reculer, tandis que je plante la lame dans son corps, loupant de peu un organe vital, et le laisse continuer sa course. Vers mes amis. Me relevant, la respiration difficile, je reprends le seul chemin possible. Celui du combat. Les bêtes virevoltent autour de nous, venant toujours plus nombreuses. Lorsque nous en tuons une, cinq prennent leur place. Nous fendons, tranchons, tirons, mais le combat est, je m'en aperçois en me retrouvant poussé violemment contre un tronc, perdu d'avance. M'écroulant au sol, blessée à la cuisse, la douleur me cisaille, et me ramène à la réalité. La puissance d'Alastor m'a protégé plus longtemps qu'elle ne le faisait, jusqu'à présent. Mais maintenant qu'elle n'est plus, ma blessure m'empêche de me relever. Mon corps, perclus de contusions et de bleus, est trop douloureux. Tout est... trop, pour moi.

Trois mois sous silence - L'Etincelle (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant