Chapitre 19 🥀

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Lorsque meurt l'autre partie de nous-mêmes, nous perdons notre équilibre

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Lorsque meurt l'autre partie de nous-mêmes, nous perdons notre équilibre. L'air lui-même devient traître, à nous faire osciller entre la vie et la mort. Pas vraiment de l'autre côté, plus vraiment appartenant aux vivants.

Perdre son âme jumelle, c'est perdre pied avec la réalité.

Fable du fil rouge, grâce délivrée par les anciens dieux, écrits Vanpirs

Incrédule, Dimitri me dévisage, sans comprendre. Sans me croire. Et son regard perdu m'est encore plus douloureux que sa propre souffrance.

- Je ne... Je ne suis pas...

- Oh, allons ! s'exclame Bregolas, bien décidé à enfoncer le clou. Tout concorde, ne le vois-tu pas ? Tout ce qui fait de toi un être différent, à commencer par tes yeux ! Ta résistance à l'appel du sang prouve que tu n'es pas comme les autres Vanpirs !

- Mais ma mère...

- N'est sans doute qu'une invention d'un cerveau conçu à la perfection, réplique le Garvalf, intraitable. Tu n'es pas un Vanpir, pas de naissance, tout du moins. Et Alastor est ton créateur.

Le Garvalf et Dimitri ont une dent l'un contre l'autre, pour une raison que j'ignore. Mais, en cet instant, l'aveu explosif de Bregolas ne paraît pas seulement être une vengeance personnelle. Il semble véritablement soulagé d'avoir laissé échapper cette affaire. Sciemment ou non, cela reste à voir. Mais son entêtement, et son acharnement pour convaincre Dimitri ne sont pas uniquement poussés par leur animosité commune. Il y a autre chose, sous-jacente. Comme s'il était en colère, mais contre quelqu'un d'autre. Mais les états d'âme de Bregolas ne sont bientôt plus mon affaire, lorsque le Vanpir cligne des paupières, en m'observant toujours.

- C'est... Alastor, qui t'a fait tout ça, murmure-t-il enfin, en me dévisageant, un mélange de colère et de désespoir habillant son œil. C'est lui, et moi... Je suis...

Il se tait, fronce les sourcils, sans quitter cet air déboussolé, que je me refuse à voir sur son visage. Parce que ce n'est pas lui, ce Vanpir perdu, abandonné. Et la noirceur que je lis au fond de ses yeux... Elle m'appelle, et me terrifie tout à fait, en sentant mes muscles se préparer à l'impact. Celui qui ne vient pourtant pas, car Dimitri n'a aucunement les forces d'Alastor. Et il ne me veut aucun mal.

- C'est comme ça qu'il a pu te manipuler si aisément, déclare Stevan, d'une voix tendue. C'est pourquoi tu as été possédé par sa puissance.

- Et c'est comme ça que j'ai abattu Sevastian.

Il acquiesce, comme s'il comprenait. Mais il ne comprend pas, pas totalement. Il lui faut pour ça baisser les yeux vers ses mains, et les dévisager d'un air étrange, comme si elles ne lui appartenaient plus vraiment. Dans un sens, c'est parfaitement le cas.

- Depuis combien de temps le saviez-vous ?

- Mitia...

- Combien de temps, Stevan ? martèle-t-il, sa colère filtrant les trémolos de son désespoir.

Trois mois sous silence - L'Etincelle (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant