Chapitre 17 - Le match de tennis

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Quelques heures plus tard, Lina traversa les couloirs pour se rendre au GISEM, toute gaité envolée, et une douleur encore lancinante dans les tempes. Elle croisait les doigts pour que sa tutrice ne veuille pas lui faire travailler le maniement des luminographes.

Elle prit une grande inspiration et releva les yeux de ses chaussures. Ambre arrivait dans l'autre sens, l'air d'excellente humeur.

« Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda-t-elle en arrivant à sa hauteur.

- Madame Quignon m'a autorisée à aller voir mon amie Mélissa ! J'ai bien fait de récupérer mon vélo, parce que je n'aurais pas pu le faire à pied... Je suis trop heureuse ! »

Lina sourit en la regardant s'éloigner. Sa joie était presque contagieuse. Elle reprit sa route et passa la lourde porte qui faisait office de séparation entre l'école et le GISEM.

Elle traversa le long couloir blanc presque trop lumineux, et retrouva sa tutrice dans son bureau impeccablement rangé, occupée à parcourir un document à l'allure particulièrement ennuyeux.

« Tiens, voilà notre petit prodige des boules de pétanque... » s'exclama cette dernière en levant les yeux de son papier, un petit sourire narquois sur les lèvres.

Gênée, Lina baissa les yeux. Elle ne pensait pas que sa tutrice serait mise au courant aussi vite...

« C'est mort pour une séance de télékinépathie maintenant, soupira madame Rita. Tu sais quoi ? Va aider monsieur Machon à finaliser son dernier rapport pendant que je trouve quelque chose d'autre à faire...

- Mais je n'étais p...

- Il t'expliquera. Allez, file ! »

********************

Ambre freina. Les roues de son vélo crissèrent contre les graviers et s'arrêtèrent. L'adolescente descendit, avala quelques gorgées de d'eau et observa sa montre. Quinze heures moins cinq.

Un grand sourire barra son visage. Elle allait enfin revoir Mélissa !

Elle agrippa le guidon et traversa l'allée à pied, savourant le vent léger qui faisait bruisser les arbres du parc. Elle et son amie aimaient se retrouver tous les mercredis ici pour fouetter l'air de leur raquette. Elle déposa son vélo à côté du terrain et sortit ses affaires de son sac.

Quelques minutes plus tard, un bus passa. Une jeune fille à la peau café au lait arborant une collection de longues nattes colorées par toutes sortes de breloques en sortit. Dès qu'elle vit l'adolescente, elle se rua vers elle en hurlant :

« Ambre ! Crétine de mes deux ! Je vais t'apprendre, moi, à me laisser tomber comme une vieille chaussette ! »

Cette dernière se figea. Est-ce que son amie allait lui en vouloir ?

Mais Mélissa se laissa tomber dans ses bras et la serra fort, tout en continuant de l'abreuver d'insultes. Ambre, soulagée, lui rendit son étreinte.

« Pardon Mélissa.

- Je hais tes vieux. »

L'élémentaliste se souvint que la dernière fois qu'elle lui avait parlé, c'était au téléphone, lui annonçant qu'elle allait changer de lycée pour pouvoir étudier le grec ancien dans un bled paumé.

Elle se mordit la lèvre.

« Je continuerai à venir tous les mercredis, je te le promets.

- T'as intérêt. Allez, viens. »

Durant quelques temps, Ambre oublia toutes ses préoccupations, et retrouva un cadre familier. Échanger des boutades avec son amie, plonger vers la balle, la frapper de sa raquette... Elle ne s'était pas rendu compte d'à quel point ces moments lui avaient manqué. Après tout, ça ne faisait que cinq jours depuis que tout avait commencé...

Mages - 1. Le complot des nécro-magesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant