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Je reculai d'un coup, tombant sur mon tapis moelleux. Ça ne pouvait être qu'une mauvaise blague. Tristan McBride. Ce connard. Je venais de sauver la vie de mon pire ennemi du lycée. Ma vie en senior year avait été solitaire à cause de lui. Remplie de méchancetés et de moqueries. Et le pire dans cette histoire ? Cet enfoiré avait réussi à devenir le valedictorian de notre année, me laissant la seconde place. J'avais été tenté de ne pas aller à ma remise des diplômes mais mes parents n'avaient pas voulu m'en exempter.

Je me souvenais encore de l'avoir croisé au moment de partir du lycée. Mon père l'avait salué gentiment et l'avait félicité pour le discours qu'il avait prononcé devant les élèves. Tristan avait détourné son regard pour m'adresser un large sourire. Il avait l'air gentil, mais je savais que c'était feint.

– Dans quelle université vas-tu aller l'an prochain, Tristan ? lui avait demandé ma mère.

– J'ai été pris à UCLA, mais je pense décaler mon entrée à l'université. J'envisage de m'engager dans l'armée.

– Tes parents sont d'accord avec ça ? s'était étonné mon père.

– Ils ne sont pas au courant monsieur. Je vais les avertir dès que possible. Mais je ressens ce besoin au fond de moi de servir mon pays.

– Si je peux me permettre de te donner un avis, Tristan, fais tes études et engage-toi ensuite. Beaucoup de nos vétérans sont totalement perdus en revenant du front. Toi, tu ne le seras pas si tu as un bagage universitaire près de toi.

Il l'avait écouté religieusement, comme s'il n'avait pas l'habitude de parler à un adulte. Il s'était ensuite tourné vers moi, m'avait serré contre lui puis embrassé sur la joue. La trace de son baiser m'avait apporté une chaleur inhabituelle dans le corps. Il avait croisé mon regard, et je n'avais pas su déterminer le sentiment qui l'avait traversé.

– Passe un bel été Helena. On se voit plus tard.

Je ne l'avais jamais revu. J'avais appris qu'après avoir été à l'université durant trois ans, il s'était engagé dans l'armée. Par la suite... je n'avais plus eu de nouvelles après l'Invasion. Pour être honnête, je n'en avais strictement rien à foutre de lui ou de sa bande.

Et il était là. Devant moi.

Ses yeux étaient ouverts et de la douleur traversa son visage. Ses traits se crispèrent alors qu'il prenait conscience de ce qui lui était arrivé. La dose de morphine que je lui avais donné était infime, il n'avait pas de possibilité de rester dans le coltar longtemps.... et j'allais devoir me le farcir. Ses yeux scotchèrent sur moi pendant un moment.

– Qui êtes-vous ?

Sa voix était devenue grave avec les ans. Je n'avais pas parlé à un autre être humain depuis trois longues années. Plus de 1000 jours. Peut-être était-il dans ce cas-là également ? Je me redressai du tapis où j'étais toujours affalée avant de laisser un rictus s'afficher sur mon visage.

– Tu ne me reconnais pas ? Je suis vexée McBride ! lâchai-je d'un ton moqueur. Ta mémoire te fait déjà défaut.

Il cligna des yeux, une fois, deux fois, avant de les plisser.

– Caldwell ?

Il était encore allongé sur le canapé et il s'assit avant de grimacer et de toucher son mollet. Il devint un peu plus pâle et releva la tête, en se trouvant à quelques centimètres du mien. Sa barbe lui donnait un air plus vieux qu'il ne l'était. Plus mature aussi. Malgré sa blessure, il semblait alerte. Comme un soldat, me souffla ma conscience.

– Tu as vieilli, lâcha-t-il.

J'en hoquetai de surprise.

– Sans déconner ?! Ça fait 10 ans qu'on ne s'est pas vu, tu pensais vraiment que j'allais rester la boutonneuse que j'étais ?

Zombies for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant