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Tristan

Tessa et moi étions arrivés depuis une semaine et depuis une semaine, je me réveillai tous les matins en pensant à Helena. Bordel. La place à côté de moi me paraissait désespérément vide lorsque je me réveillai. Je n'avais plus l'habitude de dormir seul. Depuis que j'avais la garde de Tessa, elle était toujours près de moi. Son souffle me berçait mais maintenant... je restai les yeux ouverts jusqu'à tard dans la nuit. Je faisais généralement un rêve érotique où les lèvres d'Helena laissaient échapper un râle de jouissance provoqué uniquement par moi. Mon corps me rappelait le matin que j'étais abstinent depuis trop longtemps. Ce matin ne faisait pas exception.

Je me redressai doucement. Mon mollet me faisait toujours mal mais c'était beaucoup plus supportable. Je pouvais me déplacer plus longtemps sans béquille. Comme tous les matins, je passai vérifier où se trouvait Helena. Généralement, elle se trouvait dans la cuisine à siroter une tisane, mais pas cette fois. Elle était profondément endormie dans son canapé, une couverture polaire posée sur elle. Je m'en voulais de la voir comme ça. Dès que mon mollet irait mieux, nous pourrions lui rendre son intimité. Je savais qu'elle en avait besoin. Depuis deux jours, elle disparaissait pendant trois heures sans dire où elle allait. Je pouvais le comprendre. Tessa était devenue un vrai moulin à paroles. Elle me saoulait moi qui l'éduquais, alors une personne tierce... c'était à peu près évident que notre protectrice allait en avoir marre.

Je passai dans ma cuisine pour préparer une tisane et le petit déjeuner. Helena en buvait pas mal. Si elle avait raison et que l'humanité arrivait à survivre, je pourrais enfin retrouver la saveur amère du café. Bordel. Ça me manquait énormément. Je jetais un coup d'œil à la pendule. Il était tard pour Helena. Elle avait dû dormir sur le petit matin pour être encore endormie.

Tessa passa son joli minois dans la cuisine. Elle était aussi peu du matin que moi. Je ne savais pas si c'était génétique ou éducationnel. Un peu des deux sûrement. Elle me tendit sa joue pour que je l'embrasse.

– Elle respire bizarrement.

– Qui ?

– Helena. Elle fait beaucoup de bruit.

Je faillis en lâcher la théière. Je la reposai bruyamment avant de me rendre dans le salon. La petite avait raison. Elle respirait avec difficulté. Mon premier réflexe fut de poser ma main sur son front. Elle était brûlante de fièvre. Je l'interpellai et ses yeux, émergeants du sommeil me montrait l'étendue de sa maladie. Elle était KO.

– Tu te sens comment ?

– Fatiguée.

Elle n'était même pas capable de faire une phrase. Je décidai d'aller la coucher dans son lit. Je la soulevais dans mes bras, et malgré ma douleur, je la transportais jusque dans la chambre du bas. Elle grelottait dans mes bras et pourtant, j'avais l'impression qu'elle était bouillante. Je la posai doucement sur le lit, rabattant sur elle les draps. Je ne savais pas ce qu'elle avait, ni comment la soigner.

– Helena... où es ta pharmacie ?

Elle délirait et ne semblait pas comprendre ce que je voulais lui dire. J'allais devoir le trouver seul. Peut-être avait-elle besoin de repos... que faisait ma famille quand j'étais malade ? Elle en avait rien à battre ta famille. Elle appelait généralement un médecin au bout du troisième jour de fièvre. Elle ne m'avait pas paru malade ces derniers jours. Je fouillai dans la salle de bain à la recherche d'un thermomètre. Je le trouvais dans une trousse de pharmacie. Je me rendis près d'elle. Elle frôlait presque les 40°C. Putain. Son organisme était en train de se battre contre un problème et je n'y pouvais rien. J'allais lui faire boire de l'eau. Elle ne devait pas se déshydrater. J'appelai Tessa. Elle avait l'air intimidée de rentrer là. Je lui demandai de m'apporter une carafe d'eau et un verre. Je m'installai derrière Helena, son dos collé à mon torse. J'allais la maintenir pendant qu'elle buvait. Elle n'en avait pas envie.

Zombies for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant