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Tristan

Je lui avais demandé d'être ma copine et mon cœur exultait à cette idée. Je n'étais pas sorti avec quelqu'un depuis longtemps. Je n'avais pas été amoureux de quelqu'un depuis longtemps. Je n'arrivais même pas à le cacher. Tessa me regarda d'un air étrange alors que nous étions tous les deux assis sur les marches dehors.

– J'ai quelque chose à t'annoncer.

– On ne part pas au Canada ?

– Non, j'ai demandé à Helena de devenir ma petite amie. Ça veut dire que tu vas sûrement nous voir nous embrasser et que peut-être qu'un jour, tu auras des cousins...

Elle plissa des yeux de telle sorte qu'elle me rappela ma soeur.

– Tu lui as dit ?

– Dire quoi ? lança la voix d'Helena derrière moi.

Je me tournai pour accueillir Caldwell. Elle était encore plus belle que la veille ou c'était ma perception des choses qui avait changé.

– Que devait me dire ton oncle, Tessa ?

Ses yeux s'écarquillèrent.

– Il te l'a dit ! J'aime pas mentir. Mais c'était un secret.

– Je sais bichette. Bon... on part demain matin. Est-ce que vous voulez faire quelque chose de particulier aujourd'hui ?

– Un bonhomme de neige, des gâteaux et un film !

Helena se pencha vers Tessa en lui indiquant que c'était un excellent programme. Cette veille de départ avait un goût particulier. Nous partions vers l'inconnu, mais nous étions ensemble. C'était fou comme je me sentais rassuré tout à coup d'avoir une autre adulte avec moi. Et quelle adulte ?! Une vraie badass. Une soldate qui n'en avait pas le titre. J'avais connu lors de mon service actif des personnes comme elle. Des leaders nés, capables de soulever des montagnes, ou du moins de nous donner l'impression que nous le pouvions. C'était ce que je ressentais en sa présence. Elle était sûrement la Force personnifiée, une Minerve dans toute sa splendeur.

– Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Tessa dessinait dans le salon, et nous deux, nous étions près du pickup afin de le charger. J'attrapai une caisse de grenades que je chargeais à l'arrière du véhicule. Je bondis du véhicule avant de m'adosser à la carrosserie.

– Je me faisais la réflexion que je pourrais te suivre jusqu'aux confins de la Terre et ce n'est pas parce que depuis quelques heures, je peux dire que tu m'appartiens.

Elle me jeta un regard noir.

– Je n'appartiens à personne si ce n'est à moi, siffla-t-elle.

– Tu vois ce que je veux dire, soufflai-je amusé de la voir avec son regard furibond.

Helena se tut alors que nous étions face à face. Sa mâchoire se contracta légèrement.

– Tu peux me revendiquer, si tu en as envie Helena, devant le monde entier.

– Mais tu n'es pas ma chose, Tristan. Ce pick up est ma chose, ajouta-t-elle en tapotant sur la portière. Si j'ai envie de l'abandonner sur le bas chemin, je peux le faire. J'en ai le droit. Mais toi tu es un être humain, avec des pensées et des rêves qui te sont propres. Je n'ai aucun droit sur toi. C'est ce que je n'aime pas dans le terme d'appartenance. Si je t'appartiens, tu peux me dire quoi faire ou quoi penser. Tu peux me contraindre.

Je posai ma main sur sa joue.

– Je peux te jurer que je ne serai pas ce type de mec. À te dire comment t'habiller, ou qui tu dois fréquenter. Ça ne m'intéresserait pas. Toi et moi, nous sommes égaux. Nous marchons ensemble, les mains noués, et le cœur battant l'un pour l'autre. C'est ça ma définition de l'appartenance. Ça veut dire que nous pouvons compter l'un sur l'autre et que nous décidons que le chemin sur lequel on marche nous appartient à nous deux.

Zombies for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant