Zombies for Christmas

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Tristan.

Cette nana allait me rendre parfaitement dingue. Elle voulait aller seule pour buter des zombies ? Elle était à la fois la personne la plus responsable et immature que je connaissais.

– J'en ai ras le cul de voir des gens que j'apprécie mourir Helena. Tous mes potes y sont passés. Que ce soit en Afghanistan ou ici, dans notre pays. J'en ai assez. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit.

Je ne voyais que ses yeux agrandis par la surprise. Elle m'écoutait religieusement pour la première fois depuis que nous étions arrivés la petite et moi.

–J'aimerais que tu meurs de vieillesse, entourée de tes brebis après avoir eu une vie relativement joyeuse. Voilà ce que je te souhaite. Alors demain, je vais venir avec toi pour sécuriser ta zone, même si ça implique que je doive conduire une carriole, okay ?

– Mais moi, je ne suis ni ta pote, ni un membre de ta famille, Tristan. Je suis juste la nana qui t'a soigné. Tu n'as pas d'obligation morale envers moi.

– Je suis un soldat. J'ai juré de protéger mon pays. De protéger ses habitants autant que possible. Laisse-moi te protéger. C'est le moins que je puisse faire.

Elle ne répondit rien et reprit sa marche. Nous arrivâmes devant la grille électrifiée. Helena tapota sur l'écran, déverrouillant le système. Elle referma la grille derrière nous. Tessa sortit un pull pour la serrer contre elle.

– Tu vas bien.

Sa voix était inquiète. Helena me lâcha pour l'attraper contre elle.

– Je vais bien. Si tu vas chercher ton manteau on va faire un bonhomme de neige ! Elle est si attachante ta fille, murmura-t-elle une fois Tess dans la maison. Tu as de la chance de l'avoir. Est-ce que tu as pu faire des photos de son enfance ?

– Avec mon portable. Mais... je n'ai plus de batterie depuis des lustres.

– J'ai un chargeur, un ordinateur et une imprimante. Je vais te sortir tout ça.

Elle grimpa les marches qui la menaient vers l'entrée. Je la vis ranger ses armes et s'enfoncer dans la maison. Elle revint avec Tessa, une multiprise déroulée et une boîte.

– Où est ton téléphone ?

– Dans mon sac.

Elle repartir me le chercher et le brancha. En voyant l'écran s'allumer, une certaine nostalgie m'envahit. C'était comme retrouver un vieil ami. Je la remerciai d'un hochement de tête avant de m'asseoir sur les marches. Je déverrouillai mon appareil pour voir une photo de ma sœur grimaçant. Elle me manquait tellement. Je compulsai mes dernières photos. Il s'était éteint trois ans auparavant. Le temps passait trop vite. Je relevai les yeux pour voir Helena, éclairée par les lumières de la maison apprendre à Micro McBride comment faire un bonhomme de neige. Même ça, je n'avais pas pu lui apprendre. En même temps, avec le réchauffement climatique, je n'avais pas vu autant de neige depuis des années.

– Souriez les filles !

Je levai mon téléphone afin d'immortaliser ce moment. Helena releva les yeux vers moi. Son sourire grimaçant la rendait belle à mon objectif. Elle arriva vers moi.

– Hors de question que la seule photo de moi soit comme ça ! Donne-moi ton...

Je l'écartai d'elle pour éviter qu'elle ne l'attrape.

– Tu ne perds rien pour attendre !

Elle attrapa une boule de neige et me la lança dessus. Tessa s'étrangla de rire. Je posai mon téléphone sur le côté pour me protéger et me défendre. Les boules de neiges volèrent de part et d'autres. J'en reçus sûrement autant que j'en lançais. Tessa et Helena couraient dans tous les sens. J'avais un peu de mal avec ma jambe, je devais bien l'avouer, mais le plaisir qui se dégageait dans le rire de la petite me faisait tout oublier. Elle était heureuse. Elle riait à en perdre haleine. J'attrapai le téléphone posé sur la marche pour immortaliser ce moment.